Taravai et les motus de l'est

avril 2022
+ sur les Gambier en vidéo

première visite à Taravai

Le dimanche qui suit notre arrivée dans l’archipel des Gambier, les copains de Kumbaya nous emmènent sur l’île de Taravai, où Herve et Valerie, un couple installé là depuis une douzaine d’année a décidé d’ouvrir son jardin et son BBQ tous les dimanches aux voiliers de passage. 

La passe pour accéder à leur petit paradis n’est pas évidente  : balisées par quelques bouées de fermes perlières, le fond de corail fait qu’elle n’est pas franche et difficile à visualiser.

Kumbaya passe devant. Nous suivons, avec Arthur dans les étraves : c’est lui l’oeil de lynx de la famille. 

Nous passons une merveilleuse journée, en la compagnie de nos hôtes Hervé et Valérie, ainsi qu’avec une demi-douzaines d’autres bateaux de voyage comme nous,  réunis autour de la grande table, sous les arbres, partageant un repas où chacun a apporté un ou deux plats. 

La journée se poursuit par une partie de pétanque, puis par du volley-ball : c’est sportif!

Nous avons conscience de vivre des moments précieux, dans un lieu exceptionnel. 

Pendant ce temps, les 7 enfants sont éparpillés partout, joyeuse bande heureuse comme tout dans ce petit paradis au bord de l’eau; Ils se font des batailles de méduses (non urticantes!), dressent des châteaux de sable, en compagnie d’Ariki, l’enfant de la maison, qui a 10 ans et est scolarisé la semaine au village. C’est nouveau pour lui, car il a suivi les cours du CNED pendant quelques années, en compagnie de son grand frère qui vit désormais à Tahiti. . 

Les fameuses méduses inoffensives!

Le lendemain, lundi, pendant que Loïc joue au coiffeur, je vais chercher les légumes commandés à Hervé. Il s’occupe d’un très beau potager et surtout de dizaines d’arbres fruitiers : pamplemousses, citrons, avocatiers, papayers bien sûr, mais aussi fruits de la passion, fruits à pain, bananiers etc….

Il cultive aussi des salades, tomates, herbes fraiches, qu’il vend à sa famille au village qui prépare des plats à emporter, mais aussi aux voiliers de passage. 

Car il n’est pas si simple de trouver des fruits et légumes aux Gambier : dans les commerces, on ne trouve que des produits d’épicerie et des surgelés venus de Tahiti, et dans les frigos, seulement du beurre, un peu de fromage et de crème. 

Aucun légume – à part le trio oignon-ail-échalotte et très rarement un pochon de patates douces ou de radis blancs–! ET aucun fruit. Il faut se les procurer chez l’habitant, car chacun cultive ici un potager. La terre est généreuse, et les anciens ont planté des arbres qui donnent à profusion. La générosité des gambiens n’est pas que légendaire, et nous serrons ainsi couverts de citrons et de pamplemousses à plusieurs reprises par les habitants. 

Mais là, je suis heureuse de pouvoir passer une commande, et d’être un peu autonome pour partir une semaine aux motus, ces îlots de sable et de cocotiers sur le pourtour est de l’archipel.

le "village" de Taravai

En compagnie des Kumbaya toujours, nous partons visiter le « village » de Taravai : 

il ne reste plus que 5 à 6 maisons habitées à l’année, le long du chemin qui mène de chez Valérie et Hervé à l’église.

Je devine l’ancien presbytère, 

puis l’église, 

assez majestueuse, malgré son relatif état de délabrement intérieur.

Des échafaudages indiquent que des travaux sont en cours : les tuiles empilées sont un indice. 

le toit neuf en est un autre

Le site devait être majestueux, à l’époque où Taravai accueillait plus de trois milles habitants! On se demande d’ailleurs comment une telle quantité d’humains pouvaient vivre en autonomie. 

Partout, des bananiers, pamplemoussiers, cocotiers.

Il est temps pourtant de quitter nos hôtes et de les laisser vaquer à leur occupations de la semaine. Car même si comme me l’annonce Valérie, ce lundi est comme « un petit dimanche », du fait de la présence de nos bateaux, ils ont du travail!

Un second dimanche à Taravai

Nous retournerons une semaine plus tard,  à Taravaï , mais sur POMIII. Alors que nous sommes coincés au village de Rikitea un week-end (dans l’attente de pouvoir refueler avec le NuKu Hau – lire le post précédent), Domi et Mapie  nous proposent de nous emmener déjeuner à Taravai chez Hervé et Valérie. Ils ne sont en effet jamais venus encore et nous avons à coeur de leur faire rencontrer nos hôtes. 

Nous laissons donc Saga et Im’possible au mouillage et filons tous – nous sommes 7 adultes et 2 enfants de 3 bateaux différents – à bord de POMIII, pour la journée.

Nous guidons Domi dans la passe, le long des bouées, 

et laissons nos amis découvrir la beauté de cette île.

l’enchantement qu’elle dévoile est réél

Nous voilà au mouillage!

Les enfants sont heureux de retrouver Ariki et son camp sous les arbres. 

Ils font plus ample connaissance car ils ne sont que 3 enfants ce dimanche, et jouent avec les chèvres, les chiens, le chat. Arthur s’initie à ouvrir des noix de coco avec Ariki

pendant que les adultes profitent d’un bon déjeuner : poulet au BBQ, salades de papaye verte, salade de haricots, saucisses, et un excellent crumble réalisé par Valentine. 

Le cadre est véritablement enchanteur et la vue sur l’archipel laisse rêveur. 

Nous enchainons par la traditionnelle partie de pétanque dominicale :  il y a du niveau car nous avons des sudistes parmi nous. Valentine s’avère redoutable, tout comme Sébastien. Mapie et Domi sont aussi des adversaire très doués. 

