Capetown est une escale que nous apprécions tout particulièrement : c’est l’une des rares en marina que nous avions adoré sur le voyage de Moby, et ce pour plein de raisons :

– elle est pleine de jolis bateaux, et le rendez-vous des tour-du-mondiste qui vont boucler pour la plupart d’entre eux leur tour du monde en arrivant dans l’Atlantique Nord. 

 – le cadre est grandiose, avec la montagne de la Table en arrière-plan, la montagne du Lion, très photogénique elle aussi, mais aussi Signal Hill et les 12 apôtres. Et pleine d’animaux aussi avec des otaries en permanence sur les pontons, des oiseaux de mer parfois bruyants!! et même parfois des dauphins!

• le Waterfront est un quartier animé et très agréable, en journée comme en soirée, avec des restaurants, un immense centre commercial, un centre d’artisanat, un food-court, des musiciens, chanteurs et danseurs toute la journée

Le marché fermier qui se tient deux fois par semaine rassemble des stands de maraichers, des stands de restauration rapide de grande qualité, mais aussi des producteurs en fromage, viande, salaisons d’une qualité et d’un raffinement incroyable , tout comme des patisseries fort alléchantes

les enfants se promènent librement et en sécurité, et leur ballade quotidienne est cette association qui facilite l’adoption de chiens abandonnés. On est libre de les caresser, promener, jouer avec eux : les enfants adorent!!

Ils travaillent tous les matins, et profitent l’après-midi des amis de passage : les enfants de Kumbaya, Lady Blue, Nawaks…

et aussi la famille franco-suédoise de Sarah of Sweden. Nous les avions rencontrés il y a 6 ans à Capetown, alors qu’ils faisaient la World Arc sur leur monocoque,  et que nous étions sur Moby. Ils refont la World Arc, et nous nous croisons enfin!! Les enfants ont grandi, non?

La vie est belle, il enchainent ballades au waterfront, jeux de société, soirées pyjamas, virées chez le glacier et le marchand de cookies… Anna se fait même faire des tresses africaines, comme il y a 6 ans à Fiji. 

Cape Town est devenu le passage obligé d’une circumnavigation. Les shipchandlers y sont aussi bien achalandés, bon marchés, et les professionnels nombreux et plutôt qualitatifs.

Nous en profitons pour faire faire une nouvelle voile pour remplacer notre code zéro arrivé en fin de vie : ça sera un gennaker de portant de chez North. Nous changeons aussi toutes les drisses, les écoutes, les bosses, ainsi que la chaine de notre mouillage principal qui était rouillé, et faisons donner un bon coup de polish à la coque.

Nous ferons aussi faire quelques travaux  (nouveaux joints sur le pont et dans la cuisine) et un grand nettoyage intérieur et extérieur par cette société de formation de jeunes gens aux métiers du nautisme : leurs tarifs sont imbattables et le résultat super professionnel. 

Nous profitons aussi de la région pour faire des randonnées, qui sont innombrables, avec tous ces formations rocheuses : et en particulier la Table Mountain.

Nous partons aujourd’hui faire le  Pipe Track, un sentier qui longe les 12 Apôtres, c’est à dire la face océanique de la Table Mountain, très découpé en une douzaines de pics et de canyons. Il est très facile, plat, et suit les contours de la montagne, avec une vue sublime sur Camps Bay

une belle vue aussi sur la Montagne du Lion, qui s’éloigne de nous au fur et à mesure que nous faisons cap au sud. 

Ce qui frappe, ce sont les odeurs de pinède, de lande : 

La flore est celle du Fynbos, nom donné à la lande locale, une végétation endémique de cette région du Cap, avec en particulier toute la famille des protéacées : protéas, pincushions, restios, bucchus, bushcones…

cela commence par un loooong escalier : des marches, des marches et encore des marches sur environ 100m de dénivellé, pour rejoindre le sentier qui longe les contours de la Table. 

Nous faisons des pauses régulières car c’est très abrupte. Mais que la vue sur Capetown est belle!

voilà la partie difficile! un peu de rock climbing, d’échelles, c’est très impressionnant, mais pas vraiment difficile. 

la végétation est vraiment sublime sur cette partie de la montagne en contrebas de la Table, une vraie explosion de couleurs; 

nous allons déboucher sur un canyon qui nous mènera sur la Table.  la végétation a brûlé récemment, ce qui est habituel ici étant donné la sécheresse et la chaleur intense du soleil à ces latitudes

Ca y est nous sommes sur la Montagne de la Table, sur cet immense replat, tout près du téléphérique.

