Tenerife

novembre 2021

Ensenada de Entequerra

En arrivant sur Tenerife, nous faisons escale dans une petite crique à quelques milles du port : Ensenada de Entequerra. Nous n’avons en effet pas besoin d’une longue escale à la marina, quelques jours vont suffire pour l’avitaillement et les préparatifs en vue de la transat. 

Nous partons l’explorer la crique en palmes, masque et Tuba, car le shore break est énorme. La crique n’est visitable qu’à pied, pas de route, et quelques cabanons de pêcheurs la bordent, avec un tout petit port naturel dans lequel la houle s’engouffre. Nous nous réchauffons en nous allongeant dans le sable noir gorgé du soleil de l’après-midi : il est difficile de s’en extirper tant c’est bon!

Santa cruz de Tenerife

Nous nous rendons à la marina dès le lendemain, car nous avons rdv pour une escale du GLYWO. C’est aussi là que nous allons faire notre dernier avitaillement pour la seconde partie de la transat, en particulier les produits frais. 

Nous croisons en chemin un des ferrys qui relient les îles entre elles : celui-ci est particulièrement rapide avec près de 35 noeuds!

La côte est très bétonnée, 

et la ville apparait,

avec son port industriel, 

ses quais à paquebots.

les copains du GLYWO sont déjà là. Nous sommes trente bateaux, 20 catamarans Outremer et dix monocoques des groupes Allure, Garcia et RM à partir ensemble autour du monde. 

Palmetum de Santa Cruz de Tenerife

Quelques sorties sont proposées par le Glywo, dont une promenade guidée au jardin botanique. C’est l’occasion de faire l’école en extérieur pour les enfants de Saga, d’autant que notre guide, qui est aussi le directeur de ce jardin, est francophone!

Il a rassemblé depuis une vingtaine d’années les plantes endémiques des Canaries et de manière générales les plantes tropicales de nombreuses régions du monde, en particulier la Nouvelle-Calédonie, son terrain de prédilection.. 

Le lieu est situé en bord de mer, à la sortie du port. Notre hôte nous explique l’histoire atypique de ce jardin, qui n’a que 20 ans, et qui a été planté… sur une décharge. Le site n’a pu être dépollué totalement, et des drains sont toujours en place qui laissent sortir les gazs de décomposition qui pourraient s’echapper.

La nature est incroyable et tellement résiliante. J’admire surtout la volonté de cette homme et sa vision, de faire pousser la beauté sur des déchets, de transformer les rebuts du monde en partage des connaissance.

Nous commençons par les euphorbes très présentes aussi aux Antilles, qui pour certaines ressemblent à des cactus!

Ici, nous avons les mêmes euphorbes dans notre jardin de Bretagne. 

Certaines plantes sont étonnantes comme cet arbre, le gommier rouge dont l’écorce pèle au soleil. Cela lui permet de se protéger des champignons et parasites en desquamant.

Cette plante endémique de Madagascar est étonnante avec sa floraison spectaculaire : c’est le  flamboyant d’avril

Nous reconnaissons bien sûr les hibiscus

Même si certains d’entre eux sont atypiques, comme cet hibiscus dont les fleurs changent de couleur selon leur maturité : orange, rouge, puis pourpre

Un peu plus loin, tout un site est dédié aux plantes nourricières comme la banane, qui fait cette très belle fleur au bout du régime, avant que celui-ci ne grossisse

Ici, la canne à sucre. Dans le monde il n’est pratiquement qu’une seule canne qui est produite à usage industriel, mais des dizaines d’autres cultivars existent avec des goûts et saveurs différentes. Notamment la canne bleue, dont est issu un rhum agricole particulièrement aromatique. 

 

Ici, un arbre bien connu dans l’Océanne Indien car originaire de Madagascar : le Ravenale, ou Arbre du Voyageur. 

Là, cet étonnant fruit en forme de Coronavirus ou virus spike

Là ce cactus-serpent, qui rampe au sol avant de se dresser vers le ciel. 

La collection de palmiers est très complète, avec d’innombrable espèces, dont le célèbre et ornemental palmier Bismarck que l’on retrouve dans de nombreux parcs. Il est originaire de Madagascar. 

Ici un baobab, encore jeune

Là des araucarias issus de Nouvelle-Calédonie, qui possède sur son sol les plus grandes variétés de cette espèce.

