Détour par Los Roques

janvier 2022
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Le vénézuela, infréquentable?!

Voilà des années que j’entend parler de Los Roques, comme d’un lieu extraordinairement préservé, mais totalement infréquentable : il est vrai que le Vénézuela est un pays banni des autres, sous embargo. Et Caracas, un véritable un coupe-gorge, sans doute l’une des villes les plus dangereuses du monde, en particulier pour les étrangers qui risquent l’enlèvement contre rançon. Assureurs, banquiers, diplomates : tous déconseillent formellement aux Européens de mettre les pieds à Caracas, et tout simplement, au Venezuela. 

Pourtant, je ne peux ôter de mon esprit rêveur les récits de mes parents ou de mon oncle qui y ont des souvenirs mémorables, de croisières caraïbes, antérieures à l’an 2000 : Los Roques, Los Aves, la Blanquilla sont des îles qui les ont enchantés….. Je sais aussi que des bateaux y ont fait escale ces dernières années, sans encombre, et avec beaucoup de bonheur, comme le Maloya de Sarah et Aurélien, du blog Poussé par le vent.  

Car, si l’on écoute attentivement ceux qui y vivent, ou y sont passés, le son de cloche est tout de suite  différent : l’archipel Vénézuélien serait un véritable havre de paix, où se retrouveraient les riches et les puissants du pays.  Un village paisible de quelques milliers d’habitants, préservé de toute criminalité, vivant de la pêche et du tourisme avec des dizaines de « posadas », petites auberges – chambre d’hôtes. C’est ce que nous assurent Maxime et Dorothée, nos amis de Vitia, qui ont vécu 18 ans au Panama et connaissent bien l’Amérique du Sud et Centrale. Les parents de Dorothée ont même vécu au Vénézuela plusieurs années, et elle est souvent venue aux Roques en vacances quand elle était plus jeune.

Pour ma part, je préfère me fier aux récits en direct et sans filtre d’initiés plutôt qu’aux on-dit et bruits de ponton. Banco, nous partons pour los Roques, avec un petit groupe de bateaux du GLYWO.

A 48 heures de navigation des Antilles françaises, nous sommes venus chercher ce que l’on trouve habituellement aux Bahamas ou aux Tuamotu : une nature sauvage et préservée, de grand espaces, des mouillages déserts, une faune abondante, des plages sublimes, des fonds marins riches et poissonneux. 

Nous sommes 4 bateaux particulièrement motivés à profiter des 2 semaines autorisées par le permis vénézuélien : Saga, ainsi que Vitia, POM III et Wildling, tous trois des 5X. Nous serons finalement rejoints par 7 autres bateaux du Glywo, qui, en route pour les ABC’s, viendront par curiosité passer quelques jours avec nous sur un l’archipel qui se situe fort opportunément sur la route vers le Panama :

Great Circle, Akaroa III, Inky Blue, Spekeend, Endless Joy, Fou de bassan, Lolly

POM III, qui est basé à St-Martin, a dans son carnet d’adresse un contact sur place : Patrick est français, il vit au Venezuela et aux Roques depuis 20 ans, sur son bateau, Balindo, avec sa compagne Vénézuélienne, Luz. Tous deux nous seront d’une aide précieuse lors de ce séjour.

Arrivée aux Roques

L’arrivée aux Roques est assez spectaculaire, une masse rocheuse se dresse à l’horizon : je n’avais pas imaginé une telle géographie des lieux.

Nous y avons en plus trouvé un accueil chaleureux d’une population qui voit très peu de bateaux étrangers et encore moins depuis la crise du Covid. 

Notre petit groupe est une aubaine pour eux, surtout en terme d’image. Il est temps de redorer le blason de cette destination à la si sombre réputation. 

