Rodrigues

septembre 2023

de Cocos (keeling) à Rodrigues

 Nous avons quitté Cocos ( Keeling) 8 jours plus tôt : une traversée magnifique, avec un temps idéal , à une vitesse moyenne de 12 noeuds! Il faut dire que nous n’avons plus notre gennaker, déchiré en Indonésie, et qui n’est pas répérable, il nous manque! Nous utilisons beaucoup plus notre spi asymétrique, et ça dépote!!

Nous avons eu la chance de bénéficier d’un alizé bien établi mais pas trop fort, avec une mer là aussi pas trop grosse, ce qui nous a permis de bien accélérer tout en restant confortable – voilà de quoi faire taire la mauvaise  réputation de l’Océan Indien. Il en est de même pour tous les bateaux de voyage l’ayant traversé sur le même trajet à la même saison : l’hiver tropical a été particulièrement doux, avec un vent plus faible qu’à l’accoutumée, et une mer également moins forte. 

Nous avons pas mal cuisiné, et notamment perfectionné notre recette de baguette « tradition », aussi bonne, croustillante et moelleuse qu’en boulangerie, grâce à un mélange de levain et de levure de boulanger. 

Anna aussi pas mal  tricoté, et avancé sur son écharpe qui lui servira à Noël; 

Nous avons bien apprécié notre liaison Starlink, qui nous a permis de prendre des météos régulières et complètes, mais aussi, petit bonus pour se faire plaisir, de regarder en direct livre le tout dernier évènement sail GP de Tarente, en Italie-où les français n’ont malheureusement pas brillé. C’est le sport!

Pour parler un peu de Starlink, nous sommes équipés depuis notre passage en Australie voilà 3 mois, et avons pu l’utiliser de manière côtière avec l’abonnement « mobile mondial » qui couvre tous les territoires habités jusqu’à 15 NM des côtes.

Puis en traversée, nous cochons l’option  « opt’in », qui nous permet d’avoir accès à internet en mer, en permanence et de payer chaque Giga 2€. Dans la pratique, la note supplémentaire est alors très raisonnable car nous n’utilisons que des services qui consomment peu de data :  les emails, les réseaux sociaux pour communiquer avec famille et amis, des applis de podcasts, quelques recherches Google pour l’école,  des tutos recettes ou bricolage etc…. et surtout pour la météo, des routages à volonté avec Predictwind, et si nécessaire, le téléchargement de grosses cartes globales détaillées. Et la nuit, en navigation, nous éteignons notre Starlink, pour économiser data et énergie.

 

 

Port Marthurin

Nous arrivons à Port Mathurin par un beau soleil : seulement 2 autres bateaux au mouillage, un italien en solo et un couple d’allemands. 

Nous entamons les formalités qui sont copieuses! Pas moins de 3 bureaux à visiter, jusque là, c’est classique : immigration, douanes, santé, bio-sécurité…. Ce qui l’est moins c’est le passage à bord de la DEA locale : le “Anti-drug and smugling unit”, avec un fonctionnaire en jeans et Ray-ban, ambiance “Miami Vice ” assurée!

Le covid n’a pas amélioré les choses en rajoutant dans presque toutes les escales une case supplémentaire relative à sécurité sanitaire et biologique. …. mais surtout dans chaque bureau un formulaire à remplir, parfois en 4 exemplaires…. un par membre d’équipage…. avec toujours les mêmes informations… c’est désespérant. A part cela, les fonctionnaires sont charmants, souriants et très détendus, alors tout va bien! Notre luxe en grand voyage c’est le temps, tout cela n’est pas un un problème.

Dès le lendemain, nous allons en ville terminer les formalités au bureau de trésorerie, traversons Port Mathurin, avec ses jolies maisonnettes créoles. 

Nous sommes en compagnie de Jérome, du club de kite Osmosis, qui nous a fait la surprise de venir nous accueillir et que nous invitons à déjeuner à bord de Saga ! De passage à port Mathurin, il a su qu’un catamaran Outremer venait de faire escale, et s’est douté que c’était nous, depuis le voyage de Moby en 2026-2018, il nous suit sur les réseaux sociaux! Nous le connaissons depuis plus de vingt ans, à l‘époque ou nous venions kiter une fois par an sur le spot de Port Sud-ESt , à l’hôtel Mourouk :

Nous passons par le marché nous arrêtons aux roulottes pour acheter du Bryani (plat indien épicé-mais pas pimenté!)- à base de poulet mariné dans une sauce épaisse au yaourt,  avec du riz aux oignons caramélisés et des pommes de terre), l’un de mes plats mauriciens préféré. Nous goûtons aussi les « mines frites », qui était le plat préféré de Victor étant petit : des nouilles sautées à la chinoise, et aussi un cari de boeuf, très traditionnel. Sans oublier les achards que l’on trouve sur toutes les bonnes tables mauriciennes et rodriguaises, pour agrémenter le riz : j’en achète 6 pots différents, mais j’aurais aimé tout gouter!!! Mes préférés sont au limon confit, la spécialité de Rodrigue, car ces petit agrumes sont particulièrement savoureux.

