Stewart Island

PATTERSON INLET - 2 , février 2023

Voici la suite du premier épisode : Stewart Island- Patterson inlet – 1

5 - Little Glory Bay

A moins de 10mn de the Neck; la baie de Little Glory . 

qui d’après notre guide nautique propose un petit sentier menant à une plage côté océan : Ocean Beach.  

Ca tombe bien, nous sommes à la recherche de nouvelles plantes pour compléter la collection faite par Anna : un herbier de l’île Stewart.

Ocean Beach est encore plus sauvage que The Neck, avec d’immenses quantités de laminaires, de 4 à 5 m de long et pas mal d’otaries encore. 

Nous faisons une incursion côté forêt, et C’est magnifique.  

Kiwi Spooting

Un panneau indique que le site est une zone de protection des Kiwis et qu’il est interdit, sauf autorisation- de s’y promener entre 6h du soir et 6h du matin; A notre prochain passage au village d’Oban, nous irons demander au DOC (Department of Conservation) une autorisation, que nous obtiendrons après une petite semaine d’attente. 

Cela nous permet de revenir le jour de notre choix, de manière indépendante, et de choisir noter fenêtre météo, par un beau soir calme. 

8 jours plus tard, nous avons reçu notre autorisation par email ainsi que les consignes, et deux petits films en plastique rouge pour équiper nos téléphones de filtres : les kiwis ont en effet les yeux fragiles, et il est demandé de n’utiliser que la lumière rouge. 

Nous avons nos 3 frontales qui émettent de la lumière rouge, et équipons une torche de papier calque rouge. 

Nous nous retrouvons sur cette même plage, à bord de notre annexe, et allons pénétrer dans la forêt de nuit : le kiwi est en effet un animal nocturne, qui se nourrit la nuit. Nous nous donnons une heure, à nous ballader sur les sentier, en nous arrêtant régulièrement 3 à 5mn, immobile, à les attendre : ce sont en effet des animaux curieux, mais assez craintifs tout de même. 

Au bout de 45mn, notre patience est exaucée : deux kiwis! Qui fourragent dans les feuilles pour de la nourriture. Ils sont plus gros que l’idée que nous nous en faisions, avec un curieux cou arrondi qui penche vers le sol, de hautes pattes, et ce très long bec courbé. La rencontre sera nette, avec un KIWI qui vient jusqu’à nos pieds, mais assez furtive, une minute environ, car tous deux repartent vite au leurs occupations. 

Le Kiwi de Stewart fait 40cm de haut, pèse environ 4kg et porte un bec de 18 à 20cm de long! IL est le seul oiseau au monde avoir des narines…. sur le bec : ainsi, il frappe le sol avec son bec, à la recherche de vers, ou d’autres invertébrés. Pas d’images, car la nuit, avec la lumière rouge, ca n’est pas possible….

Ce soir-là, a notre tour de penser au repas : nous ne sommes pas encore allés faire de courses à Oban depuis notre arrivée il y a 5 jours, et ces moules seront les bienvenues pour le repas du soir!

la moisson est facile, il suffit de se baisser et de choisir. Ce sont des moules de taille et de texture comparable à celles que l’on trouve en France : délicates, charnues mais de la taille d’un pouce maximum. Alors qu’en Nouvelle-Zélande, les moules qui ont la cote sont les Green Lip Mussels, énormes!

Ce soir au menu : moules marinière,

Loïc se lance dans une petite ballade en drone autour de Little Glory. IL a repéré un bateau de charter, le Strannik, dont nous croisons certains clients sur la plage : il accueille 8 passagers pour des croisières à la carte, plutôt  actives : kayaking, plongée, randonnées d’une ou plusieurs journées. 

plus loin, à Big Glory Bay, une immense ferme aquacole qui élève saumons et moules : Big Glory Bay Salmon, de la compagnie national Sanford. Ils élèvent du King Salmon, ou chinook, le plus gros saumon du Pacifique, mesurant adulte 90cm et pesant jusqu’à 13 kg

Ce matin à bord, c’est crêpes blé noir au petit déjeuneur : les réveils sont frisquets, parfois 14 ou 15 degrés seulement dans le carré, 

un petit déjeuner chaud est alors le bienvenu  Crêpes, porridge, oeufs…

Par ailleurs, je fais tous les matins une douzaines de crêpes froment sur le billig! Ca réchauffe de quelques degrés l’atmosphère et fait grimper le moral de l’équipage au réveil. 

6 - Sailor's Rest

Loïc a repéré en drone un minuscule mouillage qui semble praticable pour Saga :  Sailors’ Rest  se trouve à deux pas de Glory Cove. 

Le temps est particulièrement calme et propice à ce genre de mouillage avec l’ancre et des amarres à terre.

lls sont assez nombreux à Stewart ces abris tout temps que les pêcheurs équipent de gros et longs bouts : ils leur seront précieux lors des tempêtes et forts coups de vent qui menacent ici toute l’année. . 

nous entrons dans une cove très protégée et quasi invisible de l’exterieur. 

Nous sommes entourés de foret, les oiseaux chantent, c’est magique . 