En revanche, la paperasserie et la lourdeur bureaucratique ne sont pas une légende  ; les formalités d’entrée nous prendront pas loin de 24h,  nécessitant la visite d’une demi-douzaine de bureaux : office sanitaire, guardia civil, officier du port, services du parc naturel,  gardes-côtes, etc….  Signe que la dictature n’est pas loin…

Contrairement à moi, Loïc ne parle pas espagnol, mais comme ils ne veulent voir que le capitaine, Loïc se fait accompagner de Luz, qui fait office d’agent pour  les bateaux qui arrivent, ce qui n’est pas un luxe étant donné la barrière de la langue (personne sur place ne parle anglais, ni français bien sur), et le côté indigeste des formalités.

Patrick et sa compagne font du charter aux Roques.  Depuis l’embargo et encore plus depuis le Covid, leur clientèle est très réduite : des vénézuéliens qui viennent en week-end et en vacances ; le port de Caracas n’est qu’à 80 NM , et Caracas à seulement 45mn de vol en petit avion. 

Luz sera pour nous tous une aide d’autant plus précieuse que l’un des bateaux de notre groupe nécessitera dès son arrivée une évacuation sanitaire vers Caracas. Je ne peux que louer son sérieux et son dévouement le plus total. De manière générale, tous les vénézuéliens à qui nous avons affaire furent d’une gentillesse désarmante. 

Le mini-aéroport est très coquet  : son bout de piste donne sur le lagon,

la salle d’attente est en plein air sous une paillotte, 

et le ponton d’accès gardé par les pélicans. les approches se font au ras de l’eau…

Les touristes européens – les italiens étaient légion il y a des années – ou américains ont disparu ; le petit groupe d’une dizaine de bateaux que nous formons sont l’occasion de faire savoir combien les Roques sont une destination sûre, accessible et enchanteresse. Ils n’ont d’ailleurs jamais vu autant de bateaux étrangers en même temps depuis des années. 

En trois semaines, nous allons faire le tour de l’archipel, et visiter un peu plus d’une demi-douzaines d’îlots. 

Le village

Le village est charmant, avec ses dizaines de barques de pêcheurs trainées sur le sable, ses maisons colorées et pimpantes, ses ruelles de sable, et ses posadas au bord  de l’eau. 

Francesqui

Une fois les formalités effectuée, nous partons pour Francesqui, le mouillage de plage tout proche où se retrouvent les voiliers de passage et les clients des posadas, venus en barque à la journée. . 

Le cadre est sublime. 

C’est surtout  une très belle plage, proche du village, et fréquentée par les touristes en journée, qui se font  installer pour la journée parasol et glacière.

En chemin, nous passons devant un étonnant bâtiment 

Il s’agit en fair d’un petit hôtel qui fait aussi office d’école de  kitesurf : il n’est pas flottant, mais posé sur des pilotis dans le lagon, directement sur le spot, quelle belle idée. 

Le banc de sable est le repaire des enfants l’après-midi. 

En fin de journée, les touristes sont repartis, la plage et l’ilot sont à nous, heureux chanceux qui vivons sur nos bateaux. 

En soirée, l’espace est libre pour jouer au ballon. 

Le lendemain, nous avons la mauvaise surprise de constater une fuite d’huile sur notre sail-drive bâbord : des goutes d’hydrocarbures s’échappent et forment des flaques sur l’eau. Nous plongeons et découvrons un fil de pêche très bien enroulé autour de l’arbre : le fil est épais, plus d’un mm, sans doute l’une des ces longlines utilisées pour la pêche au thon. Nous n’avons pourtant allumé notre moteur qu’en contournant la pointe des Roques, à l’arrivée. C’est sans doute là, au petit matin, que l’incident a eu lieu. 

Pire que cela, nous avons de la « mayonnaise » dans le saildrive, c’est à dire que de l’eau de mer est rentré et s’est émulsionnée avec l’huile. C’est sérieux, nous ne pourrons utiliser notre moteur bâbord avant longtemps car il faut sortir le bateau de l’eau pour réparer et remplacer ce joint.

