fuerteventura

novembre 2021

Isla Los Lobos

Nous arrivons dans un mouillage très picturesque : la Isla des los Lobos, au nord-est de Corralejo. Plus de trace des « lobos » ( phoques) depuis le siècle dernier. Non pas qu’ils aient été décimés par l’homme, mais c’est plutôt la surpêche dans l’archipel qui les a poussé à migrer dans des eaux plus poissonneuses, et à quitter les lieux. 

Le mouillage est terriblement rouleur. Rare sont les monocoques à rester, nous ne sommes pratiquement que des catamarans. Sur Saga, c’est très agité, au point qu’en me réveillant le matin, je me crois en navigation! Avec le jeu des marées et des courants, la houle contourne l’île et se croise  juste devant el Portito, là où nous sommes mouillés. Mais le cadre nous plait tellement que nous décidons d’y rester quelques jours  : cet inconfort ne nous pèse pas, et il offre l’avantage de nous garder amarinés!

La plage est très jolie, arc de cercle qui se ferme en un petit lagon intérieur clos par un seuil. Sur la plage, partout des renfoncement de sable, bordés de pierre de lave : petits nids où les couples et les familles s’installent pour la journée, protégés du vent et réchauffés par les pierres. 

L’île offre de jolis sentiers, 

qui mènent à un mini-village 

au bord d’une crique, 

et à des lagunes.

C’est l’occasion de regarder de plus près la flore, 

encore de la salicorne dans la lagune et ces buissons de succulentes qui apportent leur touche de vert à un paysage très minéral.

LA CALDERA

Le lendemain, c’est  vers le volcan que nous dirigeons nos pas. Nous partons entre filles avec Anna et Marie-Caroline, qui vient d’arriver de transat avec son mari Roch et leur équipier Edward sur Wildling, leur Outremer 5X. 

La marche dure une vingtaine de minutes à peine, et d’en haut, la vue est panoramique : 

Vue sur le mouillage de los lobos 

au Nord, au-delà du détroit, le sud de Lanzarote, Playa Blanca,

sur Fuerteventura

vers la caleta de Palo qui ferait un bon spot de surf s’il n’était pas aussi inaccessible,

et vers le phare de l’ile, Punta Martino. 

Nous redescendons par la face nord, pour profiter d’un autre paysage et rejoignons la plage où les garçons ont préparé les planches pour une session de navigation à foil. 

Arthur navigue en planche à voile et reprend ses marques après plusieurs mois sans naviguer, Loïc se régale en windfoil (planche à voile à foil), Roch fait ses début en wingfoil, et Edouard leur équipier est en windsuf. 

Le spot est vraiment sympa, mais le retour à bord est un peu scabreux : nous avons un peu tardé, profitant du bon vent, et la marée est déjà bien basse quand il s’agit de sortir du lagon : nous passons le seuil en poussant l’annexe à pied. 

la côte est de Fuerteventura

Après 48 h sur place, nous quittons los Lobos pour le sud de Fuerteventura, et longeons la côte à la recherche du meilleur spot de planche et de wingfoil pour y accueillir mon frère Thomas et sa compagne Sonia : il viennent passer une semaine à bord de Saga et ont apporté leur matos de wingfoil! Nous allons enfin pouvoir nous y mettre et aux continuer à progresser dans ce nouveau sport de glisse qui nous semble parfait en bateau. 

La côte est défile, nous ne pouvons nous arrêter à Corralejo car le petit port est très exposé à la houle et au vent.

Ensuite vient c’est Puerto del Rosario, le centre industriel de l’île, pas très glamour. 

Puis l’aéroport , et une autre grande ville,

Saga voit défiler le paysage avec une vitesse insolent, nous traçons à une vitesse moyenne de 11 noeuds et alignons régulièrement des surfs de plus de 15 noeuds, dans un alizé puissant de 25 noeuds. 

Dans les surfs, les coques fument l’écume. Nous effectuons des surfs insolents dans une mer assez formée : heureusement, les quelques jours à los Lobos nous ont bien amarinés, car surfer à 18 noeuds par 30 noeuds de vent et quelques mètres de houle est relativement éprouvant pour le corps. 

Pour accueillir nos voyageurs, nous visons un mouillage assez abrité pas trop éloigné de l’aéroport. 

 le phare de Punta Lantalla, très photogénique avec ses parements en pierre. 

Derrière la pointe, c’est Gran Tarajal qui nous semble convenir pour y passer la nuit. Nous avons le choix, aller nous abriter dans la baie, ou derrière la marina.

la plage a l’air charmante, bordée de restaurants.

C’est finalement derrière la marina que nous serons le plus abrités et que ce sera le plus pratique pour aller en annexe chercher nos invités. 

