Tanna, l'île-volcan

mai 2023

Arrivée de nuit à POrt Resolution

Nous arrivons en vue de Tanna de nuit : il est 22h, et nous allons pouvoir rentrer de nuit dans la baie car nous avons des informations fiables : l’entrée est franche et le fond de sable, et une douzaines de bateaux-copains du Glywo sont arrivés dans les jours qui précèdent.

En approchant de Port Résolution, nous voyons les lueurs du volcan qui rougeoient dans la nuit noire, quel accueil. Tanna est en effet mondialement connue pour son volcan actif, le Yasur, qui se visite facilement car il est très accessible, à seulement 361m d’altitude  :  après 45 mn de 4×4 sur des pistes et 5mn de marche. 

Le lendemain matin, nous nous réveillons dans une grande baie très calme, des pêcheurs s’activent autour de nous, la plage est jolie et de belles vagues n’attendent que d’être surfée.
 

Malheureusement, nous n’allons pas pouvoir faire notre clearance à Port Resolution : les autorités sont déjà venues deux fois cette semaine pour les bateaux du Glywo, (alors qu’en principe, ils ne se déplacent qu’une fois par semaine de cet autre côté de l’île…) nous sommes vendredi et ils ne reviendront pas avant la semaine prochaine… On les comprend : la ville principale de Lenakel est à 2h de 4×4 . C’est donc nous qui irons à eux…. Nous mettons les voiles direction Lenakel à une vingtaine de milles de là et y sommes 2h plus tard

Nous sommes accueillis par des dauphins toujours un heureux présage!

formalités d'entrée à Lenakel

Nous avons tout juste ce qu’il faut d’air pour arriver en fin de matinée, et jeter l’ancre sur un fond de roches et de corail par….. dans 3 noeuds de vent ;

Le mouillage est en effet réputé très médiocre, mais avec un temps aussi calme, on peu se permetre de déposer l’ancre sur le fond sans tirer…Si le vent venait à se lever, nous remonterions l’ancre rapidement.

Il est midi, nous déjeunons sur le pouce. Loic descend à terre et  Tom, moi et les enfants restons à bord. Il mettra 2 grosses heures à effectuer les formalités.  

Tom fait un plouf pour se rafraichir et trouve cette grosse pierre à … flotter sur l’eau! du basalte de la pierre ponce quoi!

la petite ville semble très active en ce vendredi après-midi : côté plage, les enfants jouent et se baignent, les femmes font la lessive, les ados sautent du quai…

Loïc rentre à bord vers 15h avec les précieux sésames administratifs, … et des cartes sim téléphoniques!  Nous allons pouvoir nous reconnecter au monde. Dans chaque pays c’est la même histoire  : trouver une carte sim du bon opérateur, et acheter de la data en mode pré-payé qui nous permettra de nous connecter. 

 

Nous découvrons de plus près les pirogues locales, appelées « dug-out » (littérallement en anglais  : évidée d’un tronc) Elles sont en effet comme  nous l’apprendrons plus tard creusées directement dans un arbre : souvent lourdes et peu maniables malgré leur balancier. 

Des nuages de cendres

Puis nous retournons à Port Resolution. Là encore  nous avons tout juste ce qu’il faut de vent pour naviguer à la voile le long des côtés, un peu plus lentement qu’à l’aller cependant. C’est magique, comme la nuit tombe, le volcan éclaire toute l’île.

Par contre en arrivant en vue de Port Resolution, nous sommes inquiets : vu l’orientation du vent, ouest-nord-ouest,  et le panache bien visible du volcan, la cendre risque de nous retomber dessus au mouillage! Ca serait moche : un bateau recouvert de particules ultra-fines qui s’insinuent partout sur le pont jusque dans l’accastillage. C’est la mésaventure arrivée à nos copains de Biotrek il y a 8 jours. ils ont passé 48h enfermés dans leur bateau, sous une pluie de cendres puis ont mis 3 jours à le nettoyer …. 

Nous décidons alors d’attendre un peu en mer. 

C’est l’occasion d’admirer le panache rouge : la lave éclaire les  nuages du panache, c’est hypnotique, quelle chance finalement que ce vent imprévu.

Le spectacle est très beau, et c’est finalement  à 1h30 du matin , après avoir dérivé quelques heures en mer devant POrt resolution, que nous allons mouiller l’ancre et nous coucher .

Dégats des cyclones de mars dernier

Tanna et en particulier Port Resolution ont été gravement touchés par deux cyclones consécutifs de classe 4 en mars dernier, ET aussi par un tremblement de terre . 

et en effet, les plages sont jonchées de troncs d’arbres, un vrai mikado. 

    Nous descendons à terre pour saluer les habitants en particulier les propriétaires du « yacht club », nom un peu presomptueux donné aux installations que certains particuliers  ont créé pour accueillir les voiliers de passage, sous l’impulsion du gouvernement. L’idée est bonne : dans les villages qui disposent de bons mouillages, proposer un lieu et des services pour les plaisanciers (salle commune abritée du vent et du soleil, table d’hôte, bar, excursions…) Cela permet  de dynamiser économiquement les villages isolées et surtout permet l’accueil, l’entraide, les échanges avec les Ni van (habitants des Vanuatu) qui sont d’un naturel très sympathiques mais discrets. 