Nous prenons 48h pour réfléchir au solutions qui nous sont offertes : une chose est sûre, pour une sortie de l’eau il faudra attendre Shelter Bay au Panama dans un gros mois. Une fois le fil enlevé, c’est pire, toute l’huile s’échappe et c’est désormais de l’eau de mer qui remplit le sail drive. Nous sommes inquiets des problèmes de corrosion.

Finalement; Loïc réfléchit à une solution provisoire qui va nous permettre de colmater, pour remplacer la “mayonnaise” par de l’huile propre, et protéger le moteur en attendant la réparation définitive. Il confectionne un joint de remplacement avec du caoutchouc thermoformable. Là encore la solidarité entre bateaux joue et c’est grâce à la stab’ et aux bouteilles de Vitia que nous pouvons mener à bien cette réparation.

Nos amis de Wildling ont des difficultés similaires, mais pour d’autres raisons. Ils devront changer carrément leur hélice et c’est POMIII qui leur avancera celle qu’ils ont en pièce de rechange d’avance. Voilà tout l’intérêt de naviguer en flotille de bateaux de la même marque. Nous mutualisons les pièces, les compétences et le matériel. 

A quelques minutes de marche de la plage, un petit chemin mène à une lagune, puis à un havre naturel pour les poissons : c’est un véritable aquarium. 

Les poissons arrivent côté mangrove ou côté récif, puis grossissent et y restent piégés, ne pouvant repartir car il n’existe pas de passe. 

Nous nous y rendons tous les jours avec le enfants admirer la faune, abondante. 

Le spot est aussi très sympa pour le wingfoil, et il tarde à Arthur de continuer son apprentissage : il nous épate, ça n’est que sa troisième ou quatrième séance, et il est déjà autonome, remontant au vent dans à peine 10 noeuds de vent. 

L’autre pratiquant de sport de glisse du mouillage, c’est Dominique, à qui nous avons prêté une de nos deux windsurfers; C’est le support idéal pour explorer un lagon comme celui-ci, avec ses petits ilôts. 

Ce site est vraiment enchanteur, avec ses tortues qui pointent leur petite tête, nous en apercevons plusieurs fois par jour. 

Cayo Sardina

Après quelques jours à profiter de ce petit paradis, nous projetons un tour de l’archipel. Patrick nous briefe : dans le petite groupe de 3 bateaux, nous sommes amateurs de pêche, de plongée sous-marine, d’apnée, de kitesurf et de wingfoil, et nous notons bien les meilleurs spots. 

Patrick nous accompagnera avec Balindo jusqu’au premier site, Cayo Sardinia. Nous sommes rejoints pendant 2/3 jours par nos amis de Great Circle, Inky Blue et Speekend, qui repartiront ensuite directement vers les îles ABC. 

A Cayo Sardinia, les enfants se prennent pour des Robinsons seuls sur leur ilot. 

Les oiseaux, peu farouches nous approchent de près. 

Malheureusement, le temps est très couvert.  

 Nous faisons un peu de snorkeling, une ballade sur l’îlot, du land art.

Ce coeur en corail et plumes de pélican est dédié à mon amie Marie-Caroline, de Wildling, qui vient d’être opérée à Caracas, et à qui je souhaite un bon rétablissement. 

Sébastopol

Le jour qui suit, nous partons pour Sebastopol, petit ilot où le mouillage est confortable et non loin de sites de plongée. 

Il n’y a pas assez de vent pour le wingfoil, alors nous allons plutôt faire un snorkeling sur les patates à la recherche de langouste. Sans succès, les seules que nous réussirons à manger serons celles que nous avons troquées avec les gardes du parc il y a quelques jours. Finalement, c’est une murène que nous repérons bien à l’abri dans son « cerveau ».  

Le lendemain, nous irons nous balader à terre. Des kilomètres de plage défilent sous nos pas. 