Road trip à Rodrigues

le lendemain, nous louons une voiture pour nous balader : les bus n’ont pas changé, il sont toujours aussi multicolores!!

Le temps n’est pas très ensoleillé, mais  nous tentons tout de même la petite marche au mont Limon, le sommet de l’île : en 10mn nous y sommes! J’ai grand plaisir à emmener nos enfants à Rodrigues, un lieu qui nos est cher et où nous sommes venus souvent pendant les 10 années de notre vie à l’île Maurice mais jamais en bateau! Nous sommes pourtant passés deux fois sans nous y arrêter, notamment pendant le convoyage de Thaïlande à l’île Maurice de Nomade notre premier voilier de voyage : nous étions passé à quelques milles de Rodrigues, que nous avons vu de loin, mais n’avions vraiment pas le temps de nous y arrêter, pris par des contraintes d’emploi du temps professionnel…. De même avec Moby, sur notre premier tour du monde, nous avions plutôt choisi de profiter de St-Brandon… 

Là nous avons très envie d’emmener Saga dans le lagon sud, et d’aller mouiller dans la fameuse passe sud-est que l’on aperçoit sur les photos. Elle est très particulière, avec une forme de alambiquée….

Randonnée sur la côte ESt

La pluie finit par nous cueillir, alors que nous nous apprêtons à partir pour une petite randonnée en direction des plages de la côte Nord-ESt si spectaculaires. 

Nous nous abritons dans un restaurant et attendons une bonne heure que la pluie cesse… il faut dire que la crevaison de la roue avant droite de la voiture sur les pierres acérées du parking nous a fort heureusement retardés…

Après Anse Philipbert, la plus grande de toutes , et aussi la plus accessibles, voici Trou d’argent, si photogénique. 

La végétation est rase et pelée, les filaos sont couchés par le vent qui souffle toute l’année

Autre arbuste typique : le vacoa, un arbre très utile dans l’ancien temps, car tout était utilisé : tronc, fruits, et feuilles notamment en vannerie

Suivent Grand Anse, puis la minuscule Anse bouteille. 

Nous méritons après cela un bon déjeuner, chez Madame Larose une des tables d’hôtes réputées de l’île : dans mes souvenirs, les cotes de porc était fabuleuses! Cependant Mr Larose, qui s’occupait des grillades, n’est plus… Mais le rougail saucisse est délicieux, tout comme le cari poulet et la daube de crevettes, 3 spécialités locales. 

détour par l'aéroport

Un petit tour par l’aéroport s’impose, il est tout à l’extrémité de l’île, à l’ouest : nous auons ainsi fait le tour de Rodrigues!

Retour à Port Mathurin par la côte Nord. 

Au mouillage, nos copains de Great Circle et de POM3 qui sont arrivés la veille; nous leur avons vanté le spot de kite du lagon sud et ils nous ont suivi! Comme l’intégralité du GLYWO, qui s’arrêtera à Rodrigues sans que cela ait été prévu par les organisateurs, et c’est tant mieux! Tout le monde sera sous le charme de la petite île, ses restaurants, sa ville animée, sa tranquillité, les couleurs du lagon, son marché et surtout l’accueil et la gentillesse de ses habitants  .

Cap sur Port Sud-Est

Le lendemain, Jérôme nous rejoint avec son fils Noé  à Port Mathurin, car  nous allons rallier le lagon sud ensemble : tous deux sont ravis de faire une balade à la voile avec nous. 

Il va nous guider aussi dans la passe, qui peut être un peu piègeuse, avec une entrée pas tout à fait franche : le récif dépasse en effet sur la droite en entrant. 

Arrivée à Port Sud-Est

Viennent nous accueillir avec sa pirogue, Marine,  la fille de Jérome, et l’un de ses employés, prof de wing. Nous voilà sur le spot!

Nous avons mouillé dans ce qui ressemble à un bras de rivière : le courant y est permanent, sortant : c’est toute l’eau du lagon qui se déverse par ce petit goulot. 

le lagon est plein de vie avec les pêcheurs qui viennent tôt le matin, les pirogues qui emmènent les touristes sur les îlots de l’ouest, et les kitesurfs en downwind. 

