De Brest à la Grande Motte

Nous ramenons Saga en Méditerranée août 2021

De Brest à La Coruña

Nous quittons Brest sous un beau ciel breton, nuages blancs et ciel bleu se disputent le ciel. Nous sommes début août, et avons devant nous 2 grosses semaines pour ramener Saga à La Grande Motte, où il est attendu le 23 août pour une semaine de préparatifs, avant d’être exposé au salon nautique de Cannes début septembre. Voilà près de deux ans qu’il n’y a pas eu de salon nautique eu Europe, le dernier en date étant le Boot de Dusseldorf en janvier 2020. 

Nous commençons par du près, et heureux présage, le soleil et des dauphins nous accompagnent pour la sortie du goulet. 

 

Assez vite, le ciel se voile; Nous passons le fort de  Berthaume, ilôt emblématique de notre village

Bye-Bye Creachmeur, notre maison que nous apercevons sur les hauteurs du sentier côtier, une dernière fois. 

Très vite, il faut prendre un ris, et nous sortons les cirés et les bonnets! Nous abattons vers le sud, direction le golfe de Gascogne!  

Les enfants s’occupent… à résoudre des casse-tête en métal qu’Arthur a tenu à emmener. 

Le midi, c’est Victor qui prépare le déjeuner : c’est chouette d’avoir un grand ado à bord. Il a hérité des habitudes culinaires de sa mamie : il cuisine au beurre! Ce sont nos tout derniers moments en famille à 5 car dans une dizaine de jours, Victor va nous quitter pour s’installer à Laval où il va entamer ses études supérieures, en prépa intégrée à l’Estaca, une école d’ingénieur spécialisée dans les transports : c’est le choix mûrement réfléchi de Victor qui est passionné d’aéronautique. Nous profitons donc pleinement de ces moments précieux. 

Première escale à la Coruña, après une traversée du Golfe de Gascogne agitée

Nous faisons un stop de 48h, pour nous reposer, visiter un peu, et profiter de la gastronomie locale. A la demande de Papi et Mamie qui pendant des années venaient tous les étés dans la région en bateau depuis Lanildut, nous irons visiter le phare d’Hercule. 

ONous partons à pied jusqu’au phare d’Hercule : c’est  le plus ancien phare d’Europe encore debout. Il est impressionnant, surtout par son ancienneté et son aspect massif. Mais c’est surtout le site qui est magique : langue de terre déchiquetée, lande sauvage en fleurs, rouleaux blancs qui s’écrasent en contrebas sur la plage : Bretagne ou Irlande? Ni l’un ni l’autre, nous sommes dans le « Far-West »  espagnol

En  rentrant de la marche, nous passons par le centre ville, et  rêvons tous d’un bon diner dans un restau espagnol. Malheureusement, rien n’ouvre avant 20h30 ; ce sont les horaires espagnol… nous devons donc attendre patiemment  devant quelques verres.. A 21h, c’est tapas pour tout le monde! Et desserts!

Les nuits sont encore longues, et  quand nous rentrons au bateau vers 22h, il fait encore jour; quel bonheur, de traverser la vieille ville et de découvrir son architecture typique : les fenêtres à petits carreaux semblent abriter des sortes de vérandas en bois. Les terrasses sont encore pleines de monde, les tables dans les rues, retour par le bord de mer

Le lendemain, avec Anna, je pars faire le plein de produits frais : j’aime aller dans les magasins étrangers découvrir des produits inconnus. Je pourrais faire vite et acheter le nécessaire en 30mn, mais je prend plaisir à musarder dans les rayons, regarder les étiquettes de près, et les traduire ! J’essaie toujours aussi d’acheter une douceur locale en prévision des traversées : il faut savoir se faire plaisir. Et ne pas oublier que la gastronomie, c’est aussi une forme de culture! 

Et toujours ces façades à petites fenêtres blanches.  

Puis nous repartons pour le sud du Portugal! Bye bye la Coruña. 

Rencontre insolite....

….avec le multi 50 Leyton, en course entre Toulon et Brest et qui nous demande de dévier notre route pour le laisser passer. Nous le croisons – ou plutôt, c’est lui qui nous croise comme une bombe! Les conditions de navigation sont magnifiques

 Anna essaie la plancha. Les enfants prennent plaisir à cuisiner à bord. Le jour tombe, la glisse est belle. 

Le soir, c’est  traditionnel à bord : nous jouons à un jeu de société. En ce moment, c’est « Les Aventuriers du Rail » qui a la côte. Pendant des années, sur Moby, ce fut le Carcassonne. 

Curieusement, alors que nous longeons la côte du Portugal et venons de passer le Cap de San-Vincente , au détour d’une baie puis d’un phare fort photogénique, c’est ambiance sèche-cheveux : l’air devient très chaud, méditerranéen, sec, gorgé d’odeurs de terre. Exit les fonds d’air frais de l’ouest du Portugal. 

Arrivée à lagos

Nous arrivons à Lagos, émerveillés par ses falaises, ses grottes. Toute la côte est à l’avenant, constellée de falaises qui s’effritent et de grottes. Loïc et Victor préparent un support pour la Temo pour qu’Arthur et Anna puissent l’utiliser. C’est léger, maniable et l’autonomie annoncée semble est fiable sur mer plate : 1h. 

