Amanu

avril 2022

Par quel atoll aborder Tuamotu?

Amanu sera le premier atoll des Tuamotu que nous visiterons. Cela fait des mois, des semaines que nous envisageons plusieurs destinations possibles après notre passage dans l’archipel des Gambier.

Initialement, Loïc était très désireux de passer par Rapa, la plus orientale des îles australes, et une des plus isolées, avant de rejoindre l’archipel des Tuamotu. Mais notre panne de pilote à l’arrivée aux Gambier – et sa réparation provisoire juste avant de quitter Mangareva – ont fait pencher la balance vers une une destination plus raisonnable – en terme de durée de navigation et d’éloignement. De plus, mon frère vient nous rejoindre pour un mois, et doit repartir d’un aéroport des Tuamotu, donc, Rapa, ca n’est pas le chemin!

Mais ensuite, quelle île des Tuamotu viser? Les premières sur notre route à disposer d’une passe pour que nous puissions entrer dans le lagon, sont Amanu et Hao. 

Hao est un atoll relativement peuplé, avec un gros village, disposant d’un aéroport. Amanu est plus paisible, plus sauvage : c’est ce qui nous attire le plus!

 

Nous arrivons devant la passe d’Amanu après une traversée d’une quarantaine d’heures, à plus de 10 noeuds de moyenne. C’est ce qu’on apprécie sur cet Outremer! 

Les conditions étaient musclées, avec un alizé bien costaud à 20-25 noeuds, et des grains à près de 30 noeuds, mais avec un angle au vent super agréable. 

Nous faisons notre entrée dans la passe accompagnés de dauphins, le rêve!

tout le monde est sur le pont,

le capitaine est à la barre, nous sommes au moteur, et il semble y avoir pas mal de courant, environ 4,5  noeuds.
. 

la passe est relativement étroite,

et coudée en son extrémité, à l’intérieur du lagon.

Derrière nous, POMIII, qui comme nous avance bien à 4 noeuds , malgré les 4-5 noeuds de courant de face, n’a pas de mal à passer.
 

Ce sera beaucoup plus difficile pour Im’possible, qui a de plus petits moteurs, et sans doute aussi plus de courant que nous, et peinera pendant près de 45 minutes, gagnant mètres par mètre dans la passe.  

Au mouillage sur les motus de la côte Est

Dès que nous mouillons, nous sommes rejoints par une dizaine de requins pointe noire qui ne quitteront pas les jupes arrière…
:

Ils ne nous suivent pas quand nous allons nager, signe qu’ils sont surtout intéressés par nos rejets organiques…

Nous allons nous balader à terre : la côte au vent des motus est étrange, très minérale, avec des amas coralliens.

 

beaucoup d’oiseaux aussi.

et de petites plages de sable côté lagon, des langues dunaires qu’il conviendrait d’explorer en paddle…

mais avec le vent, ca n’est pas envisageable! 

les fonds sont assez clairs, et la visibilité plutôt bonne

le snorkeling dans le lagon est assez sympa, les coraux bien préservés,
 

Dès que les conditions sont propices-c’est-à-dire que le vent tombe un peu- Loïc envoie le drone, comme à son habitude, pour vérifier le mouillage et visiter les lieux.

Amanu vu du ciel

Nous sommes correctement mouillés, même si nous avons dû nous y reprendre à 3 fois, afin d’être sûr d’être sur un bon spot de sable. Aux Tuamotu, la difficulté est de trouver un spot de mouillage avec un fond de sable sur un périmètre suffisamment large pour que , en cas de changement de direction et ou de force du vent, quand le bateau évite, ni la chaine ni l’ancre ne se prennent dans le corail.

Le danger est alors double : que la chaine rompe et le mouillage lâche en cas de fort coup de vent, et aussi qu’au moment de relever l’ancre, la chaine n’aie fait des noeuds dans le corail inextricables, ou que l’ancre se soit coincées sous du corail.

