Wingfoil

novembre/décembre 2021

POurquoi se mettre au wingfoil?

Un an avant notre départ en grand voyage, nous avions déjà en tête de mettre toute la famille au wingfoil. 

Ce nouveau sport de glisse semble cocher toute les cases pour les adeptes comme nous des sports de glisse nautique, et qui voyageons à la voile. 

Alors oui, j’entend aussi les contre-arguments  : encore un nouveau sport, encore un nouvel équipement dans lequel il faudra investir, puis se former. 

Pour cette raison, nous avons décidé, contrairement au  kitesurf (Loïc a débuté le kitesurf en 1999 avec une aile à 2 lignes…), de ne pas être précurseurs, et avons attendu que le matériel soit au point. 

Première raison : le sport est aussi fort élégant à regarder, semble permettre toutes les fantaisies : la glisse pure, le surf, les figures, la vitesse…

Coté encombrement, nous sommes séduits, c’est beaucoup moins volumineux que la planche à voile. Les planches sont beaucoup plus petites et tiennent dans nos soutes avant. 

Les foils sont démontables et faciles à mettre en oeuvre dans le cockpit. .

Les voiles sont moins encombrantes que des ailes de kite, faciles à manipuler et aisément stockables gonflées dans le cockpit. C’est aussi facile de les emmener sur le trampoline en fin de session pour sécher. 

Enfin, côté mise à l’eau, c’est beaucoup plus sécurisant que le kitesurf, et encore une fois, bien moins encombrant et lourd à porter que la planche à voile.

Enfin, le support nous semble idéal en famille : nous sommes 4 à naviguer sur Saga, parfois 5 au 6 quand nous sommes rejoints par la famille. Nous avons fait la pari que les enfants, qui ont de bonnes bases de planche à voile et de surf allaient apprendre très vite. 

Bref, Il nous tardait d’essayer ce nouveau sport, et de nous faire notre propre expérience. Dans la famille, les précurseurs sont mon frère, Tom qui fut un des premiers adeptes, et possède du matériel depuis 2020, et notre fils Victor qui a commencé à pratiquer au printemps 2021, avec son oncle, à Brest.

Finalement, c’est aux Canaries, après la première étape de notre transat, quand Tom et Sonia viennent à bord avec leur équipement, et que nous nous initions Loïc et moi. 

Tom et Sonia nous laissent une de leurs planches, un gros volume de près de 120 litres qui va servir de support pour initier toute la famille… et les amis!

Quel équipement sur Saga?

Nous avons donc à bord une planche de débutant 6’6 et 115 litres avec un foil de 1750cm2. Elle est idéale pour apprendre car bénéficie d’un grand volume qui permet de flotter bien, et d’être stable pour se mettre debout, tenir dans le clapot, et apprendre à manipuler l’aile.

Elle est aussi très bien pour tenter les premiers décollages. 

Loïc s’en sert aussi pour tracter les débutants afin d’avoir des sensations en vol. 

Côté aile, nous avons récupéré aux Canaries deux ailes de 3m2 et 5 m2, parfaites pour des débutants adultes et enfants. 

Nous complétons par 3 ailes supplémentaires : une seconde de 3m2 qui servira aux enfants et aussi aux adultes dans l’alizé puissant, une 4m2, et une 6m2

Côté planche, nous achetons deux planches supplémentaires à St-Martin : une de 5’ et 78l, et 1 autre de 5’,2 et 88l . 

Nous y ajoutons les foils qui vont avec : un de 1200cm2 et un autre de 1300cm2. 

Saga au mouillage de Papagayo, Lanzarote

Nous voilà avec 3 équipements complets pour naviguer adultes et enfants entre 12 et 30 noeuds de vent.

Bilan des apprentissages

Pour Loïc, 53 ans, waterman accompli : (planchiste, mais aussi kitesurfer et sup-surfer)

Dès la première séance, Loïc, qui a déjà navigué en planche à voile à foil, décolle tout de suite et vole sur le foil en moins de 15mn. Il ne met pas longtemps à comprendre comment stabiliser le vol. Il décolle et prend de la vitesse dès les premières heures.

Au fur et à mesure des sessions, il navigue aussi plus en finesse et a besoin de moins de vent pour décoller. 

Ce qui est plus long, c’est l’apprentissage des jibes, qui occasionne de belles chutes. 

Pour Bénédicte 49 ans adepte des sports de glisse (planche mais surtout Sup surf et kitesurf)

Pour ma part, il m’a  fallu une dizaine de séances dans 15 à 20 noeuds de vent pour maitriser le vol en foil. 

La première séance s’est faite sur une planche simple, sans foil, afin d’apprendre à manipuler l’aile, puis les autres sur la même planche équipée de foil.  

Ensuite 3 à 4 séances bien ventées furent utiles pour apprendre à décoller à la demande et surtout, à stabiliser le vol en travaillant sur les appuis avant-arrière. 

