POrt-Vila, Efate

Vanuatu, mai 2023

Arrivée à Efate, île principale du vanuatu

Efate, c’est l’île où se trouve la capitale du Vanuatu : Port-Vila. C’est là que nous devons déposer mon frère Thomas qui reprend son avion dans quelques jours pour Nouméa puis Paris. 

Nous avons hâte de découvrir cette nouvelle île, et de voir la capitale, mais nous aspirons surtout à quelques jours de repos après avoir enchainé depuis 8 jours :  la traversée Nouvelle—Calédonie /Tanna en en 36h, une arrivée de nuit à Port-Resolution, puis un allez-retour de 2x20NM entre Port-Résolution et Lenakel pour la clearance avec retour de nuit, la rando au volcan le lendemain, suivi  d’une nav’ de jour de 40NM vers Erromango, la visite du village puis une nav’ de Nuit de 80 NM entre Erromango et Efate. 

Bref, depuis quelques temps, les nuits sont courtes…

Alors nous jetons l’ancre dans une baie tranquille et calme, aux eaux translucides. Un programme baignade, ballades, farniente, wingfoil…

La baie de Mele est grande, calme au petit matin, avec des bancs de fumée qui stagnent au-dessus des plaines : les habitants ont beau habiter aux portes de la capitale, ils ont un style de vie traditionnel et cuisinent au feu de bois. La cuisine est le plus souvent une petite case indépendant logée à quelques mètres de la maison principale, pour éviter les incendies dramatiques. 

Nous sommes mouillés entre la plage et un petit resort. 

Mele Bay

Sur la plage, un petit bar de plage qui vient de réouvrir – beaucoup de lieux touristiques sont resté fermés pendant les années Covid, le pays étant resté isolé 2 longues années… Il réouvre tout juste, et nous sommes parmi les premiers voiliers à venir aux Vanuatu depuis 3 saisons. 

C’ets aussi le grand retour des touristes australiens, chez qui c’est l’hiver.  

 

Le matin les enfants du village vont à l’école en passant par la plage, devant les villas en rénovations (les cyclones ont fait des dégats…). 

Sur Saga il reste encore un bon mois de travail scolaire. Donc tout les matins ça bosse! Mais l’après-midi, nous sortons la case nautique. Anna reprend son initiation au wingfoil qu’elle avait commencé à Fiji il y a 6 mois . Depuis, les conditions n’ont pas été propices, ni en Nouvelle-Zélande ni en Nouvelle-Calédonie où la crise requin a fait fermé les plages et ilôts de Nouméa. 

Nous avons fait des émules, et Vera, notre voisine de mouillage sur Manaca sort aussi sa planche de wing. Il n’y a pas tout à fait assez de vent pour décoller, mais on apprend toujours à passer du temps sur l’eau!

Cascade

Nous apprenons que sur les hauteurs, une très jolie cascade se visite. 

C’est au bout de la rue, juste derrière la plage, l’occasion de sa balader un peu et de longer le village, avec nos amis de Fou de Bassan : l’arrêt de bus, un petit commerce, le cimetière…

En fait de cascade, c’est un véritable petit parc d’attraction avec bassins, chutes d’eau naturelles… nous sommes un peu tard pour en profiter et négocions un demi-tarif, car ce que nous voulons c’est voir la grande cascade qui se trouve plus haut, et non pas ces bassins aménagés, par ailleurs assez réussis. 

Notre guide, qui s’appelle Loïc, est charmant. Il est bi-culturel, avec des  parents originaires de Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu. il a d’ailleurs vécu dans les deux pays.

Il nous raconte combien la période Covid a été compliquée économiquement. Ce site par exemple ne recevait plus aucun touriste, mais s’est ouvert alors aux populations locales, avec un tarif divisé par 4! Il est la propriété d’un chinois de Nouvele-Zélande ; les chinois sont nombreux à investir au Vanuatu et à financer des infrastructures. 

Après un petit quart d’heure de marche à travers la foret, nous y voilà! Les chutes sont assez spectaculaires. Et fort rafraichissantes, ce qui est très agréable car la chaleur ces jours-ci est accablante avec jamais moins de 30°. 

Il est temps de redescendre pour ne pas être pris par la nuit à notre retour : les journées se terminent top, il fait nuit à 17h30. 

Cap sur Port-Vila, distante de quelques milles nautiques. Sur la côte quelques très jolies villas et petits hotels.