Nous sommes heureux et fiers d’être arrivés jusque là , c’est une rando vraiment pleine de challenge, et ardue tant pour les muscles que pour le cardio – et pour l’estomac avec ces à-pics impressionnants. 

Nous verrons peu d’animaux, et dommage, pas ces adorables rongeurs les Wombats, mais des oiseaux, des lézards…

nous redescendons.. en téléphérique!

La prochaine escapade, c’est pour la Péninsule du Cap, Cape Point et son phare, mais surtout , le cap de Bon Espérance. On aime aussi ses paysages, ses animaux, et son petit funiculaire.  

Là, aucun exploit, si ce n’est le fait de célébrer notre passage à la voile du célèbre cap de Bon espérance quelques jours auparavant.

Ce n’est pourtant pas le cap le plus au sud du continent africain – c’est le Cap des Aiguilles – ni même celui qui sépare les deux océans Atlantique de l’Indien, seulement celui qui marquait un changement de cap et la route vers l’océan indien  pour les bateaux portugais et européens partis d’Europe. 

Nous remontons vers Capetown en passant par la très scénique route côtière :la Chap’sman Peak drive. 

Nos amis de Kumbaya quittent bientôt l’Afrique du sud pour la grande traversée de l’Atlantique sud : j’accompagne Juliette au marché central de gros, pour faire le plein de fruits et légumes en quantité et à des prix imbattables

eh oui, ce perroquet est bien réel, et bien vivant!!

Bye-bye les Kumbaya, qu’on espère retrouver aux Caraïbes ou aux Bahamas….

Nous sommes encore pour une ou deux semaine à Capetown à attendre des pièces en garantie. Nous en profitons pour faire les petits travaux d’entretien, de nettoyage ou de rangement toujours utiles. Voilà une opportunité de grand ménage en prévision de la mise en vente de Saga, et la réalisation d’un book de photos. 

Il est de mise d’enlever les effets personnels, mais de garder tout de même un aspect de bateau « vivant » avec un peu de déco, de vaisselles, des draps etc…. Un peu comme quand les bateaux sont exposés lors d’un salon nautique.

Cette décision a été murement réfléchie : nous rentrons en effet en France quelques années, afin d’offrir à nos deux plus jeunes des années lycée à terre : passé 15 ans, c’est souvent compliqué à bord d’un bateau : les ados ont besoin de vie sociale, d’indépendance, que la vie de bateau en grand voyage ne permet pas, à moins de se sédentariser, ou des rester à naviguer toujours avec les mêmes bateaux-copains ayant des enfants du même âge, et sur le même programme….

 Enfin, cet Outremer 55 est un bateau vraiment extraordinaire pour le projet que nous avions : un tour du monde en trois ans, avec des navigation rythmées. IL est rapide, confortable, puissant, facile à manoeuvrer, agile dans le petit temps et surtout grand avaleur de mille (entre 220 et 250 NM par 24h en traversée océanique) Mais pour caboter en Bretagne, et servir seulement 3 à 4 mois de l’année, c’est un peu « too much ».  Nous préférons le vendre à un moment où le marché est porteur : il sera sans doute le premier Outremer 55 d’occasion sur le marché. 

Pendant ces quelques années à terre, nous aurons un autre bateau, pour les vacances et les week-end, un catamaran plus simple entre 42 et 48 pieds sera largement suffisant. Et quand au bateau pour le troisième voyage, celui que nous ferons quand les enfants seront grands – et pour lequel nous serons plus vieux d’une décennie ou deux…. nous allons nous donner ces quelques années de réflexion pour peaufiner son cahier des charges. Il sera sans doute un peu moins puissant que l’Outremer 55 , un peu moins volumineux, avec des voiles de taille plus raisonnables, en prévision de nos vieux jours : nous rêvons de naviguer encore longtemps, pendant encore deux bonnes décennies… Et cela sans être obligé de prendre des équipiers, ce que nous voyons aujourd’hui beaucoup autour de nous avec les propriétaires d’Outremer 55 ou de 5X plus âgés que nous.  