7- Horseshoes bay

Cap sur une très belle plage de sable fin, au nord de Halfmoon bay. 

Quelques maisons sur la plage, de nombreux corps-mort et une demi-douzaine de bateau de pêcheurs.  Nous nous rapprochons de la civilisation. 

Nous descendons à la plage nous balader, et Arthur faire un peu de glisse. 

Le sable, à marée basse  nous offre un spectacle d’arts graphique : vagues, figures géométriques et curieusement, figuratif : on dirait des arbres!

Bon anniversaire Arthur!

Nous avons choisi cette belle plage car c’est l’anniversaire d’Arthur! 

14 ans aujourd’hui, il a droit à son petit déjeuner favori : des crêpes fraiches, avec une sauce caramel, préparée secrètement par sa soeur la veille. 

A midi, c’est l’heure des cadeaux : un baton affuté par Anna, avec poignée en corde, un LEGO Singapour – souvenir de notre escale en avion  en décembre -, un puzzle 1000 pièces de la Nouvelle-Zélande et un Rubik’s Cube.

8 - Maori Beach

En bonus, pendant  notre petite heure de navigation qui nous mène  à Maori Beach, une plage encore plus sauvage, qui signe l’entrée dans le parc naturel de Rakiura (nom maori de l’île Stewart) ; un albatros qui nous suit, atterrit, décolle, vole autour de nous, dans l’espoir de glaner un poisson?!

C’est drôle comme il atterrit en freinant avec ses pattes palmées. 

La plage est magnifique, et la couleur de l’eau tropicale. Nous partons explorer la plage, le pont de cordes, la lagune….et les alentours. 

Nous mouillons l’annexe dans l’un des bras d’eau et longeons la plage : à son autre extrémité, on y trouve des vestiges d’une scierie. Il y 100 ans, le site était le lieu d’une intense activité industrielle. 

plusieurs familles vivaient là , comme nous le verrons au musée de Rakiura. 

Nous continuons la ballade en annexe vers une autre plage, au nord, Magnetic Beach, où se trouve une “Hut” pour randonneurs.

Nous sommes curieux de voir à quoi ressemblent ces infrastructures gérées par le DOC (Department of Conservation), et qui émaillent le parc de Rakiura.

Le confort est assez basic, mais l’ensemble est moderne, spacieux et très fonctionnel.

le sable de la plage est magnifique, et brillant . Lorsque les vagues arrivent, elles créent un scintillement assez hypotique. 

Ce soir, Arthur souffle ses bougies, 

Il a commandé son repas préféré : un cheeseburger maison,

avec un Tiramisu que lui a fait sa soeur.

nous avons toujours un albatros à poste près des jupes, comme un canard : il semble guetter les restes….

9- Ulva Island

J’ai insisté un peu auprès de Loïc pour que nous allions faire une ballade sur Ulva Island : l’île est assez touristique, car des ferrys  déposent tous les jours quelques dizaines de touristes  venus  observer et écouter les oiseaux. Ulva est une réserve ornithologique sans aucun prédateur et parait-il, riche en oiseaux. 

Elle est aussi très facile d’accès, à 15 mn à peine en bateau du port principal de Half Moon Bay 

Nous allons à terre en fin de journée, vers 16h, c’est très calme finalement et  nous ne croiserons que quelques promeneurs. 

Plusieurs sentiers sillonnent l’île, mais il convient de prendre son temps : les oiseaux sont très nombreux, chantent, volent, et passent sous nos yeux émerveillés.
 

Je n’ai pas avec moi mon téléobjectif et ne peux que capturer les oiseaux avec mon iphone : en une heure à peine, et alors que nous sommes loins d’être des spécialistes des oiseaux, nous observons :

un kereru, gros pigeon endémique de 50 cm, l’un des plus gros du monde. Il est facilement reconnaissable par sa taille imposante, son poitrail blanc, sa tête verte et ses ailes bleutées
 

Puis l’adorable petit Miromiro de l’île du sud, boule rondouillarde sur deux fines pattes, aussi apellé Tomtit. Nous croiserons plus tard son cousin de l’île du nord, qui a le poitrail blanc .

IL est très peu craintif!

Mais les plus curieux de tous sont les Wekas, sortes de cailles d’environ 50cm de haut : très sociables, elle vont et viennent sur les sentiers, approchant les humains sans crainte, et fourrageant le sol avec leur long bec.

Ils ne faut pas les confondre avec les Kiwis qui leur ressemblent un peu mais sont des animaux nocturnes.
 

partout des souches et troncs qui pourraient servir d’abris naturels aux animaux
 .

je croise aussi plusieurs fois le même saddle back, reconnaissable à son dos couleur cuivré. 

nous spottons également plusieurs petits perroquets, les Kakariki ou perroquet à couronne jaune. Ils sont difficile à voir car leur couleur vert pomme est un parfait « camouflage”….

nous aurons aussi la change de croiser deux gros perroquets, sans doute des kakas. 

Celui-ci déploie ses ailes

et au bout de ce nature trail, une petite plage, ou nous trouvons… deux otaries paressant, comme deux gros chiens….

nous restons quelques minutes à les observer.

