Afrique du Sud - 4

La route des vins / décembre 2023

le domaine de Boschendal

sPendant notre séjour à Capetown, nous nous échappons 48h pour visiter la région des vins : nous connaissons déjà Stellenbosh, mais pas encore Franschoek.
Nous commençons par un déjeuner à Boschendal, un des vignobles les plus connus de la région, et qui propose une formule de panier picnique que j’avais déjà eu l’occasion de tester avec mon frère, quand nous avions visité la région il y a plus de vingt ans. Je tiens à y emmener Loïc et les enfants, et nous ne sommes pas décu!

Nous commençons par visiter le domaine, puis par faire une dégustation de vin – j’aime beaucoup leur chardonnay – et enchainons par un déjeuner sur l’herbe dans les jardins.

C’est aussi grandiose que dans mes souvenir : assis dans l’herbe sur de petits pliants, on vient nous servir des paniers de victuailles délicieuses-que j’avais pris soin de réserver la veille, et aussi un choix de boissons de la maison, évec bien sûr les vins du domaine!

Nous enchainons par une ballade à cheval dans les vignobles et vergers du domaine de Babylonstoren : c’est une surprise que j’ai imaginée pour Anna, qui est passionnée de chevaux, et à qui sa séance hebdomadaire d’équitation manque. Nous sommes au centre équestre de Cape Winelands, à Klapmuts, idéalement situé entre Stellebosh et Franshoek.
Un poulain de quelques semaines seulement nous réclame des caresses : Anna est aux anges! 

Toute la famille s’équipe pour la balade, même Loïc et Arthur qui n’ont pas une grande passion pour les chevaux.

C’est parti : nous commençons par les vergers de Babylonstoren, puis continuons dans les vignobles, et terminons en traversant une propriété qui expose des reptiles, la passion de son propriétaire.

Le cadre est juste magnifique.

Franschoek

De retour le soir dans notre logement de Franschoek : un appartement dans une résidence qui offre une jolie vue sur les montagnes.

Nous allons nous promener dans la petite ville de Franschoek, ancienne colonie hollandaise initialement peuplée de huguenots (protestants) qui avaient quitté la France sous les persécutions pendant le règne de Louis XIV. le roi Soleil avait en effet révoqué l’Edit de Nantes , promulgué en 1598 par le roi Henry IV , qui autorisait la liberté de culte aux protestants Huguenots. Voilà une manière bien concrète de mieux comprendre notre histoire de France!

Comme la Compagnie Néerlandais des Indes cherchait des vignerons et experts en oliviers fruitiers, pour planter et cultiver les terres fertiles et alluvionnaires de la région du cap, 176 huguenots, à majorité francophones, alors réfugiés en Hollande furent envoyés dans la colonie avec un contrat de 5 ans : on leur offrait pécule et terre contre l’obligation de défricher et cultiver.

En revanche, les noms francophones se retrouvent partout, dans les rues, et dans les noms donnés aux vignobles : La Rochelle, Plaisir, la Bri, Chamonix, Allé Bleue, Dieu Donné, Grande Provence, haute Cabrière, la Chataigne, la Motte, le Manoir, Terre Paisible…

En tout près de 277 huguenots vinrent peupler la vallée d’Olifantshoek, rapidement rebaptisée : Franschoek. Cependant, et malgré un usage au quotidien de la langue française, après une génération l’assimilation fut réussie et la langue devint et resta l’Afrikaans : une langue germanique issue du hollandais et parlée en Afrique Australe, essentiellement Namibie et Afrique du sud.


Outre les vignobles, beaucoup de vergers furent plantés, et aujourd’hui cette région produit et exporte en quantités : prunes surtout mais aussi pêches, pommes, poires, nectarines et raisin de table bien sûr!


Le petit musée huguenot de la ville est très bien fait avec ses fresques historiques claires, des objets d’époque, et des documents uniques comme l’Edit de Versailles, qui en 1787, sous Louis XVI, proclame de nouveau la liberté de culte aux Huguenots, mauqettes, et aussi les hugenots célèbres, originaires de la région, comme la princesse Charlène de Monaco, ou de joueurs de rugby internationaux.

le "Winetram"

Le reste de la journée se passe en dégustations, grâce au Wine tram, une manière originale de visiter les vignobles; sur une ancienne ligne de chemin de fer. C’est super touristique, mais le cadre est magnifique et c’est très pratique aussi pour boire et se déplacer sans conduire! Plus que pratique, la ballade est surtout photogénique, avec les vignobles nichés au pieds des montagnes,!