Là un arbre aux fruits en forme de lanterne, creux, qui flottent sur l’eau. 

là, nous entrons dans un biotope équatorial reconstitué, très chaud et humide, typique du Bresil . 

Là, des fruits incroyables en forme de collier ou de coiffure rasta. 

Ici un cycas, plante éminemment ancienne, quasi préhistorique, mi-fougère, mi-palmier, qu’on l’on retrouve en Europe comme plante d’intérieur. 

puis un ficus, qui forme avec ses racines des enchevêtrements comme des haubans. Nous en avions vu de très impressionnants dans le nord-ouest de l’Australie. 

Là, un palmier bouteille, dont une des variétés est endémique de Rodrigues

Là, un arbuste à papillons : c’est un asclépiade de Curaçao, ou silkweed, un arbuste dont dépent la survie du superbe papillon monarque, papillon migrateur du Canada.

Ses chenillles se nourrissent exclusivement de cette plante.

puis les figuiers de Barbarie, ou cactus raquette, que l’on retrouve dans beaucoup de pays de climat méditerranéen ou tropical. 

Enfin le mélocactus, ou Turkshead en anglais, emblème des îles Turks et Caïcos.

On les retrouve dans les rues de santa Cruz, où ils poussent sur le mur végétal de l’office du tourisme.

Marina Santa Cruz

Quatre journées à la marina ne sont pas inutiles, pour peaufiner les préparatifs. Loïc s’occupe de la technique et du bateau, moi de l’école, des approvisionnements et des achats des derniers accessoires ou vêtements qui manqueraient. J’étale les courses d’alimentaires sur 3 journées :

La première pour l’épicerie, que je fais livrer à bord.

Le soir, les enfants sont chargés de déballer les cartons.

Je les laisse faire seuls une partie, mais je crois bien qu’il faudra revoir l’organisation des coffres qui ont été remplis  «en vrac »!

La seconde journée est consacrée aux appros de produits frais, que j’effectue avec Carie-Caroline de Wildling : entre copines, la corvée est moins pénible!

Le rayon poissonnerie est magnifique, mais je compte sur notre propre pêche pour manger du poisson!

Le troisième et dernier jour se passe au marché, pour les fruits et légumes, ainsi que pour quelques spécialités locales de petits producteurs. 

Je préfère étaler ces copieux avitaillements sur plusieurs demi-journée car le temps de rangement des produits, frais, légumes, ou épicerie, est important. Cela me laisse le temps aussi pour d’autre petites courses en ville, que je sillonne à pied. 

Outremer qui a à coeur de profiter de ce rallye pour partager avec ses prospects et clients ce que revêt l’aventure d’un tour du monde, a fait venir une équipe de vidéastes pros qui passent sur les pontons interroger les participants.

Ils ont choisi notre famille pour faire un premier portrait. Nous ne sommes que 3 familles avec enfants, sur une trentaine de participants. C’est peu. La majorité sont de jeunes retraités dont les enfants sont déjà grands. 

Nous jouons tous les 4 le jeu et nous prêtons aux interviews et prises de vues, même si pour être honnête, j’aurais préféré qu’ils choisissent une autre famille, car nous sommes trèèèès occupés. Heureusement Yann et Robin  de Momentum production sont charmants et de bonne compagnie. 

Ils m’accompagnent au marché et vont réaliser plusieurs petits films pour Outremer,  l’un sur notre famille. 

Et l’autre sur l’escale de Tenerife

Déjà nous quittons Tenerife après 4 journées très intenses, pendant lesquelles nous avons tout de même pris le temps de dîner en ville avec l’autre famille de français qui participent au GLYWO. 

Maxime, Dorothée et Vitali, qui a 9 ans, naviguent sur Vitia, un Outremer 5X. Nous faisons enfin connaissance, les enfants s’entendent particulièrement bien et c’est une joie pour nous de savoir qu’en escale Anna et Arthur retrouveront un copain.

Bye-bye l’Europe, nous mettons cap sur les Antilles pour une transat qui s’annonce longue : les conditions météo cette année donnent un alizée très sud. Il va nous falloir sans doute descendre jusqu’à la latitude du cap Vert avant de pouvoir faire cap à l’ouest.

Dernières images de la terre ferme : le volcan du Teide, au sud de Tenerife.