Comme partout sur les côtes au vent, la plage est jonchée de détritus, plus ou moins éphémères :  bois flottés et graines, que je prend plaisir à collecter, depuis que j’ai acheté ce guide des graines voyageuses. 

Une passionnante histoire des graines nautochores qui voyagent sur les mers, se déplaçant au gré des courants pour finir par germer et coloniser d’autres littoraux. “Graines voyageurses sur les trois océans, Nathalie Vidal, Editions Orphie”. 

Ici ce sont des pousses de mangrove qui tentent de s’installer. Nous décidons d’en rapporter à bord et de faire des essais de pousse dans de l’eau douce, de l’eau de mer, du sable…

Un peu plus loin, c’est une coco germée : nous décidons de la remonter et de la planter un peu mieux dans de la terre, j’espère qu’elle prendra racine!

 

Arrivés au bout de plage, c’est la lagune qui commence, qu’il faudrait explorer en paddle ou en annexe : mais la journée se termine, c’est l’heure des moustiques, il est temps de rentrer à bord. 

Pendant ce temps, nos copains sont partis faire des plongées bouteille avec une formule sympa : comme il n’y a pas de club de plongée, ils utilisent leur propre équipement, stab, bouteille, et compresseur et ont fait venir du village deux instructeurs en lancha, qui les accompagnent. Ils feront ainsi plusieurs plongées très intéressantes sur le site.

Quelle surprise au soleil couchant de découvrir les côtes du Venezuela. Caracas est située sur un plateau en altitude, à quelques kilomètres de  la mer. Nous ne sommes distants du port de Guaira que de 70 NM. 

 

Le ciel nous offre ce soir-là un spectacle féérique : les lumières ondulent au fur et à mesure que le soleil disparait derrière l’horizon. 

Les oiseaux, par centaines, par milliers rentrent à terre après avoir chassé en mer toute la journée.  

Nous prolongeons cet apéro au soleil couchant encore et encore, jusqu’à disparition du disque d’or.  

Dos Mosquises

Après 48h à Sebastopol, nous continuons notre tour de l’archipel direction Cayo Dos Mosquises. 

Nous sortons le spi pour l’occasion, et effectuer quelque 20NM en dehors du lagon. 

En temps masqué, c’est l’école à bord. Ici un cours particulier d’espagnol avec Arthur. 

La navigation est très agréable. 

Une fois arrivés, nous filons à terre. 

Les enfants sont heureux de se retrouver et se défoulent en jetant du sable. 

Puis nous allons au-devant des gardiens du site, par ailleurs fort coquet. 

Ils nous proposent de visiter le centre de protection des tortues marine. 

Pendant ce temps, Loïc plonge sur notre hélice babord pour installer le joint de secours qu’il a fabriqué, et ca marche!! Voilà une solution provisoire qui nous permettrait d’utiliser le  moteur en cas de besoin impératif, mais surtout, qui préserve son intégrité.  Nous savons par contre que nous ne couperons pas à une sortie de l’eau à Shelter bay et devrons écourter notre séjour aux san Blas de quelques jours .

Notre guide nous explique que lors de la période de ponte et à l’éclosion, les gardes surveillent les plages. Ils aident les plus fragiles à survivre, et  recueillent les plus faibles, qui sont relachées ensuite vers l’âge de 2 ans dans la nature. 

Celle-ci ont presque 2 ans. 

Celles-là n’ont que 2 semaines. 

Nous sommes épatés par la propreté des lieux, entretenus par les deux gardiens avec des moyens très sommaires : les bassins sont vidés, nettoyés et l’eau changée un jour sur deux. 

Les tortues sont nourries de poissons et ou d’algues selon leur régime alimentaire; Certaines races sont omnivores, d’autre carnivores. 

Les animaux sont en pleine santé, ne portent aucun parasite et frétillent de vie. 

Les gardes apprennent aux enfants comment les manipuler sans risque. 