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Port Vila, capitale du Vanuatu

Puis la ville, avec une architecture mélangée que l’on retrouve un peu à Nouméa, le port commercial et ses conteneurs, et un quai de chargement en construction

 

Voilà Saga amarré sur bouée en face du « Yacht Club »  : un lieu qui offre des services aux bateaux : restaurant, laverie, gaz, corps-mort, carburant….

au Musée national

Nous avons quelques heures devant nous dans l’après-midi, et j’ai repéré que le petit musée national n’était pas loin à pied : il m’a été recommandé par une enseignante universitaire croisée sur le volcan de Tanna qui vient régulièrement enseigner à Port-Vila dans le cadre de la coopération universitaire.

Son domaine : le tourisme! Elle a récemment emmené ses étudiants ni-Van au musée national pour les connecter à leur culture, leur passé, leur histoire et leur monter combien il était important de s’en inspirer pour proposer une offre touristique authentique. 

Nous avons beaucoup de chance et tombons à moins d’une heure de la fermetuire, sur un merveilleux guide, Edgar, qui vient de l’île de Pentecôte et a été initié par ses parents à l’art du dessin sur sable, une tradition orale et artistiques typique des îles du Nord du Vanuatu. 

Il s’agit de dessiner au doigt levé dans le sable tout en racontant une histoire, une légende, un conte populaire : toujours la même histoire, associée au même dessin. Un manière de transmettre la culture et les mythes, de génération en génération.

C’est aussi une pratique qui génère du bien être, de la relaxation

Nous découvrons avec enchantement cette pratique, qui se révèle, pour nous spectateurs, hypnotique. 

mais Edgar est aussi et surtout un musicien : avec la flute traditionnelle, 

il nous joue sur ce curieux piano de bambou l’hymne national du Vanuatu…

Puis à notre grande surprise,  l’hymne national français

Mais saviez-vous que le Vanuatu – qui s’appellait “Nouvelles-Hébrides” était jusqu’en 1981 sous protectorat franco-britannique, avec deux gouverneurs de deux pays différents et donc deux hymnes nationaux!

On aime cette culture qui vénère autant les cochons! on en rapporterait bien  à la maison l’un de ces dodus cochons de bois!!!

Puis nous parcourons rapidement le petit musée qui ne vas pas tarder à fermer ses portes :

nous repérons quelques oiseaux dont le poulet de jungle et le mégapode, un animal dont l’habitat est menacé. 

Et surtout, impressionnants, les masques en bois sculptés, les totems, et les traditionnelles pirogues en bois creusé toujours utilisées au quotidien sur les îles : on les appelle « Dugout », à prononcer à l’anglaise. Nous aimerions avoir un peu d’explications sur ces pratiques ancestrales, mais l’on sent que la muséographie est  sommaire. 

le musée a lui aussi souffert du cyclone

Au supermarché

Après le musée, les courses, au supermarché. Et quelle surprise de voir le rayon de blé noir bien achalandé! décidément, les bretons sont partout.

Je fais surtout le plein de produits locaux : poivre blanc, pâte de vanille, café, chocolat…

Et les garçons achètent des chemises!

J’apprend un peu de Bislama au restaurant : il s’agit en fait d’un “pidgin English”, un anglais mélangé de français, de portugais et d’indien…

Au marché de port Vila

Le lendemain matin, direction le marché où je me rend à pied depuis le Yacht Club : en fin de marché, Loïc viendra me récupérer en annexe avec mon chargement. 

Côté mer, les cuisines, avec des petits restaurants installés dans des corners. 

Côté rue, le marché. 

La base de l’alimentation sont les légumes racine : plusieurs sortes de Taro, de Yam, des patates douces et en assaisonnement, la coco… En légumes vert toutes sortes de légumes feuilles, que l’on appelle Brèdes à l’île Maurice. 

Je retrouve aussi avec bonheur les fougères d’eau douce, un délice que j’ai découvert à Fiji, un légume vert au goût très délicat. Je les cuisine comme des jeunes pousses d’épinards, cru ou à peine cuit à la vapeur, puis assaisonné. 

Un soin particulier est apporté à la présentation des produits, à leur agencement en bouquets, faciles à transporter, et élégants,  comme ces petits piments tressés. 

et bien sûr les ananas, les arachides ; je retrouve certains des légumes de Maurice comme la margoze (sorte d’aubergine amère) et le pipengaille, très versatile,  qui se cuisine comme une courgette. 

le plein de fraicheur est fait , avec un gros bouquet de basilic, d’énormes pamplemousses, des bananes etc…pour deux semaines!

Nous appareillons dans le foulée et quittons Port-Vila…

…pour Epi ou nous avons rendez-vous dès le lendemain pour des régates de pirogue!