Moorea

juillet 2022

Moorea nous voilà! Après une petite escapade à Tetiaroa, nous avons fait route sur Moorea, une vingtaine de milles de navigation océanique fort agréable!

Nos amis de Vitia testent leur toute nouvelle voile d’avant, un gennaker de chez Technique Voile : il est magnifique! 

Nous visons le mouillage de Vaiare, là ou arrivent les ferrys qui font la navette presque toutes les heures entre Tahiti et Moorea : le snorkeling près de l’hotel Sofitel y est parait-il très joli. Nous y trouverons aussi un avitaillement facile d’accès en annexe et nous l’espérons, un lieu pour déposer  nos poubelles. 

Au loin : Tahiti!

En effet, les fonds sont assez jolis, non loin du bateau. 

Je plonge sur notre ancre, et croise cet jamusant petit diodon

des jolis coraux, et un poisson-lion. 

Je vais plonger sur l’ancre,

Et c’est une raie léopard qui me surprend, sur qui je tombe nez à nez. Elle  m’emmène sur le tombant voir ses compagnes, qui nagent en formation.

Un petit tour à terre s’impose pour le ravitaillement. En ce moment, nous avons des possibilités de ravitaillement hebdomadaires. Sur chacune des îles du Vent ou des îles Sous le Vent, où nous allons naviguer en juillet et août, nous trouverons une bonne supérette et des marchés : nous faisons donc les courses plus régulièrement, et n’avons pas besoin du congélateur. Le bilan énergétique est donc très favorable sur Saga! 

Nous amarrons l’annexe à la marina.

Une heure et demie plus tard – oui, c’est long les courses quand on ne connait pas les rayons du magasin, et que les vendeur-vendeuses de fruits sont éparpillés sous les arbres du terre-plein – les courses sont faites! Merci Anna et Arthur de votre aide. 

Et ce midi, nous nous régalerons d’un carpaccio de thon au fruit de la passion : j’ai l’habitude de faire des carpaccios au citron-gingembre ou à la vanille, mais là j’ai remplacé une partie du citron par la pulpe du fruit de la passion, sur les conseils de la dame qui m’a vendu des fruits sur le bord de la route : un régal!

Par contre, pour les poubelles, c’est un vrai problème! Aucune solution à Moorea pour les bateaux de passage, pourtant nombreux…. Il n’y a d’ailleurs pas de taxe de poubelles concernant les voiliers, en tous cas pas aux îles sous le Vent ni aux île du Vent – contrairement à Fakarava aux Tuamotu, part exemple où il convient de payer une taxe déclarative de 1000 cf/semaine, soit8€  par semaine, ce qui ne semble pas prohibitif, en contrepartie de quoi existe des bacs de collecte dans les villages, pour les bateaux.

Donc pas de solution, ni à la marina, ni au supermarché ni sur le front de mer. La question des poubelles est traitée… comme si elle n’existait pas! Nous ne trouverons ainsi  à Moorea ni à Tahaa de lieu ou les déposer. Concernant les containers privés, chacun semble payer au sac, ce qui encourage les décharges sauvages ….  Certains plaisanciers indélicats et/ou irrités de cette inexistance de solution déposent leurs sacs poubelles dans des lieux inappropriés – comme ici ce tas de sacs au pied des containers de recyclage de verre….  Ces questions pour délicates qu’elle soient n’en restent pas moins essentielles : et quelle illusion de se croire qu’en ignorant les problèmes, ils disparaitraient…

Mais les relations plaisanciers-autorités sont délicates à Moorea puisqu’un plan de restriction des mouillages a été promulgué récemment suite à une augmentation de la fréquentation de sbateaux de voyage : inaplicable, inadapté (un maximum de 30 bateaux dont 20 dans des mouillages trop profonds pour espérer une bonne tenue de l’ancre), il a été retoqué et n’est finalement pas appliqué.

En pratique, nous pouvons mouiller partout, sauf dans les zones interdites et protégées.  Heureusement,  au quotidien, les relations avec la population locale sont excellentes. 

En revanche, le ressenti pour nous voiliers-voyageur est mitigé avec cette reglementation peu lisible et ce manque de considération. Tout cela est un gachis. 

Nous changeons de mouillage peu après,  nous sommes sur le banc de sable au sud de la passe. 

C’est encore plus beau!

Et toujours ces raies léopard, majestueuses, autour de  nous! 

Et aussi une pastenague, qui farfouille son déjeuner dans le sable : elles aiment particulièrement les abords des chaines de mouillages qui libèrent de petits animaux caché dans le sable. On ne s’en lasse pas. 

Mais aussi de jolis poissons coralliens comme ces deux poissons ange-empereur à la livrée si caractéristique, rayés d’indigo, de jaune et de blanc

Baie D'opunohu

Puis nous appareillons en direction de la baie d’Opunohu. 

Nous avons décidé de profiter des vacances scolaires pour impliquer plus les enfants dans les manœuvres, en particulier celles d’appareillage, quand nous quittons ou arrivons dans un mouillage. Notre but est de les rendre autonome tous les deux, et pour qu’ils puissent nous seconder en cas de coup dur. Imaginons un adulte avec bras cassé ou une entorse au poignet : ils nous seraient d’une aide précieuse! Et à 13 et 10 ans, après une année passée sur le bateau, ils ont de solides bases pour devenir vraiment compétents sur de nombreuses tâches ou manoeuvres. 

En ce moment, Arthur gère l’appareillage au moteur, Anna  est au guindeau et à la GV. 

Nous passons devant la baie de Cook, assez spectaculaire, 

mais pas autant que la baie d’Opunohu!

