Wellington

Nouvelle-Zélande, février 2023

Nous quittons Auckland et le Golfe d'Hauraki

Nous avons quitté le Golfe d’Hauraki le dimanche 29 janvier, avec en tête de nous arrêter peut-être à Great Barrier. Nous sommes depuis deux jours dans l’attente d’une fenêtre météo qui nous permettrait de rejoindre l’île du sud, ou tout au moins Wellington. Notre idée est d’aller à terme à l’île Stewart, une île très sauvage et préservée au sud de l’île du Sud : Loïc en rêve depuis des années. Ce qui est délicat en terme de navigation c’est de trouver le bon créneau pour arrondir le cape East, qui déborde largement de l’île du nord, vers l’est justement, en traversant la Bay of Plenty, puis de mettre ensuite cap au sud. Peu d’abris sur la côte : Tauraga, qui est très enfoncé dans la bay of Plenty, puis ensuite Napier, qui dispose d’une petite marina et qui pourrait accueillir un ou deux bateaux de passage. Mais c’est tout! Il faut donc bien choisir sa fenêtre météo…

Finalement, c’est au près que nous allons traverser le bay of Plenty. Rien de très confortable, mais rien d’insurmontable non plus. C’est parfois ainsi, il faut savoir un peu forcer la main de la météo. Si nous n’avions pas mis cap au sud, nous serions restés bloqués sans doute 8 à 10 jours dans le Golfe d’Hauraki, qui accumule les intempéries et le mauvais temps depuis le début de l’année : en ces mois d’été, la région va connaitre un épisode d’inondations dramatiques plus un cyclone, Gabrielle, entrainant à deux semaines d’intervalles deux fois l’état d’urgence et occasionnant à eux deux beaucoup de dégâts matériel et humains : 15 morts en tout, des milliers de déplacés de routes coupées, de bétail noyé, de glissements de terrain.

Alors que dans le Sud, nous aurons du beau temps! La descente vers Wellington se fait à belle vitesse, à 10 noeuds de moyenne, de longs surfs, et une pointe à 28,9 noeuds.

La troisième partie de la descente jusqu’à passer Napier se fait avec des vents très calmes, nous devons faire un peu de moteur, ce qui n’est pas si terrible car le détroit de Cook est réputé pour détenir le record mondial du plus grand nombre de jours à plus de 30 noeuds par ans (plus de 300!)

Nous sommes accueillis devant le cap Palliser (le point le plus sud de l’île du Nord), par une horde de dauphins! Des dauphins communs, aisément reconnaissables à leurs flancs couleur crème

ils sont très nombreux, chantent sous l’eau, s’amusent et nous offrent une magnifique chorégraphie de groupe devant nos étraves.

Une heure plus tard, c’est une otarie qui vient nous faire signe, puis des albatros, qui par ce temps calme, sont au repos comme de gros canards. Tout près de Wellington, un pingouin, un “blue penguin” notre tout premier. Sans compter tous les fous austral!

Arrivée dans la rade de Wellington

Nous arrivons à l’entrée du chenal qui mène à la rade de Wellington, et sommes contactés à la VHF par la régulation du traffic portuaire :
 

Iil y a en effet du brouillard, et ils aiment dans ce cas indiquer aux navires qui se trouve sur zone quelles sont les conditions de visibilité :
 

le brouillard se lève petit à petit

Et à Wellington même, c’est un temps complètement dégagé.

Evans bay

Nous allons mouiller à Evans Bay, juste aux pieds de l’aéroport.

Heureusement, ce n’est qu’un aéroport national, qui est fermé la nuit! Le soir, c’est calme.

Le long des flans du Mount Victoria, se dévoile un très charmant quartier résidentiel

Nous fêtons notre arrivée dans la Capitale par un nouveau plat concocté par Anna : un gâteau de pommes de terres avec seulement deux ingrédients : des pommes de terre finement émincées, et du beurre, beaucoup de beurre, qui confit les pommes de terre… c’est un régal.

La lune se lève, la nuit va être très clame, et la vue sur la ville féérique : nous nous sentons privilégiés en ce premier soir au mouillage, après trois nuits passées en mer. 
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En visite à Wellington

Une fois l’école terminée, cap sur la vile, qu’il nous tarde de connaitre! Comme le temps est très calme pour la journée, nous y allons en annexe.