A bord, mon petit potager se porte bien, basilic, menthe et coriandre agrémentent nos salades, petit déjeuners et nos desserts. Et l’orchidée qui était en bouton à la maison fleurit  pour la première fois! Je suis heureuse d’avoir tenté la transplantation de puis la maison : elle semble s’être parfaitement acclimatée. 

Arrivée à Lagos

Pour fêter l’arrivée au Portugal, c’est un menu hamburgers, fait par Victor qui s’en est fait une spécialité : avec bacon croustillants, oignons finement ciselés, fromage fondant, pain taosté,  c’est tout un art!

La tuile, quand nous quittons Lagos, c’est de découvrir que notre pilote automatique ne fonctionne plus. Nous faisons escale à Portimao, la baie d’à-côté, pour tenter une réparation en coordination avec le SAV d’Outremer. Mais il s’agit d’un problème plus grave que prévu, de montage ET d’électronique. Nous décider de nous en passer : nous sommes 5 à bord, et au moins 4 d’entre nous peuvent se relayer pour barrer nuit et jour. Les conditions sont aussi particulièrement clémentes sur le trajet, qui nous mène jusqu’à Ibiza où nous déposons Victor qui rentre en Bretagne préparer sa rentrée. 

Nous testons les barres dans toues les positions : debout, assis, et même  allongé, à l’intérieur ou à extérieur : c’est l’un des avantages de ces barres pivotantes, la versatilité. 

Quid des Orques ?

Puis alors que nos approchons de Barbate, je me renseigne sur les attaques d’Orques qui sévissent depuis quelques mois dans le sud de l’Espagne. Je consulte le site spécialisé mis en place par les autorités espagnoles. Clair et factuel, www.gtorca.eu recense toutes les  « rencontres » ou contact directs reportés  entre bateaux et orques depuis l’an dernier, et donne quelques conseils, notamment la conduite à tenir en cas « d’attaque »  

Nous ne sommes pas particulièrement inquiets, il s’agit juste d’un risque supplémentaire un peu nouveau, que nous appréhendons comme tous les autres, avec méthode. Si nous devions rencontrer des orques, nous appliquerions la procédure qui a été écrite et qui semble très raisonnable. Pendant ce temps, sur les pontons et sur les réseaux sociaux, la psychose enfle. Au regard du nombre de bateaux qui sillonnent la zone, le risque est pourtant minime. 

Cependant la nouveauté du phénomène et son originalité interpellent-nulle part ailleurs dans le monde n’ont été remarqués de tels comportements chez les orques, cétacés intelligents, qui vivent et chassent en petits groupes familiaux soudés. Cela est donc nouveau, et concerne un petit groupe d’individus. A ce jour, il s’agit donc d’un comportement isolé d’attaque, en particulier sur les safrans, de monocoques comme de catamarans. Est-ce par jeu ou pour protéger leur territoire de chasse, les avis des spécialistes ne sont pas encore tranchés. 

Tarifa

Nous voilà devant Tarifa, haut lieu du kitesurf, et anciennement du windsurf ; En effet, des centaines – et je n’exagère pas – de kitesurfs sont sur l’eau. Certains sans doute inconscients viennent tirer des bords jusque devant nos étraves, alors que nous sommes à un bon mille des côtes. 

Gibraltar

Puis bientôt, c’est Gibraltar que nous passons, dans les nuages et la brume. j’aimerais  m’y arrêr un jour, pour visiter, mais aujourd’hui, ce n’est pas au programme! 

Ibiza

Puis nous voilà arrivés à Formentera, la cala Saona qui est très fréquentée en cette troisième semaine d’août

Notre petit plaisir ca serait un restaurant. Mais quand nous descendons à bord, tout est complet, il aurait fallu réserver…. Même le service de livraison de paella est débordé, dommage car c’est très cocasse de voir les livreurs arriver en annexe, debout, une main sur les gaz, l’autre sur la grandes poêles à paella qu’ils maintiennent sur leurs têtes. 

Palma

Nous déposons Victor à Ibiza pour qu’il prenne son avion direction Brest et filons vers le nord de Palma, dont nous longeons les falaises de l’ouest toute la nuit. Au petit matin, le mouillage de cala Boquer est désert, c’est grandiose. Nous tentons un snorkeling, assez joli. 

Le soir, nous mettons mes voiles encore une fois, pour naviguer de nuit ; en ce moment, c’est la nuit que le vent est le meilleur, alors nous en profitons!

Cap Creus

Le lendemain matin, nous longeons la côte espagnole, puis le cap Creus. C’est dimanche, les petits bateaux sont de sortie. 

Sainte-Marie-Plage

Le lendemain soir, nous sommes mouillés devant Sainte-Marie-Plage, à deux pas de Canet. La tramontane arrive le lendemain soir, il ne faut plus tarder. Nous rasons la côte, le temps est encore assez calme. Nous sommes au près, dans moins de 10 noeuds de vent, nous avançons à la vitesse du vent : les conditions dans lequel Saga est à la fois très rapide et très confortable. 

Arrivée à La Grande Motte

Nous reprenons notre route dès le lendemain matin, toujours le long de la côte. Défilent Port-Barcarès, Leucate, puis le Cap d’Agde, Sète, Frontignan, Carnon et enfin La Grande Motte!