Déjà,Inky Blue, Great Circle et Sêekend nous quittent pour les ABC. 

Nous allons rester terminer cette exploration des Roques à 3 bateaux : Saga, POMIII et Vitia.

A Dos Mosquises, les kitesurfers et wingfoilers sont au paradis, à naviguer entre deux ilots  qui forment un mini-lagon. 

A bord de nos trois bateaux, POMIII, Vitia et Saga tout le monde navigue : Dorothée et Anna en planche à voile, Domi et Maxime en kitesurf, Loïc, Arthur et Bénédicte en Wingfoil. Quand à Mapie et Vitali, ils débutent encore en kitesurf et ne sont pas encore autonomes : ils prendrons des cours à notre retour à Francesqui dans quelques jours.  

Tous les soirs ou presque, nos pêcheurs nous ramènent du perroquet pour le ceviche, du pargo pour le cuire au four, du mérou pour des daubes à la provencale, du barracuda pour le  tartare….  que ce soit à la traine ou au fusil, la pêche est facile et le repas du soir est rapidement concocté

Ce soir, c’est Saga qui régale! 

Avec les poissons pêchés par Maxime et Domi, et suivant une idée de recette de Dorothée : le poisson entier, à la créole (recouvert de fines tranches de tomates, oignons, citron, posé sur un lit de pommes de terre finement tranchées à la mandoline et arrosées d’huile d’olive et d’herbes.)

Le tout cuit 20 à 25mn au four : un régal  pour une belle soirée entre amis. 

Puis, alors que nous sommes sur la route retour vers Francesqui, nous naviguons dans le lagon, qui est plutôt bien cartographié. Nous naviguons tout de même soleil haut et dans le dos pour bien voir le corail, et les bancs de sable, nombreux.

Nous utilisons Oscar également, une aide précieuse et rassurante, un peu comme si nous avions un drone en tête de mat. 

Sarqui

Nous nous arrêtons à Sarqui, où je découvre un jardin de corail enchanteur, posé sur du sable, à 50m du bateau. Pour une fois, c’est Loïc qui assure 100% de l’école ce matin :  je prend ma matinée pour me balader, seule, sur et sous l’eau. 

Je commence par un snorkeling dans un jardin de corail des plus délicats, posé sur du sable éclatant. 

Puis me promène sur la plage, immense au sable si fin et si doux.

Partout, des tortues, des pélicans qui pêchent, des fous et des des frégates qui nous régalent de leur ballet. 

Et cette eau d’un bleu limpide, transparent. 

De retour au village

Nous retournons à Francesqui, puis au village pour faire quelques dernières courses : la supérette vient de recevoir des légumes, il faut en profiter, car cela n’arrive que tous les 15 jours. Je fais le plein d’oeufs, de poivrons, de piments végétariens pour les ceviche, de tomates, de cive, d’herbes fraiches, de pastèque, d’avocats, de citrons verts et de fruits de la passion délicieux pour nos ti-punchs… en prévision des 15 jours à venir pendant lesquels nous serons en mer, puis aux San Blas, îles du Panama très isolées du continent et sur lesquelles je préfère ne pas compter sur des possibilité de se ravitailler. 

Décidément, l’internet au village est d’une médiocrité désepérante, j’ai tout juste de quoi envoyer quelques messages whatsapp à la famille et aux amis, pour donner de succintes nouvelles, mais pas suffisamment pour récupérer les fichiers du CNED nécessaires aux évaluations d’Anna. Tant pis, cela attendra encore 2 à 3 semaines que nous soyons à Panama! De même pour le blog, qui accumule terriblement de retard. Nous avons choisi des destinations pittoresques mais isolées, c’est le prix à payer pour tant de beauté sauvage. La plupart des bateaux du Glywo effectueront une escale dans l’une des îles ABC, dépendances hollandaises, avec Internet, marinas, restaurants et supermarchés… Nous avons choisi d’y renoncer, même si elles sont sur notre route, pour mieux profiter des Roques et des San Blas, que l’on ne peut explorer qu’en voilier. 