 

Quelque séances avec un vent un peu faible (10 à 12 noeuds)  ne furent pas inutiles : c’est plus difficile de décoller, mais elle m’ont appris avec finesse comment prendre de la vitesse ou caper avec une aile de wing.

Pour la stabilisation du vol, je comprend vite que le point clé est la position des pieds, en particulier le pied avant, pour maintenir la planche à plat. Si elle reste cabrée c’est la chute;

Et en même temps, pour décoller il faut appuyer sur le pied arrière, puis redresser.

Reste désormais à s’entrainer aux jibe, ce qui augure de pas mal de chutes encore à venir.

Pour Arthur, 13 ans, planchiste et surfer

Arthur apprendra le wingfoil en 3 séances à peine. Il faut dire qu’il avait 2/3 séances d’e-foil à son actif au printemps/été dernier, qui lui ont permis de comprendre les bases du vol. 

La première séance se passe à manier l’aile sur un flotteur – en l’occurence celui de la windsurfer. Puis la seconde à maitriser le décollage. La troisième à stabiliser le vol. Dès la 4eme et 5eme séance, il jibe. Et en moins de dix heures de pratique, il nous a tous dépassés. Son petit gabarit lui permet aussi de naviguer dans les petits airs, dès 11 noeuds de vent.  

Anna, 10 ans, planchiste et surfeuse

Anna vient tout juste de commencer le wingfoil aux Tuamotu, 3 mois après son frère. Quelques séances de wingfoil tracté lui ont permis de bien comprendre le vol.

Comme Arthur, elle  a commencé par faire quelques séances de manipulation de l’aile sur une grosse planche type windsurfer.

Les prochaines étapes seront de commencer à faire décoller la planche de wingfoil…

en conclusion

Nous sommes très agréablement surpris de la vitesse de notre progression à tous, chacun à son rythme et à sa manière a pris du plaisir. Il est clair, que plus on est jeune, plus on apprend vite…

Bilan sécurité

Nous nous équipons de casques et de gilets impact. Nous ne portons pas de chaussons, afin de garder de la finesse de sensation dans les pieds et faisons très attention lors des chutes dans l’eau à tomber à plat et à ne pas  rétropédaler dans l’eau trop près de la planche. 

Nous n’avons jusqu’ici pas déploré de grosses chute trop douloureuses, même si elles sont inévitables.

Coté mise en oeuvre :  le matos est très facile à gréer, nous mettons une dizaine de minutes à préparer l’ensemble planche+foil+gonfler l’aile, qui est plus facile à gonfler qu’une aile de kitesurf

Depuis le bateau, c’est simple, on part directement depuis la jupe.

Pour revenir, nous laissons toujours un bout flottant équipé d’une  bouée pour celui qui rentre; 

Nous amarrons la planche, puis remontons l’aile qui va sécher dans le cockpit en vertical ou devant sur le trampoline. Ensuite dans un second temps, nous remontons la planche à bord. 

Stockage du matériel à bord : 

En journée, nous les laissons gonflées dans le cockpit ou sur le trampoline. Puis nous  dégonflons les ailes tous les soirs, elle sont tellement faciles à regonfler en 2mn. 

Les foils sont dégréés tous les jours ou tous les 2/3 jours pour ne pas qu’ils se grippent. 

En navigation, la plus grande planches tient sur les bossoirs, les deux autres, plus petites, sont stockées dans les soutes avant. En journée, ou pour la nuit, au mouillage, nous les amarrons sur le trampoline

Les ailes dégonflées ne prennent que très peu de place. idem pour les foils et les mats. 

Côté plan d’eau et conditions de navigation : nous avons pu pratiquer dès 12 noeuds de vent, sur mer plate, et jusqu’à 25/30 noeuds  sans problème, au départ du bateau comme sur la plage..

Le wingfoil supporte aussi les sautes de vent, les rafales, les déventes, le vent irrégulier, le clapot, mieux que le kitesurf. Seul impératif, avoir toujours plus d’un mètres de profondeur d’eau : attention donc aux récifs et roches immergées. 

Pour résumer, nous sommes conquis. Le wingfoil coche toutes les cases. Il est beaucoup plus simple de mise en oeuvre que le kitesurf, pourra se pratiquer aussi dans beaucoup plus de plans d’eau, et sur des plages d’utilisation plus grandes elles aussi. Le matériel est beaucoup moins encombrant que la planche à voile, moins lourd et moins compliqué à mettre en oeuvre avec moins d’accessoires. 

Il est plus convivial, car comme en planche à voile, il est aisé d’interchanger le matériel, sur la plage ou au bateau, de s’arrêter se reposer une demi-heure et repartir.  

Nous percevons aussi toutes les possibilités et le potentiel de ce nouveau sport, en particulier pour surfer la houle et les vagues au large. 

Affaire à suivre….