Une autre balade sera tout simplement celle du front de mer de Capetown, du Waterfront jusqu’à Sea Point. 

Nous traversons un quartier de maisons anciennes joliment rénovées, 

puis devant Green Park et son stade en forme de couvre-chef zoulou, inauguré pour la coupe du monde de foot de 2010. 

uis retour par Sea Point et son phare, via la grande promenade du front de mer, 

puis au Waterfront, toujours aussi agréable, mélange d’anciens batiments rénovés, de lieux de travail (sortie d’eau des bateaux, cale sèche…), restaurants et terrasses, scènes de spectacle, expositions d’art

Un autre après-midi, nous irons avec les enfants nous promener au jardin botanique de Kirstenbosh : un lieu que je connais bien mais qu’il me réjouit toujours de re-fréquenter. 

Ce qui m’intéresse, c’est la collection de fynbos (ou fine bush en anglais, ) ces plantes endémiques de la lande du Cap, que je rêve d’acclimater en Bretagne : elle ont la réputation d’être difficiles à faire pousser, mais elles ne sont pas fragiles, résistent très bien à la sécheresse, l’air salin et sont heureuses dans un sol pauvre :  une fois qu’elle se plaisent, elles durent longtemps et font de magnifiques buissons. 

Il en existe 3 grandes familles :

–  celles en forme de roseau ou de graminées en buisson comme les restios ou le carex

– celles aux minuscules feuilles comme le bucchus et les bruyères – le fameux “finebush”, 

les arbustives comme les pin-cushions et les protéas, mes préférées, qui font beaucoup penser part leur taille et leur port aux Rhododendron. l’avantage est que la floraison, dur longtemps, et que les fleurs en fanant sèchent et restent très décoratives pendant des mois. 

une autre plante extraordinaire est cet arbre au feuillage argenté : le Silver Tree,  un Leucadendron de la famille des protéacées : il a un feuillage vraiment spectaculaire, brillant et très doux. 

les enfants s’ennuient un peu dans cette promenade paisible et horticole qui moi me passionne : ils sont sympas de m’avoir accompagnées. heuresement, il y a des bancs… et la vue est très belle. 

d’autres plantes étranges nous attendent , qui vont les amuser : ce « bois de cycas », très rare, comme un très gros palmier , qui a survécu aux dinosaures, est impressionnant et originaire du Kwazulu-Natal, ou cet autre cycas avec ses feuilles piquantes qu’on croiraient sorties d’un cauchemar. 

Sympa aussi la ballade sur le pont suspendu pour observer la canopée. 

Mais ce que les enfants vont adorer, c’est ce jardin odorant, composé de plantes aux parfums puissants. Nous reconnaissons plusieurs aromatiques, comme la sauge ou des basilics,

Mais aussi des plantes médicinales locales comme le bucchus, ou le pelargonium qui donne l’huile essentielles de géranium rosat utilisée en parfumerie. 

Nous apprenons beaucoup de choses sur ces plantes, leurs défenses, leur pouvoir d’attraction et la manière d’extraire leur parfum. 

Quand Anna s’ennuie, elle cuisine, pour notre plus grand plaisir.  Et comme en plus on ne manque pas de produits frais avec les commerces tout proches, on se régale 

La bonne nouvelle de notre séjour qui se prolonge à Capetown, c’est que nous allons pouvoir voir notre neveu et cousin venu s’entrainer et jouer au hockey sur gazon contre des équipes nationales comme l’Afrique du Sud, l’Inde ou les Pays-Bas. Etienne est joueur pro de hockey sur Gazon, dans le club de Gant en Belgique. Il est attaquant et  fait partie depuis 8 ans de  l’équipe de France. Ce sport un peu confidentiel est un sport olympique, et comme la France est sélectionnée et qu’il est des meilleurs buteurs de l’équipe, nous allons peut-être le voir jouer pendant les JO de Paris!

Arthur et Anna sont super contents de retrouver leur cousin, qui vient à bord nous voir avec son pote Matteo, défenseur : nous leur avons préparé un bon far breton peu sucré, un peu beurré  et surtout riche en protéines avec au moins… 8 oeufs!! Parfait pour les sportifs. Ils vont aussi pouvoir  voir leur cousin jouer contre de grandes équipes :  

Il fait chaud, très chaud, plus de 38° à l’ombre!!!! et on les plaint un peu de devoir jouer et s’entrainer sous ce climat!