Pas vraiment satisfaits du mouillage-si le vent tourne, nous risquons de nous approcher un peu trop près des berges de sable. Nous pourrions mettre une seconde ancre pour nous maintenir dans l’axe, mais préférons aller mouiller 150 mètres derrière, sur un beau banc de sable autour duquel nous pourrons éviter sans difficulté. Cela laisse aussi plus de place aux pêcheurs qui sont contents de nous voir partir. Très peu de voiliers viennent ici, en tous cas, personne depuis le Covid!

Sur le spot de Port Sud Est

Nous allons passer une petite semaine sur le spot, pour naviguer en wingfoil et apprendre le kitesurf aux enfants : nous n’avons plus de kite à bord, et avons décidé de faire prendre des cours aux enfants chez Osmosis : nous sommes confiants qu’en 2 ou 3 leçons, ils seront autonomes. 

Voilà la plage de l’hôtel Mourouk, qui est fermé en ce moment pour de gros travaux de rénovation. 

Mais elle est très fréquentée en ce moment, avec tout un groupe de kitesurfers, venus sans doute de la Réunion. 

Dommage, j’aurais aimé y retourner déjeuner, sur les traces de nos séjours nombreux, dans les années 2000 avec notre bande de copains de Maurice : les Kouzoupas (nom du récif de l’entrée de la passe, mais aussi nom donné au cocktail de style ti-punch de l’hotel, avec lequel nous commencions religieusement nos soirées post-kitesurf). Attention, la photo est vintage!!

Comme l’hotel est fermé, nous prenons nos quartiers du midi chez Fibie. Le grand classique, l’incontournable, c’est la salade d’ourite, la spécialité de Rodrigues (ourite=poulpe). Mais Loïc trouve aussi son bonheur avec le bol renversé, issu de la cuisine chinoise. Le soir, c’est punch aux fruits de saison : limon, orange locale et fruit de la passion….

Autre spécialité locale, la charcuterie! Après 2 mois en Indonésie sans cochon (nous étions en pays musulman…) c’est le bonheur! Sur les conseils des locaux, je passe commande à un charcutier local qui vient me livrer direct sur la plage : saucisses à rougail, poulet fumé, lard boucané, fromage de tête bien persillé, on se régale!!

Les enfants sont partis avec Marine pour deux sessions d’initiation au kitesurf, dans du vent très très léger, dommage. L’hiver dans les Mascareignes aura été très très doux, sans les forts anticyclones qui d’habitude apportent 25 à 35 noeuds dans le lagon, avec toujours 5 à 10 noeuds de plus qu’à l’île Maurice. Ce ne fut pas le cas cette année, et l’arrière-saison n’est pas meilleure : toute la semaine, le vent sera très léger et inégal. 

Nous espérons pouvoir continuer leur initiation à Maurice!

Les soirées sont belles, avec une nuit d’orages, vraiment inhabituel pour la saison, mais qui donne donne de belles lumières de fin de journée. 

Les journées sont un peu décevantes question vent- nous arriverons tout de même à naviguer 3 fois en wingfoil dont une très belle remontée vers la plage de Gravier . Loïc et Jerôme emmènent Arthur dans les vagues de la fausse passe. Anna et moi ne remonterons pas aussi haut. La descente est canon, avec les petites vagues de reforme à surfer, une prmière pour moi!

Voyant que l’alizé est décidément peu installé, et après 9 jours passés entre Port Mathurin et port-Sud-Est, nous décidons de ne pas insister et de profiter de 48 de vent médium pour faire route vers l’île Maurice.

Retour obligé à Port Mathurin, pour les formalité de départ : Rodrigues est en effet un territoire relativement autonome de Maurice. 

En route, nous croisons de plusieurs baleines, le plus souvent des couples maman-bébé, de loin. 

mais aussi de très près comme ici où elles passnt à quelques mètres du bateau, sous l’eau. !!

Nous longeons les fameuses plages de’Anse bouteille, et Trou d’argent, magnifiques sous le soleil! 

Drôle de  hasard : voici toute une bande de bateaux-copains en rando qui nous font de grands signes! Ils font la même ballade que nous avons faite la semaine passée : ils lancent le drone pour  nous prendre en photo : trop sympa, merci les Kumbaya!

une fois arrivés de nouveau à port Mathurin, nous faisons nos formalités de départ, cap sur l’île Maurice où nous attendent 4 à 5 semaines de retrouvailles avec l’île de notre coeur, qui a vu naitre notre fils ainé Victor, et ou nous avons vécu plus de 10 ans! Et aussi d’un superbe tour de l’île à la voile en 10 jours et 4 étapes