Les formalités de départ sont vite effectuées. Cette fois-ci en l’absence de Luz qui est à Caracas pour s’occuper de notre amie Marie-Caroline hospitalisée. Alors c’est moi qui accompagne Loïc comme traductrice. 

Cayo de Agua

En quittant los Roques,  nous ne pouvons  nous empêcher d’ajouter un tout dernier mouillage :  Cayo des Agua, sans doute le plus beau de tous.  

Nous nageons dans le sublime, d’autant que le soleil est omniprésent, donnant au lagon des teintes de bleu qui en font mal aux yeux. 

Arthur, Loïc et moi nous régalons en wingfoil. 

 

Dorothée elle aussi a sorti sa planche, Maxime et Domi leurs kitesurfs.

Les enfants ont sorti les skimboards et les bodyboards

Nous passons un après-midi sublime, évoluant entre deux plages plus belles l’une que l’autre, reliées par un cordon dunaire, qui se traverse à pied. 

Voilà qui lui un donne un faux air des Glénans à marée basse!

Les grands partent faire une longue promenade sur les dunes, nager, ou faire leur Yoga au calme sur la plage, 

Los Aves

Le lendemain, nous partons pour une courte navigation vers les Aves, îles vénézuélienne non-habitées qui sont sur notre chemin. Nous y prévoyons un rapide stop de moins de 24h sur place,. 

Nous partons très tôt un matin et arrivons vers midi : il n’y a qu’une trentaine de nautique entre les deux archipels qui dépendent tous deux du Vénézuala. 

En ce 10 février 2022, c’est l’anniversaire d’Anna, elle a dix ans aujourd’hui. 

Passionnée de cuisine et en particulier de desserts, elle reçoit ce matin une bible de la pâtisserie!

Quelle chance d’avoir des amis autour. Anna a choisi de nous régaler d’un gâteau au citron imbibé de sirop. 

Nous invitons tout le monde au goûter, avant d’aller explorer l’ilot. 

D’abord en annexe, pour y découvrir les oiseaux, qui nichent par milliers dans les arbres de la mangrove.

Ce sont des «  red footed boobies », ou fous à pieds rouges et bec bleu. Les juvéniles sont encore au nid : on les reconnait à leur tête blanche duveteuse.

De retour à la plage, les enfants comme souvent, investissent les lieux en construisant une forteresse. 

Nous les laissons à leurs constructions, et allons nous promener sur la plage.

Nous découvrons quelques vestiges, habitats précaires et temporaires, sans doute utilisées par des pêcheurs.

La lande a un faux air d’Ecosse, austère avec ses pierres de corail noircies. 

Un peu plus loin, c’est un crabe violoniste que nous avons dérangé de sa cachette. Il est bien reconnaissable à ses pinces de tailles inégales. 

Encore une fois, le coucher de soleil s’annonce sublime. 

Le lendemain matin, nous hissons les voiles, bye-bye les Roques, îles enchanteresses.

Merci à Maxime et Dorothée de Vitia d’avoir su trouver les mots pour nous convaincre de les accompagner dans une exploration de l’archipel. 

Merci à Mapie de POMIII qui avait dans son carnet d’adresse le contact de Patrick et Luz qui nous ont été fort précieux sur place, pour les formalités, les meilleurs spots et mouillages, les dates de livraison des légumes sur place et les pré-commandes. 

Et merci aussi à Domi,   @levoyagedepom, qui m’a gentiment “prêté” ses images de drone postées sur cet article. 

C’est là que prend tout son sens la navigation entre bateaux-copains, dans le partage et le soutien mutuel.

Los Roques, ce fut une destination magique, unique dans les Caraïbes de par sa nature si préservée, et ses paysages sublimes. Nous nous félicitons d’avoir su oser ce détour.