Akaroa

Nouvelle-Zélande, février 2023

Partis de Wellington pour Akaroa

Nous avons quitté Wellington pour l’île du sud, destination : Akaroa! Tout d’abord parce que notre ami James nous a vanté la destination : il y es né, y a grandi , et y reste très attaché : c’est là qu’il marie sa fille très bientôt. 

D’ailleurs, son catamaran, un Outremer 55 comme nous, est au mouillage devant le village. Et comme par hasard, ce beau catamaran se nomme …. Akaroa!
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Egalement, la géographie des lieux ne laisse pas indifférent : la péninsule de Banks est un ancien volcan, comme sa forme l’indique, érodé, ce qui forme des ports naturels fantastiques : Akaroa Harbour, mais aussi Lyttleton, le port de Christchurch où nous irons fin mars pour le Sail GP.

Alors que nous sommes en route entre Wellington et Akaroa, 

je remarque ce long nuage blanc au-dessus des côtes de l’île du Sud. 

Aotearoa : le pays du long nuage blanc. C’est ainsi que les premiers hommes à arriver en  Nouvelle-Zélande – des polynésiens- ont nommé l’île : c’est émouvant de voir comment à notre tour nous expérimentons la même image, celle d’un long nuage blanc, posé au-dessus des terres, alors que nous naviguons le long des côtes de l’ile du sud.

Nous voilà en approche de la Péninsule de Banks, sous un beau soleil, mais avec une brise marine assez fraiche.

En route, des tonnes d’Albatros qui nous suivent et jouent avec notre mat.
 

Nous arrivons à Akaroa en compagnie d’Impossible et de Nawaks, deux Outremer 45 Danson que nous connaissons bien et qui viennent des Marlborough Sounds.
 

Nous allons passer quelques jours en leur compagnie
La péninsule est austère, et les vent déroutants!

Pendant les quelques jours passés là-bas, nous aurons l’impression qu’un démiurge joue derrière les montagnes avec le ventilateur : tantôt zéro vent, tantôt 30 noeuds! De plus l’air est très chaud à plus de 25 degrés, là où la mer est à peine à 18 degrés.

Le site est assez touristique, car proche de Christchurch, 4ème ville du pays : les gens y viennent pour les randonnées, les dauphins d’Hector (que nous verrons surtout à Lyttleton et à Oamaru), les paysages, l’histoire de ce village qui fut pendant quelques anées une colonie française…

La péninsule est aussi célèbre pour ses belles marches et points de vue depuis les hauteurs, dont les pics culminet à 800m

Du vent fort est attendu pour la nuit, nous rentrons dnas la bras principal qui mène au port naturel d’Akaroa

Au mouillage à Duvauchelle

Et allons nous abriter au fond de la péninsule, dans un mouillage qui nous semble abrité : la baie de Duvauchelle. Il va s’avérer que le vent y accélère encore plus : mais nous sommes mouillés dans seulement 3 mètres d’eau, avec nos 50 mètres de chaine de 12 et du cablot, beaucoup d’eau à courir : c’est l’occasion de tester notre mouillage avnt de descendre encore plus dans le sud .

Le ciel se charge de cirrus, signe du vent annoncé : nous aurons plus de 40 noeuds au mouillage dans la nuit!

Anna nous a préparé des variations autour de sa recette du moment : le gâteau de pommes de terres au beurre : nature, au parmesan, au basilic et au bacon….

Le soir tombe et nous offre de très belles lumières, suivi par un superbe lever de lune.

Le lendemain matin, c’est un grand soleil, avec un temps toujours aussi cléments : les vents de nord viennent des plaines et sont très chauds. Nous découvrons de belles villas accrochées aux collines. C’est un élégant quartier, avec des cabanons de plage colorés.

 Nous allons avoir beaucoup de chance avec la météo, car cet été 2023 s’avère particulièrement humide et violent dans l’île du Nord, qui va subir dépressions tropicales, inondations et même un cyclone en l’espace de quelques semaines, alors que dans l’île du sud, nous allons avoir 6 semaines de beau temps avec de rares épisode gris et pluvieux. 

Akaroa Harbour

le lendemain le vent est tombé et nous allons rejoindre les copains de Nawaks et Impossible à Akaroa Harbour.
Les enfants ont retrouvé leurs copines de Nawaks, et chacun grée son Tiwal!!

Nous nous lançons l’après-midi dans une petite ballade vers une cascade , et commençons par traverser le village, qui est particulièrement coquet.

La cascade est rafraîchissante, tant mieux car c’est la canicule : il fait 35°
nous redescendons vers le port

Randonnée au Stoney Peak

Le lendemain, nous décrétons un jour off pour tout le monde et partons tôt pour une grande randonnée : Stoney Bay Peak via Purple Peak et la Misty Peak Reserve : 16 km et surtout 900m de dénivelé par une très belle journée. Heureusement nous partons très tôt à la fraiche, et redescendrons aux heures plus chaudes.

puis montons le long d’un chemin forestier

les possibilités de randos sont très nombreuses :

Nous avons choisi le pic le plus haut pour la vue.

quelques « shelters » sur le chemin, pour faire une pose tout en se protégeant de la pluie… ou du soleil comme aujourd’hui

et en récompense la vue, sur Akaroa, bien dégagée!!