A notre retour au mouillage, de l’autre côté de l’île, c’est un lion de mer qui se prélasse plus imposant cette fois, et que nous devons contourner pour retourner à notre annexe ; difficile de respecter les 10m réglementaires. Nous restons groupés, et calmes et faisons de gestes lents pour le contourner.

10- Oban

Après une semaine passée à explorer le Patterson Inlet et sa nature sauvage, nous prenons enfin le temps de passer un peu de temps au village d’ Oban,
.

le seul village de l’île, avec moins de 400 habitants, est situé sur la baie principale de Half Moon Bay.

sur la presqu’île de Acker’s point, de belles maisons, et de nombreux bateaux de pêche

Nous allons faire quelques courses à la supérette Four Square, la chaine néo-zélandaise qui est présente partout sur le territoire, en particulier sur les petites stations balnéaires,  et qui nous facilite bien la vie.

Elle est particulièrement bien achalandée pour les randonneurs, avec des sachets de nourriture lyophilisée, . 

puis un stop au Southern Sea Hotel s’impose : seul établissement ouvert 7J7, son pub est toujours bondé, de randonneurs, de locaux, de touristes, de yachties comme nous…

leur collection de photos anciennes est aussi impressionnante, ce lieu est la mémoire de Stewart!
 

Moana Gardens

Petite promenade du soir vers les Moana gardens, jardin public issu d’une donation de collectionneuse qui rassembla les plantes principales de l’île Stewart. . 

Je passe aussi plusieurs minutes à observer et écouter un Tui, autre oiseau emblématique de Nouvelle-Zélande, super élégant avec ses plumes noires bleutées, et son petit col blanc agrémenté de deux petites boules blanches.
 

et son chant est inimitable!

Musée de Stewart Island

Le petit  musée de Stewart est aussi très riche en objets et histoire locale : on y apprend comment les premiers colons venus chasser le phoque à la fin du 18ème siècle se sont plutôt bien entendus avec les Maoris sur place, formant des couples mixtes qui assoiront plus tard la communauté de l’île. 

Les peaux étaient travaillées de manière différente qu’elles soient envoyées en Europe, en Chine ou aux Etats-Unis. Ici des chaussons magnifiques, curieux chausson simple pour 2 pieds!!

A partir de 1810, les animaux deviennent moins nombreux et la chasse moins rentable.

Une deuxième époque fut celle de la pêche à la baleine, plus industrielle, en particulier dans les années 1800 à 1830.

Aujourd’hui, c’est toujours la pêche, et l’élevage de poisson qui fait vivre Stewart, mais aussi un peu le tourisme : depuis plus d’un siècle, les néo-zélandais et étrangers viennent y passer quelques jours ou quelques semaines, à la recherche de cette nature intense, intacte et généreuse. 

Nous en apprenons aussi beaucoup sur les coquillages et animaux : plusieurs personnalités de Stewart furent de grands collectionneurs, de coquillages, algues, plantes, animaux…. et ont laissé à la communauté scientifiques des travaux remarquables, bien qu’étant de complets autodidactes. 

Une des curiosités de Stewart et des petites îles alentours,  c’est la collecte de « titi »,ou « muttonbird », des oiseaux que l’on trouve  des petites  îles à l’est du Patterson Inlet. Il s’agit du Puffin, un oiseau à la chair tendre et grasse, proche en goût du mouton ou du poulet. 

La « récolte » de Puffin ou Muttonbirding a lieu depuis des siècles,  elle est toujours effectué et régulée par la population Maorie de Rakiura- une dérogation qui leur permet de garder cette culture ancestrale.

Une fois par an, en mars, pendant 6 semaines, les familles se réunissaient sur les îles pour capturer les jeunes oiseaux, les plumer, les évider, les saler puis les sécher; Ensuite, les oiseaux étaient noués ensemble, mis dans des sacs faits de laminaires et mis à sécher au soleil. 

Cette nourriture protéinée de « longue conservation » était capitale dans la diététique des populations locales, leur permettant de survivre l’hiver et au début du printemps lorsque les autres ressources étaient plus rares ou plus difficile à aller chercher. 

C’était un type de nourriture très prisé lors des fêtes et rassemblements  : mariages, enterrements, Mais c’était aussi une monnaie  d’échange contre de l’artisanat ou un cadeau de valeur pour les amis et la famille. 

On en trouve dans quelques restaurants parait-il, et poissonneries, comme nous pourrons le constater à Dunedin. 

Nous terminons la visite par l’histoire des ferrys ralliant Stewart à Bluff sur l’île du Sud : à Stewart, les besoins ont toujours été d’un cargo mixte, qui soit capable de transporter un bon nombre de passager (pour les périodes touristiques)  et aussi de fret pour le commerce. 

Après 8 jours au Partterson Inlet, nous faisons cap au sud de Stewart vers Port Pegasus, une autre rade réputé sauvage et magnifque avec ses montagnes granitiques. 

La suite sera publiée dans un prochain post : Stewart Island – Port Pegsus.