C’est moins glamour… Mais fonctionnel.

De plus, j’ai repéré un restaurant de fruits de mer qui me semble de qualité : non pas que j’ai regardé sa note sur Tripadvisor, dont les restaurants bien notés sont souvent très surfaits…. mais parce qu’il est situé… sur le port de  pêche, en prise directe avec les arrivages de la pêche.

Ils nous retrouvent à la descente de leur avion pour dîner, en compagnie de Roch, Marie-Caroline et Edouard …. nos amis de l’île d’Arz avec qui nous allons naviguer de concert pendant quelques jours.

Le lendemain matin, je refais les plains de frais avec Tom et Sonia pour la semaine. Décidément, l’escale était parfaite : resto, mouillage tranquille, supermarché accessible à pied. 

A la recherche d'un bon spot de wingfoil

Mais le spot n’est pas idéal pour le wingfoil, nous descendons un peu plus au sud : à Bahia Calma, station balnéaire réputée. Les plages et hotels se succèdent, mais le spot ne convient pas, soit à cause du vent, soit à cause du mouillage. Pourtant l’île de Fuerteventura est très réputée pour la glisse. 

D’immenses hôtels bordent les plages. 

Le vent se lève un peu, et mon frère Tom grée son équipement et teste le spot : c’est validé!

Nous continuons au sud, et longeons Sotavento, une lagune réputée elle pour le kitesurf. En effet, des dizaines de kitesurfer s’activent dans moins d’un mètre d’une eau plate, en retrait de la plage. Mais il n’y a pas de mouillage pour nous, et nous n’aurions sans doute pas assez de fond pour pratiquer la wing dans cette lagune. 

L’escale suivante est charmante : Morro Jable et sa dune de sable. Banco, c’est là que nous posons l’ancre. 

Sonia le rejoint. 

C’est assez clapoteux, mais Toml se débrouille super bien, remonte au vent avec sa planche gonflable. 

Roch et Marie-caroline sur Wildling nous ont suivi, planchistes et kitesurfers comme nous, ils ont aussi a coeur de commencer le wingfoil. 

Loïc les observe et va bientôt essayer ce nouvel équipement. 

Les enfants se précipitent à la plage avec une idée en tête : surfer…. la dune! Ils se l’approprient d’une drôle de manière et la descendent en body board! 

Pas d’état d’âme comme sur les plages sauvage où nous craignons qu’il n’abîment la flore : ici nous sommes en pleine ville, la dune est sillonnées quotidiennement des pas de marcheurs, lieu idéal pour regarder le soleil se coucher. Alors ils s’en donnent à coeur joie et passent des heures à rider les dunes!

ce qui est épuisant, c’est de remonter la dune à pied : il n’y a pas de remontée mécanique ici !

Arthur inaugure une nouvelle position : carrément debout sur le body board! Anna l’imite très vite, c’est fun.

le lendemain, le vent est bien levé et nous irons tous naviguer en wingfoil! Nous avons deux équipements complets pour 4 adultes à bord, et nous échangeons donc le matériel, c’est chacun son tour!

Dès sa première session, Loïc décolle avec le foil! il faut dire que c’est un waterman accompli et a déjà aussi pratiqué le windfoil – la planche à voile à foil.  En moins d’une heure de pratique, il vole! Je pressent que pour moi, l’apprentissage sera un peu plus long. 

Le lendemain, c’est à mon tour d’essayer l’aile de wing sur une planche sans foil, avec l’équipement complet du débutant : chaussons, casque, gilet impact. A cause du foil, les risques de blessure sont plus importants que sur un autre support. Comme je n’ai pas de combinaison intégrale, je me protège les tibia avec des manchons en Néoprène, récupéré sur les combis intégrales de surf d’hiver des enfants que nous avons transformés en shortis en coupant les manches et le jambes… Le look short et chaussettes est d’enfer!!

Le maniement de l’aile ne  me pose pas de problème, c’est sans doute le fait d’avoir pratiqué le kitesurf et de la planche à voile. L’aile est plus légère et maniable qu’une aile de kite, et se meut de la même  manière en 3 dimensions. Par contre, le bordé-choqué est vraiment similaire à celui de la planche à voile. Rapidement, je tire des bords. Pour cette première session, j’ai pris une grosse planche et ne tente pas de décoller, ni de remonter au vent, tout juste à faire du travers et c’est déjà pas mal!!

La journée fut magnifique, tout le monde a le sourire, d’avoir surfé, glissé, foilé…

Je reviendrai bientôt en détail dans un post spécial WINGFOIL sur l’apprentissage de ce sport et l’intérêt qu’il revêt pour nous en bateau. Nous pressentons que c’est le sport de glisse idéal en grand voyage.