En chemin, nous croisons ce semi-rigide arrêté en pleine mer devant le récif .  Immobile, il semble transporter des touristes : sans doute une sortie pour observer les baleines car la saison des migration bat son plein.  Juillet, et surtout août et septembre sont les 3 mois où l’on a le plus de chance de voir des baleines près de Moorea.  

Quelle chance, nous en croisons une! Elle sondera vite et nous ne l’apercevrons qu’une fois en surface. 

Le mouillage est relativement rempli, mais il y a de la place pour tout le monde. 

Le fond de la baie est plus tranquille, mais nous décidons de rester près de la plage :

le cadre est enchanteur, grandiose, les mots me manquent.

La plage publique en face est très agréable, 

et les lumières de fin de journée particulièrement douces.

Une journée au Motu Tiahura

Au  réveil le temps est magnifique : pas un nuage à l’horizon, ce qui est finalement rare! Voilà que s’annonce LA plus belle journée de la semaine, très ensoleillée : plutôt qu’une randonnée, qui était aussi dans nos plans, c’est une journée snorkeling et sur les motus que nous préparons, sur les traces du voyage de MOBY ; nous allons revisiter le site où nous avions passé 8 jours enchanteurs en 2016.  Depuis, ce mouillages est interdit, à des fins de protection environnementale.

Dans tous les cas, notre tirant d’eau actuel nous aurait empêche d’y accéder : nous calons en effet 130 cm contre 90 sur Moby. 

A l’image de ces vacanciers en pirogue modernes et traditionnelles à la fois, nous mettons cap sur la partie Ouest du lagon

c’est parti!

pour une belle journée pleine d’aventure!

Nous passons devant un bel hotel sur pilotis désaffecté : nous en croiserons plusieurs aux îles de la Société, signe que la fréquentation touristique n’est plus si forte qu’avant?

L’hotel Tipanier, lui, est toujours là, sur un superbe emplacement lui aussi.

Nous laissons à notre droite les motus Tiahura et Fareone, pour entrer dans le lagon ouest, à la pointe Hauru, lieu de l’ancien club Méditerannée, fermé depuis 20 ans. Récemment, le gouvernement a racheté des terres aux propriétaires pour que la population puisse au moins accéder à la plage. 

C’est là, dans cette piscine turquoise, que nous avions mouillé Moby en 2016. 

Nous tentons un petit snorkeling dans le lagon, un peu décevant car si les coraux sont assez jolis, on trouve peu de poissons. 

Nous retournons vers les motus, 

et entre les deux îlots, les fonds marins sont  très vivants  : le snorkeling est très agréable,

Nous nageons entre de très belles patates 

et une vie marine active avec des carangues!

Rencontre avec un poulpe

 Mais LA rencontre du jour se fait avec ….un poulpe! il est incroyable et nous « jouons « avec lui quelques minutes. 

Il a une capacité à transformer sa couleur et la texture de sa peau en quelques secondes, c’est stupéfiant, un vrai roi du camouflage!

Comme ici, couleur corail, puis sable, puis roche

Déjeuner au Coco Beach

Notre escale suivante, c’est le resto Coco Beach sur le motu Tiahura

Après une heure et demie de snorkeling, nous avons mérité un bon repas. 

à l’ombre des parasols et des filaos . 

Hamburger de poisson, travers de porc ou …poulpe justement au menu! J’avoue ma culpabilité de raffoler de la chair de cet animal pourtant si gracieux et élégant sous l’eau; Il respire l’intelligence mais est pourtant mal connu, et en ce moment décrié des pêcheurs de crabe-araignée bretons qui voient d’un mauvais oeil l’animal envahir leur zone de pêche.

Je rêve pour ma part de le retrouver plus souvent aux étals de poissonniers bretons ou sur les cartes de restaurants

Nous restons trainer un peu à table.

Pas d’excès d’alcool un petite bière suffit pour ce midi!

Nager avec les raies

Et pour clore cette incroyable journée, une stop au retour sur le banc de sable, le rendez-vous des requins pointes noires et des raies pastenagues : nourries de la main de l’homme – eh oui, c’est toujours autorisé ici dans certains lieux du lagon-, elles viennent nous coller de très près et ne sont pas farouches. 

les enfants se régalent, virevoltent de une bonne heure avec ces animaux

Requins mais aussi carangues, balistes, poissons Picasso : c’est un festival!

Les enfants s’approchent tout près de raies, jusqu’à les toucher ; seul leur dard est venimeux, et elles ne l’arment qu’en cas d’attaque, pour se défendre.

Celle-ci clairement, cherche les calins!

Une journée idyllique s’achève, intense et bien remplie. Contrastant avec celle de la veille, banale et calme, avec moins de relief : mais ce qu’on aime, c’est l’alternance des deux, et il faut savoir vivre des moments tranquilles pour mieux apprécier les moments exceptionnels. 

Le lendemain soir, nous quittons Moorea pour Tahaa ou nous attendent plusieurs jours de festivités avec nos amis du GLYWO. A notre regret, nous n’aurons pas le temps de faire plus de mouillages à Moorea, ni d’effectuer des randonnées, pourtant superbes.

Mais la journée de la veille était tellement exceptionnelle qu’elle continuera à nous nourrir de souvenirs pendant de longs jours! Il en est ainsi de la vie de bateau, nous sommes « condamnés » à avancer, sur la route de notre tour du monde, finalement assez rythmé. 

Nous appareillons peu avant le coucher du soleil, et alors  que nous sommes en mer, le Windspirit, paquebot à voile à 4 mats sort de la passe, en même temps que Vitia…. qui laissent passer l’impressionnant voilier.  

Il est encore plus beau sous voiles.