    Nous voilà donc sur la plage, refuge des pêcheur avec leurs filets et pirogues ; sur le sable des pières volcaniques légères comme de la plume! elles flottent sur l’eau…. 

    Un sentier mêne au Yacht club, enfin ce qu’il en reste… que c’est triste. Juste avant de quitter Nouméa, nous avons appris l’étendue des dégats et somes allés vite fait dans un magsin de bricolage acheter quelques outils et matériel de bricolage afinde participer aux réparation : clous, vis, corde….

    En route pour le Volcan Yasur!

    Un 4×4 que nous avons organisé la veille vient nous chercher : c’est parti pour la visite au volcan Yasur : c’est l’un des volcans actifs les plus accessibles au monde. Il nous faudra compter 1h de 4×4 puis 5mn à peine de marche.

    C’est parti! Les routes, plutôt les chemins de terre- sont défoncés par les pluies diluviennes et les cyclones qu’a connu Tanna cette saison.  

     Partout des ornières monstrueuses , des fissures, des éboulements de terrain. 

    Notre chauffeur connait la route par coeur heureusement. 

    Nous y voilà, à la maison du volcan, gardé par ces tikis. 

    là aussi pas mal de dégâts ; c’est l’ancien restaurant du volcan. 

    La végétation semble comme toujours plus résiliente que les constructions humaines : ce banyan est juste majestueux!

    Après avoir payé notre écot-la visite est assez onéreuse au vu du niveau de vie du pays : 8000 vatus par personne soir 60 euros pour avoir accès au volcan. Plus pour nous la location du 4×4 avec chauffeur pour 2h de route aller-retour. Mais nous sommes très heureux de pouvoir contribuer  à l’économie de l’île. 

    La piste qui mène au cratère est encore plus défoncée que la route…

    nous y sommes et montons  vers le bord du cratère avec notre guide. 

    le cratère

    Il fait encore jour, et ces nuages ne sont pas des nuages… mais le panache des fumées du volcan… 

    derrière nous la plaine

    nous y voilà, ca crache!

    aux abords du site, pas de barrière ni de garde-fous, juste les consignes de notre guide et une ligne tracée dans la terre : ne pas dépasser. 

    le volcan est en éruption permanente, 7j/7, c’est un spectacle hypnotique

    nous sommes gâtés par une météo sans nuage

    la nuit tombe petit à petit et le spectacle n’en est que plus grandiose et les couleurs intenses

    puis c’est l’explosion , un panache éclaboussé de lave, et des grondement 

    nous voilà au bord du gouffre de l’enfer, 🥵 c’est indescriptible, tellurique, envoûtant, ça crache, ca brûle, ça fume, c’est notre terre 🌎 à ses commencements…. 

    Quel privilège d’être là en famille

    nous décidons pour une fois de sacrifier à la pose pour des portraits! Cela est sans doute une occasion unique

    Un denier regard vers les lacs de lave…;…

    nous rentrons de notre ballade très émus, d’avoir comme communié avec la terre. Ces images resteront gravées à jamais dans nos esprits, qui ont capturé l’espace d’un instant les grondements et soubresauts des entrailles de notre Terre. On se sent tout petit et humble. 

    Retour à POrt resolution

    un dernier tour à terre pour saluer les habitants et profiter de la vue vers la baie et le mouillage. 

    Nous passons dire au-revoir  à  nos voisins de mouillages, croisé la veille au volcan, et venus de Nouméa pour 2 semaines de congés ; ils en ont profité pour apporter des dons venus d’associations pour venir en aide aux sinistrés des cyclones.

    En quittant la Nouvelle-zélande, nous avons aussi recueillé des dons auprès du Rotary Club de Opua, auprès d’amis aussi à Nouméa et avons également contribué personnellement en achetant des fournitures scolaires, des ballons de foot pour les enfants, du tissus, des produits d’hygiène et de construction….

    drôles de fumerolles

    POur terminer, un petit tour du mouillage en annexe pour y observer des fumerollles : comme à Fiji, voici  que les entrailles chaudes de la terre viennent chauffer l’eau et la faire jaillir bouillante au ras de l’eau. Un phénomène que nous avions déjà observé à Savudasu, Fiji. 

    Ici, comme un souffleur d’eau bouillante!

    là une grotte de vapeur

    Et plus étonnant :  une cascade d’eau bouillante

    Cap sur Erromongo

    Bye-bye Tanna, nous ne restons pas plus car le Vanuatu c’est près de 80 îles qui s’étendent sur près de 500NM, dont nous voulons visiter au moins une douzaine, et peut-être plus si nous poussons au nord de l’archipel vers les Banks et les îles de Torres. 

    Nous avons déjà du renoncer à Anatom la plus australe, distante de seulement 40 NM de Tanna, mais qui ne dispose plus de fonctionnaires de douane ni d’immigration pour faire notre clearance. A la belle époque d’avant le covid, des paquebot passaient toutes les semaines, et il était possible de profiter de la présence d’officiers d’immigration pour entrer officiellement  dans le pays . 

    Erromango sera une escale parfaite, à 50 NM seulement, et qui se trouve sur notre chemin vers Efate, l’île principale du Vanuatu qui abrite la capitale Port-Vila. c’est là que nous déposerons mon frère Thomas qui reprend dans quelques jours un avion pour Nouméa puis Paris…