Nous découvrons une ville construite sur des collines : certaines maisons n’ont pas de route ni de chemin d’accès : mais un ascenseur!! Une fois dans la baie principale, des petits immeubles, marinas, port de commerce, le Te papa Museum, le quartier des affaires…

Nous posons l’annexe en plein centre ville, qui déborde sur le bord de mer avec ses restaurants animés. On se régales de spécialités locales : saumon des Marlborough, poisson de ligne pané à la coco, et croquettes de macaronis au fromage (le fameux Mac’N’Cheese)

Le Te Papa Museum

Partis nous balader sur le front de mer, nous sommes vite arrêtés par la pluie! L’occasion de s’abriter dans le si célèbre Te Papa Museum, dédié à l’histoire naturelle et humaine de la Nouvelle-Zélande : ses animaux, sa nature, son peuplement.

Nous apprenons que si la colonisation européenne a commencé vers 1840, à Akaroa et Russel notamment, deux petites villes coloniales que nous avons ou allons visiter – la grande période de peuplement a eu lieu dans les années 1860 et 1870, lors de la ruée vers l’or. 

Toute une salle est dédiée également au peuplement par les maoris, qui commença au XIVème siècle. Ils sont venus de Mélanésie et de Polynésie sur de grandes pirogues à voile, et étaient de grands navigateurs et constructeurs de bateaux de voyage, sans aucun doute les plus habiles et instruits des astres de l’époque

A la fin du siècle dernier, maoris de Nouvelle-Zélande et Polynésiens de Hawai et de Tahiti ressentent le besoin de faire revivre ce passé et renouent avec les traditions ancestrales : chacun de leur côté, ils vont tenter de reconstruire les pirogues à voile de leurs ancêtres et de réitérer, à l’ancienne, ces grands voyages :

– à Tahiti en 1965 : David Lewis quitte tahiti à bord du Waka Moana, pour la Nouvelle-Zélande
– à Hawai, en 1976, Mau Piailug quitte hawai à bord du le Hōkūle’a, pour rallier Tahiti.

Ils ont inspiré à leur tour le néo-zélandais Busby à construire le Te Aurere, qui effectuera entre 1992 et 2007 5 grands voyages entre la Nouvelle-Zélande, les îles Cook, les Marquises, Hawai et la Nouvelle-Calédonie.

Historiquement, le premier Maori à être arrivé en Nouvelle Zélande fut Kupe sur son waka, le Matahourua.

Les Bout étaient faits en fibre de cocotier ou d’hibiscus, les voiles en pandanus tressé, une plante à la tenue similaire au lin de nouvelle-Zélande, et les coques en bois :

les fonds en creusant un tronc en bois massif, et les flancs en planches assemblées avec de la fibre de coco, et des joints en pâte de fruit à pain.  

Nous apprenons aussi sur la Jade, l’une des pierres importantes de la Nouvelle-Zélande, 

Un peu pus loin, un petit rouleau de bois aligne en différentes langues de la région le même mot : un exemple, la pirogue : le va’a tahitien et samoen devient le waka en Maori, vaka aux îles Cook, et wa’a en hawaien. Le motu Maori et tahitien devient manu en Samoen et Hawaien, mais maunga aux îles Cook. Toutes ces îles, ces langues, ces peuples et ces cultures sont frères et soeurs.
 

La ville est très joyeuse, esthétique et variée architecturalement parlant : des batiments de l’ère victorienne, comme le théâtre Circa sur le port, côtoient aussi l’époque Art deco le look industriel, ou très moderne etc…

De retour sur le front de mer, les jeunes sont sortis du lycée et font des plongeons, en plein centre ville, et l’ambiance est décidément nautique avec les pirogues, avirons et wakas en entrainement, et plus loin sur les quais les ferrys, les paquebots, containers. Je me sens chez moi!

Le jardin botanique

Une autre visite sera celle du jardin botanique, qui commence par la roseraie, puis les serres de bégonias, et les jardins.

Ce qui nous plait le plus ce sont toutes ces sculptures d’art contemporain, dans la ville et les jardins

Sur les hauteurs du jardin, l’ancien observatoire offre une belle vue sur la ville en contrebas

nous redescendons par le « Cable Car, » célèbre petit train rouge à crémaillère de Wellington, qui vient de fêter ses cent ans ! 

Nous continuons nos déambulations sur le front de mer, du côté des marinas : les cabines de la bay orientale, le Yacht club de Port Nicholson où nous allons boire un cafe latte, la spécialité des cafés de Nouvelle-Zélande.

On aime aussi les petits bonshommes verts et rouges des feux tricolores, à l’air définitivement  maoris.

Visite du Weta Workshop de Pete Jackson

Mais la visite que les enfants attendent avec impatience c’est celle du Weta workshop, atelier d’effets spéciaux devenu célèbre par leur travail sur la série cinématographique du Seigneur des anneaux. Les Studios Weta créés par Peter Jackson sont aujourd’hui mondialement célèbres et représentent en Nouvelle-Zélande une vivante industrie des studios de cinéma, spécialisés dans les effets spéciaux, les maquettes, la post-production….