Le Premier match contre l’Afrique du sud, est malheureusement perdu, mais  nous sommes témoins de beaucoup d’action et d’offensive chez les français. 

Cela nous donne l’occasion de découvrir un club de hockey et de cricket vraiment superbe, au pied de la montagne de la Table, quel cadre! 

Et voilà queqlues images du cousinen plein action, prises par le photograppe officiel de l’équipe. 

Les jours passent à la marina, et nous assistons à un incroyable spectacle : un bébé dauphin que sa maman accompagne, dans ce petit coin de bassin, protégé et très calme. Il n’a probablement que quelques jours, voir quelques heures! 

ils vont rester toute la matinée… c’est très touchant. 

Visite surprise d’amis de Brest, Dominique et Catherine, avec qui nous avons passé un peu de temps aux Roques quand ils étaient équipiers du 5X Wildling de nos amis Roch et Marie-Caroline : ils sont en vacances chez un ami résident à Capetown. Nous leur proposons de se joindre à nous pour un tour en bus rouge : toujours intéressant, la visite d’une grande ville en bus à étages, pour la vue, la découverte, et les commentaires.

Sur le trajet :  le MOCAA, premier musée d’art contemporain d’Afrique, niché dans un ancien silo à grains datant de 1824 : le musée est en bas, et en hauteur, c’est un magnifique Hôtel avec un rooftop impressionnant que nous avions visité il y a 6 ans. 

Nous passons par le centre des affaires, puis par le centre-ville avec ses façades victoriennes. 

puis direction le téléphérique, la Table Mountain et la Lion’s Head. 

nous nous arrêtons à Camps bay sur la plage, puis retour par Sea Point

Autre évènement imprévu : l’escale pour avarie du trimaran SVR-Lazartigue skippé par le talentueux Tom Laperche sur l’Arkea Ultim’ challenge : une course autour du monde en solitaire sur les Ultims’, les plus grands multicoques à foils du monde. Il a malheureusement heurté un OFNI et endommagé la coque principale : les dégâts sont énormes, il va devoir s’arrêter pour réparer et sans doute renoncer à cette course. 

Il est attendu à Capetown dans la soirée, mais le vent est trop fort pour qu’il puisse rentrer au port. Il faut dire que ce jours-là, ça bastonne, avec plus de 40 noeuds en mer. 

Son équipe est sur place et tous attendent une accalmie, au petit matin sans doute pour entrer dans le port. Il est vrai que ce jour-là, la mer fumait , le ciel était voilé d’étranges nuages, et la montagne de la Table, recouvert de sa « nappe » des beaux jours ventés.

Au lever du jour, nous sommes là pour l’accueillir : il n’a clairement pas besoin de nous pour prendre ses aussières, une grosse équipe venue en avion de France est là, ainsi que des pros de Capetown venus l’assister. Nous aurons tout de même l’occasion de venir le saluer et d’échanger quelques mots, avec la directrice de l’équipe, et avec Tom Laperche, dont la course et le duel avec Charles Caudrelier dans leur descente de l’Atlantique nous a fait vibrer! 

Côté restaurant, on se régale, aussi bien que de fruits de mer-on est très fans de leurs sushis, de leurs huitres aussi – que de viande, comme ici avec un pavé avec l’autruche, servi avec un merveilleux oignon croustillant en forme de fleur. 

notre escale se termine, je fais de grosses courses, car le prochain supermarché sera… à Natal au Brésil, dans 4 000 Nm soit dans 4 à 5 semaines, en comptant sur de courtes escales en Namibie, à Sainte-Hélène, Ascension et Fernando de Noronha. 

Alors, le matin du départ, on se lance dans un dernier coup de propre sur le pont, on enchaine avec les formalités  :  passage au yacht Club et à l’immigration puis  un tout dernier brunch vitaminé et protéiné en ville,

 et un café avec des amis venus nous saluer : Justine et Hubert, de Maurice, qui ont fait une jolie boucle de l’Océan Indien à la voile en plein Covid avec leurs trois enfants, ainsi que Jacques et Silvina du Nautitec El Gaucho avec qui nous nous retrouvons parfois au fil des escales… Merci les amis d’immortaliser ces derniers instants africains