Le soir, je régale les sportifs d’un curry-coco  de poulet aux légumes racine très réconfortant. 

Comme le spot est quand même très clapoteux pour les débutants comme moi, et même pour Sonia, nous décidons le lendemain de descendre tout au sud de l’île à la pointe de Jandia. 

Punta Jandia

Le site est austère de prime abord, dunes sombres, montagnes noires, et petit village. Tom envoie son drone et nous découvrons la péninsule, et son spot de surf de l’autre côté de la baie, qui attire les surfers en camion. 

Nous vérifions surtout le mouillage, qu’il n’y ait pas de roches sur le chemin de la chaine. Le drone est en ce sens un outil précieux de sécurité. 

Le spot est parfait pour le wingfoil, comme le vérifient Tom et Loïc. 

le phare et ses abords semblent très photogéniques 

et les biquettes amusantes.

Un peu plus tard dans la journée nous descendons à terre explorer le rivage. 

Nous marchons jusqu’au phare, puis de l’autre côté de péninsule pour voir les vagues surfables. 

Puis jusqu’au village, qui regroupe quelques maisonnettes, des cabanons de pêcheurs plus ou moins sédentarisés. La plupart habitent Morro Jable, mais viennent ici en saison pour la pêche. Au départ ce ne furent que des habitations provisoires, puis petit à petit elles furent construites en dur. 

Mais à l‘arrière du village, nous découvrons surpris des caravanes « sédentarisées ». 

Posées sur des parpaings, ou carrément scellées dans du béton.

Deux ou trois  restaurants accueillent les touristes de passage qui viennent visiter le parc naturel et le phare. 

Le lendemain, c’est un grand ciel bleu qui nous accueille, rendant le site plus chaleureux. 

Saga est transformé en case nautique avec deux équipements de wingfoil complets, et deux planches à voiles gréées en permanence pour les 4 adultes et 2 enfants : tout le monde navigue! 

C’est là qu’un catamaran de 55 pieds prend tout son sens, pour pouvoir y emmener des joujoux de glisse pour toute la famille, et même pour les amis.

C’est une journée de rêve à naviguer en famille. Les pauses sont l’occasion de partager de matériel. 

Le lendemain, les conditions sont tout aussi bonnes entre 15 et 20 noeuds de vent, parfait pour les débutants qui ont souvent besoin de plus de vent pour bien décoller. 

Nous passons une journée merveilleuse où tous les ingrédients sont réunis : un mouillage sécurisé pour Saga, un cadre grandiose, du soleil, un vent régulier de 15 à 18 noeuds, et du matériel adapté pour chacun. Nous touchons le bonheur. Nous naviguerons jusqu’au coucher du soleil.

C’est une seconde très belle journée de navigation qui se termine. 

C’est grand bonheur de naviguer avec ses enfants, et de les voir prendre plaisir sur l’eau et être autonomes à 9 et 12 ans. Je mesure aussi tout le chemin parcouru, depuis que Victor, Arthur et Anna sont tout petits, à les emmener sur l’eau, et du temps passé avec chacun d’eux. Aujourd’hui, nous savourons les fruits de ces efforts.  

Le lendemain, sonne l’heure du départ sonne pour Tom et Sonia. Ils ont je crois passé de belles vacances sur Saga, avec 3 très belles journées de navigation en wingfoil. Sur un séjour de 6 jours, le ratio n’est pas si mauvais. Nous les déposons… sur la plage. Ils rentre en bus jusque Mojo Jable, puis prendront un taxi jusqu’à l’aéroport. 

Nous mettons les voiles et filons vers Gran Canaria pour y passer la nuit, courte escale bien pratique à mi-chemin entre Fuerteventura et Tenerife où nous avons rendez-vous dans quelques jours avec le GLYWO pour les préparatifs de la transat.

escale de nuit à Gran canaria

Après une grosse journée de navigation, nous affalons la GV au coucher du soleil et arrivons dans la pénombre dans le port. Nous allons mouiller dans l’avant-port 

Dans la soirée, alors que tout le monde est couché sur Saga, nous entendons les sirènes des paquebots qui appareillent. Avec Arthur, nous nous levons pour observer les mastodontes qui passent devant notre étrave : nous sommes aux premières loges.

Un premier paquebot sort vers 22h, suivi quelques minutes plus tard par un second gigantesque, avec pas loin de d’une douzaine de ponts différents. 

Nous appareillons au petit matin, quelques minutes avant le lever du soleil. Nous repérons un autre Outremer arrivé de nuit c’est Cylon, un Outremer 51 récemment livré et qui part aux Etats-Unis. 

Nous mettons cap sur Tenerife pour une petite semaine d’escale et de préparatifs en vue de la transat!