C’est parti pour la visite! Les photos y sont interdites, sous prétexte que la plupart des accessoires ou parties de film sont soumis à des droits compliqués à l’international. Nous en gardons un génial souvenir. 

Alors bien sûr, nous sommes accueillis par un troll! mais j’ai le bâton de Gandalf le Gris pour m’y opposer. 

Nous passons par différentes salles et ateliers de travail, qui détaillent en particulier la fabrication de décors, accessoires, reproductions de paysages, scènes d’action etc…. le plus souvent à la main par des artisans et artistes très talentueux. 

Seules salles que nous ayons le droit de photographier, celles qui abritent des restes de décor du film « Thunderbirds are go », une reprise de la célèbre série anglaise  d’action (les Sentinelles de l’air en français) impliquant des marionnettes et de vraies scène d’explosion, le tout sans language violent ni injurieux.

Arthur et Victor ont été bercés tout petits par cette série des années 60, faite de petits films de 45 mn qui incarnent Mr Tracy et ses 5 fils, émules de James Bond, qui pilotent chacun des engins fort utiles pour sauver le Monde : un avion- fusée, un avion-cargo, un sous-marin, un engin à chenille, une fusée et une station spatiale….. 

Nous apprenons que bien des décors ont été créés à partir de matériau de récup’ comme des circuits imprimés, des cartes électroniques d’ordinateur, des moteurs d’aspirateur, des coques d’ordinateurs, etc… Inspirant!

Les enfants sortent de cette visite enchantés, d’avoir vu l’envers du décor de leurs films préférés et appris surtout que le cinéma est une industrie, avec de formidables métiers, y compris manuels et artistiques. 

La boutique regorge de goodies, reproductions et figurines : depuis 2001, les Ateliers Weta fabriquent des séries limitées de ces figurines, que les collectionneurs s’arrachent!

On peut aussi s’offrir les bijoux de la série : l’anneau en or 18 carats de Frodon, ou ses reproduction en plaqué, les pendentifs et la bague de Galadriel… 

ou en provenances des forges, l’épée du roi-sorcier d’Angmar, plus connu sous le nom de Lord des Nazguls… pour la modique somme de 29500$!

Plus abordables, les épées des Hobbits : Sam, Bilbo , ou la Hache de Gimli. 

Parmi les grandes figurines, ma préférée, celle d’un Ent, ces arbres-vivants de la foret. 

Nous repartons avec un livre en anglais choisi par les enfants, sur le Monde d’Avatar, crée en grande partie chez les studios Weta. 

Lyall Bay

Notre séjour à Wellington n’est pas tout à fait fini, il nous faut nous abriter d’un fort coup de vent de Nord, et nous préparer à descendre dans l’île du Sud le surlendemain : pour cela, le mouillage de Lyall Bay, au sud de Evans  Bay sera parfait. Nous contournons la presqu’île qui abrite l’aéroport et le quartier de Miramar, ce qui nous permettra lorsque le temps sera venu d’appareiller directement pour l’île du Sud. 

Ca me plait de découvrir par la mer un nouveau quartier, fort différent d’Evans Bay , et aussi très résidentiel

Comme le vent vient du nord, nous sommes bien abrités, mais quand même en plein dans le ventilateur! Loïc sort tester son tout nouveau foil néo-zélandais.

Le foil est top!

Arthur lui aussi suit son père. Il met une petite heure à apprivoiser sa nouvelle planche, qui ne fait que 32litres!! C’est très peu, mais parfait pour son gabarit. 

nous sommes encore plus près de l’aéroport et surtout de la piste, 

et sommes aux premières loges pour voir les avons décoller et atterrir.

je pars me balader sur la plage avec Anna, à la recherche de coquillages ou de bois flotté à glaner. 

la plage est immense et fréquentée en ce beau samedi matin : 

notamment par les équipes de sauvetage du club de surf, qui sont à l’entrainement!

Ils partent à fond de la plage, dropent l’un des leurs à l’eau dans un virage, puis reviennent le chercher à grande vitesse, impressionnant!

En fin d’après-midi, nous partons nous balader sur les hauteurs qui devraient nous offrir une vue dégagée sur le détroit de Cook

la ballade est superbe en cette fin de journée ensoleillée, et la vue sur le détroit de Cook bien dégagée

nous rentrons par la route du littoral, et la petite baie de Houghton et ses cabanons colorées

Le lendemain, le vent est toujours au nord ,mais moins fort, parfait pour la navigation que nous avons prévue : cap sur Akaroa à 170 NM au sud-Est, dans l’île du Sud. Nous attendons un vent de Nord mollissant, et une arrivée dans des vents vraiment très calmes d’ici 24h.