Alors nous préférons prendre de grandes précautions avant de mouiller, pour avoir des nuits sereines, et un relevage de mouillage pas trop compliqué.

Là, c’est franchement pas simple avec toutes ces patates, mais elles sont de petite taille ,et le vent très stable en direction.

Nous auringuons aussi l’ancre, c’est à dire que nous mettons un long bout terminé d’une bouée qui matérialise la position exacte de l’ancre-ce qui sera utile au moment de relever. Ce bout pourrait aussi servir, le cas échéant, pour tirer sur l’ancre avant de relever, depuis la surface avec une annexe, par exemple.

Grace au drone, nous voyageons au-dessus des motus comme des oiseaux, et découvrons la paysage vu d’en haut. On ne s’en lasse pas!

le temps est toujours aux grains, incertain, mais les dégradés de bleus splendides.
Pendant que nous faisons l’école à bord de Vitia et Saga, sur PomIII et Im’possible, les plongeurs vont checker les patates de corail,. 
ou explorer le rivage

Wingfoiling

Le vent est super stable depuis quelques jours, avec un alizé d’est bien établi à 20 noeuds, ce qui nous empêche d’explorer d’autres sites d’Amanu – seule cette portion de côte est nous protège bien de l’alizé . Amanu est notamment connu pour son « nombril », un ilot au centre de l’atoll où nichent de nombreux oiseaux et où le snorkeling est parait-il sympa.
Nous profitons donc des conditions pour sortir les wings et on se régale!
Pour une fois, je pars naviguer en amoureux avec Loïc en mode raid côtier, pendant que mon frère Thomas encadre l’école à bord!
Nous tirons quelques bord devant le bateau,

et partons explorer la portion de côte au nord du mouillage.
on se régale!
J’ai fait pas mal de progrès depuis mes début aux Canaries 5 mois auparavant, suis moins crispée sur la planche, tout en restant fléchie, et bien gainée.

Sur les conseils de mon fils Arthur, j’essaie de voler aussi plus haut, même si se positionner un mètre au-dessus de l’eau est toujours un peu intimidant pour moi.

Je mesure la chance qui nous est offerte de naviguer dans un tel cadre

Joyeux anniversaire Loïc!

Ce soir, c’est l’anniversaire du capitaine!, nous invitons nos voisins pour une petite soirée à bord de Saga.

Loïc a passé commande à Anna de son dessert favori : une tarte au citron meringuée…. comme nous ne sommes pas très riches en citron, mais que nous regorgeons de pamplemousses, ce sera une tarte au pamplemousse!

Anna s’est beaucoup appliquée, tant pour le gout – sa curd au pamplemousse est exquise- que pour la déco, avec ses petites meringues à la poche à douille.

Le lendemain, nous décidons de partir pour un petit snorkeling vers la plage. Il est agréable car les coraux sont jolis, et la visibilité  excellente,  mais pas spectaculaire en terme de diversité de la vie marine.

On voit surtout des requins pointe noire, des requins pointe noire et encore des requins pointe noire…

Déjà 3 jours que le vent souffle toujours autant, et nous décidons de pousser jusqu’à Makemo avant que le vent ne tombe… pour 8 jours au moins! 

L’arbitrage est simple : soit rester à Amanu et profiter des 8jours de calmes à venir pour explorer l’atoll, quitte à rester bloqués ici 10 jours encore… soit faire un saut de puce vers un autre atoll .

Makemo est le prochain sur notre route et nous semble très attractif : deux passes idéales pour le snorkeling, des plages accueillantes avec des piscines naturelles, et un joli village avec une vraie supérette.

Regrets : nous n’aurons vu le village d’Amanu que depuis la passe….

…n’y aurons pas fait de snorkeling non plus car avec ce vent, le mouillage du village est impraticable…

…ni surfé la vague qui a l’air intéressante.

C’est bien souvent la météo qui guide nos prérégrinations.

Bye-bye Amanu, il faudra que nous revienions un jour.