Pas rassasiés, nous repartons vers un second sommet non loin de là

et découvrons la flore de la réserve : « Terpentine shrub », qui sert à allumer des feux tellement ce bois reste sec même humide!, le « Lancewood » aux feuilles au port si curieux,

et la même vue que tout à l’heure, sur le village d’Akaroa, et sur les échancrures de la côte
et nous voilà au village! La récompense sera une grosse glace pour tout le monde!!

Akarao la française

Le lendemain, nous partons explorer la ville, ancienne colonie peuplée originellement de français avec la Compagnie nanto-bordelaise pour la colonisation de l’île méridionale de la Nouvelle-Zélande. Akaroa ne fut jamais française, car quelques mois avant l’arrivée des premiers colons français, en 1840, les anglais avaient déjà officiellement pris possession de terres néo-zélandaises au nom de la couronne, et négocié avec les Maoris lors du traité de Waitangi. Et dire qu’à quelques mois près avec un peu de tact et de talent diplomatique, la Nouvelle-Zélande aurait pu être française, et Akaroa le premier site de colonisation. 

Il reste de nombreux signes de la présence française ici : noms de rues, et cimetière des colons, qui depuis a été déplacé.

dans la ville, La couleur « française » d’Akaroa sert d’argument marketing, et les magasins au nom français pullulent! en particulier la Boucherie, où un boucher français exercait jusqu’à il y a peu de temps.

Encore beaucoup de bâtiments anciens très bien préservés : l’ancienne cour de justice, des églises, la banque, et des cottages

nous continuons la balade sur le front de mer, très agréable,

Jardin botanique

Et poussons jusqu’au jardin de Tane, un agréable et ombragé jardin publique et botanique en bord de mer

qui donne sur les cimetières catholiques romains et le cimetière public pour les « dissidents » de la religion….

retour de promenade par le front de mer et les belles lumières du soir.

le musée d'Akaroa

Nous ne quitterons pas Akaroa sans être allée rendre visite au petit musée local : la Nouvelle-Zélande regorge de ces petits musées, conçus et tenus localement, et souvent très intéressants, riches en objets du quotidien, et qui concernent une histoire finalement assez récente, puisque le peuplement maori date du 15ème siècle, et le peuplement européen du 19ème siècle. 

Beaucoup d’objets traditionnel, des maoris, expliquant leur mode de vie, puis aussi celui de la vie des colons : à Akaroa,  après la pêche à la baleine, ce fut  l’exploitation du bois, avec l’abattage et les scieries, puis de l’élevage.

L’histoire de cette colonie Française est emblématique de l’époque. Les premiers colons français arrivèrent en août 1840 : ils étaient 57, essentiellement des paysans français. Malheureusement, ils s’établirent quelques mois après que le traité de Waitangi, fut signé entre les Maoris et les Britanniques, augurant de la souveraineté britannique sur tout le territoire.

Les français obtinrent tout de même le droit de rester et de s’établir à Akaroa, et de garder 2 navires militaires dont les équipages, (près de 350 hommes en tout) se chargèrent de construire routes, ponts, bâtiments, mais aussi d’établir des cartes navales de la région, de collecter des données scientifiques et de fournir des services médicaux. Ainsi, entre 1840 et 1846, la langue et la culture française étaient prédominantes à Akaroa. Avec la naissances de premiers enfants sur place et l’arrivée de colons britanniques, la langue se perdit, et la culture française s’est évanouie.  

Le paysage d’Akaroa porte encore les stigmates d’une intense déforestation, qui commença avec les maori, qui pratiquaient la culture sur brulis,  et décimèrent 30% de la surface des forets. 

Puis avec l’arrivée des colons, le reste de la foret disparut en quelques dizaines d’année : tous étaient étient en effet tenus contractuellement par la Compagnie Nanto-Bordelaise qui les envoyait et leur fournissait des terres, de les nettoyer, défricher et cultiver, sous peine de confiscation. 

Ils avaient également besoin de bois pour construire leurs maisons, puis pour les traverses de chemin de fet, les poteaux télégraphiques, et toutes sortes d’investissements en infrastructures. Au plus haut de la production locale, entre 1860 et 1880, chaque baie de la péninsule avait sa propre scierie….

Puis sur les terres, la culture majoritaire devint celle du « cocksfoot », ou dactyle, une herbe de fourrage riche en protéines, facile à cultiver et récolter , que le bétail appréciait beaucoup

C’est ainsi que le paysage de la Péninsule de Banks est celui d’une savane, brûlée par le soleil de la fin d’été, particulièrement sec et chaud cette année dans l’île du sud. 

Nous quittons Akaroa après 5 journées bien remplies et fort intéressantes. 

Cap sur Port Chalmers, le port de Dunedin, notre prochaine étape en  chemin vers  Stewart Island.