Nous décidons de nous arrêter à Plaisir d’abord : au programme : dégustation de Gins Tempest pour Loïc, – la version Automne au Buchu est délicieuse et celle de l’été au Fynbos est encore meilleure. Dégustation de vins blancs méthode champenoise, c’est à dire de la Méthode Cap Classique (MCC), empruntée au Champagne. Cela donne des vins plutôt secs, et avec de belles bulles.

Nous repartons avec 3 bouteilles de gin, une boisson que nous avons appris à mieux connaitre, délicieuse, un peu amère et super rafraichissante. Ils fabriquent  aussi de délicieux tonics en Afrique du sud, aromatisés à la Quinine, mais aussi à la fleur de sureau, à l’hibiscus, aux agrumes etc…. L’Indian Tonic est né aux Indes, il s’agit simplement d’une eau gazéifiée, enrichie en quinine (extrait du quinquina), pour lutte contre le palud! Mais le breuvage était si amer, qu’on y ajoutait du sucre et de l’alcool – comme le gin- pour le rendre « buvable. Il a été ensuite industrialisé par Schweppes. 
Winston Churchill déclare ainsi : « Le gin tonic a sauvé davantage de vies et d’âmes anglaises que tous les médecins de l’Empire ».

Depuis quelques années, les distilleries de gin pullulent, en particulier dans les pays anglo-saxon, où cette boissons est très prisée. Ca n’est en effet pas très compliqué  de distiller cet alcool (à base de blé, orge mais etc..) et de l’aromatiser avec des herbes locales, pour lui conférer de l’amertume, Ainsi avons nous vu des gin néo-zélandais au Manuka, sud-africain au Fynbos, breton aux algues… cela comble aussi le souhait des acheteurs de se procurer des produits locaux.

Second stop au domaine de l’Allée Bleue : nous avons choisi nos étapes en fonction des … noms des vignobles! essentiellement des noms français.. Loïc teste les rouges, en particulier le pinotage, un cépage typique sud-africain, particulèrement adapté à la région, et moi des blancs!

troisième stop au domaine de  Zorgvliet. Nous trinquons en famille…. Vin blanc pour moi, vin rouge pour Loïc, et jus de raisin pour les enfants!

Le lendemain, après avoir déambulé dans le village de Franschoek, nous nous offrons un petit déjeuner royal : oeufs Benedicte, pour Bénédicte… oeufs au plat pour Loic et Arthur, et gratin mac’N’cheese à la truffe pané pour Anna : une tuerie parait-il…

Domaine de BabylonStoren

Notre tout dernier arrêt avant de rentrer à Cape Town sera pour une grande visite des vignobles et jardins de Babylonstroren, une adresse qui nous a été recommandée par Astrid, de Lady Blue, une amie mauricienne qui a passé son voyage de noces avec Bryce son mari, sur la routes de vins….

BabylonStoren est un superbe domaine, très complet, puisqu’il produit de nombreux cépages, et possède des hectares de vergers, mais encore bien d’autres produits : sur place, ils distillent des huiles essentielles de plantes cultivées localement et fabriquent des produits dérivés comme des parfums ou des savons, mais également des jus de fruits frais pressés à froid avec toutes les vitamines délicieux, ou des vinaigres affinés de type balsamique. Toutes les installations artisanales se visitent, grâce à une astucieuse mise en scène de vitrines donnant directement sur les ateliers.

mais ce qu’on adore, c’est leur petit musée du vin, super didactique et fourmillant d’infos et d’expériences amusantes. 

Après un aussi solide petit déjeuner, nous n’avons pas vraiment faim, mais nous laissons tenter par de menues douceurs : glace au … rosé, jus frais ou viennoiseries maison…

Puis allons déambuler dans les jardins juste magnifiques, qu’ils soient potagers, de plantes grasse, sous serre, de fleurs c’est un régal pour les yeux.

Nous quittons la région sous le charme, et impressionnés par l’offre touristique super qualitative. Je ne sais pas que nos vignobles français s’organisent aussi bien pour accueillir les touristes. 

Il est désormais l’heure de rentrer à Capetown sur Saga .