Les enfants ont passé l’après-midi à construire une forteresse de sable, et sont tristes de devoir se quitter. 

Le lendemain, nous revenons avec Saga récupérer les légumes commandés à Hervé,

Nous sommes  parfaitement bien mouillés devant l’église, mais avons en tête d’explorer une baie magnifique au sud  de Taravai ; 

Malheureusement, la baie n’est pas cartographiée, et en approchant de son entrée, le mauvais temps nous empêche de bien voir la passe. Il faut dire que le soleil non plus n’est pas favorable. 

Dans le doute, et alors que nous ne voyons que du corail et pas de fond de sable, , nous retournons à Taravai devant la plage d’Hervé et Valérie. 

Alors qu’une belle éclaircie se profile, nous décidons d’envoyer le drone pour explorer la baie du ciel  : le site est merveilleux, quel dommage, nous nous sommes présentés là-bas au mauvais moment…

Nous décidons d’aller l’explorer en annexe, car il y a une sorte de fausse passe accessible aux annexes. 

Notre exploration de Taravai s’arrêtera là : il faut savoir composer avec la météo, qui n’est pas toujours favorable. Nous quitterons Taravai sans avoir exploré les baies du sud et de l’ouest, tant pis : les motus des Gambier nous attendent!

Le motu-aéroport : Totegegie

Les motus proches de l’aéroport nous semblaient des spots idéaux pour le wingfoil. 

Comme aux Tuamotu, îles coraliennes en forme d’atolls, la piste se trouve sur un motu : là que l’on trouve l’étendue de terre la plus longue et plane pour construire une piste. 

Nous y retrouvons Biotrek

et POMIII au motu Totegegie. 

Nous mouillons un peu au nord de la piste et profitons du bon vent pour faire de la wing, car le spot du village n’était pas le plus adéquat.

Arthur se régale, et nous aussi! Il faut dire que le cadre est grandiose. 

Arrivée de mon frère Thomas!

C’est aussi à Totegegie que nous avons récupéré en fin de séjour mon frère Thomas, arrivé en avion de Brest, via Paris-Los Angeles et Papeete. Nous sommes mouillés devant la piste et allons en annexe le récupérer!

…dans ce petit port tout spécialement conçu pour le traffic aéroportuaire, qui accueille la navette officielle 

comme les annexes ou les speedboats des pensions ou des particuliers.

Nous allons profiter en famille des bons spots des motus pour faire du wingfoil tous les 4!

Wingfoil au motu Tauna

Nous décidons le lendemain de pousser un peu plus au sud vers un autre motu, Tauna, dont on nous a dit grand bien pour les sports de glisse.

Nous sommes seuls au mouillage et profitons du spot. 

Il est encore plus sublime que Totegegie.

Je continue à progresser en wingfoil (aile bleue et orange, planche rouge et blanche), et commence à tenter des jibes, en arondissant mes virages d’empannage. Arthur lui est très à l’aise et jibe comme un pro! (aile jaune et grise, planche bleue)

Loïc envoie le drone, ce qui n’était pas possible aux abord de l’aéroport : les vols de drone  sont interdits aux abords des pistes, et bien que les avions ne se posent que 2 fois par semaines,  les drones intègrent ces zones interdites et sont bridés tout le temps. .

Le snorkeling s’annonce très sympa avec tout ce corail. 

Un peu plus au sud, voilà le motu de Tekava. Qui abrite des canyons de corail qui ont l’air très beaux et qu’il nous tarde d’explorer. 

par contre, les images de drone nous montrent qu’il ne serait compliqué d’y mouiller, surtout que nous somems désormais 4 bateaux-copains!

Nous sommes en effet rejoints assez vite par  Biotrek, POMIII et Im’possible.

C’est l’endroit idéal pour une soirée feu de camp, et cela fait très longtemps que les enfants attendent cela, pour le plaisir de faire, un feu, d’y griller des saucisses, et des brochettes de chamallows!

Le lendemain, le temps est idéal pour les débutants en wingfoil.

Anna commence son initiation : maniement de l’aile d’abord, puis une séance de foi tractée.

Elle est suivie de Mia, équipière sur Biotrek et qui dans dans sa vie d’avant tenait une école de kitesurf à Virginia Beach, aux USA : en deux séances, elle vole! Youhou!!!

le temps est un peu menaçant, alors que nous aimerions organiser un BBQ sur la plage. 

Finalement, les planètes s’alignent : la lune est pleine, 

Le lever de lune est superbe, et nous célébrons cela par un apéro beach, avec un feu bien sûr! Pas de brochette cette fois-ci, mais des braises, et des flammes

en milieu de journée, nous allons explorer le récif : le temps est calme, et nous tentons de survoler la barrière pour accéder aux canyons de l’extérieur : la vie marine est intense…

Le lendemain matin, Loïc envoie le drone, pour explorer du ciel le récif et trouver des spots de snorkeling intéressants. Ces canyons au sud du motu Tekava semblent intéressants, mais se révèleront pauvres en corail et vie marine.

C’est finalement tout proche du motu Tekava que nous nous régalerons : une fausse passe très vivante avec beaucoup de courant. 

Les enfants se régalent en apnée et s’entrainent, toujours plus profond, toujours un peu plus longtemps. 

C’est Anna qui réalise le petit montage vidéo ci-dessous avec un échantillon des requins croisés pendant nos snorkelings. 

Ce jour-là, c’est le lundi de Pâques! Pour marquer le coup, et n’ayant pas trouvé d’oeufs en chocolat au village, je confectionne pour la première fois un saucisson…. au chocolat fourré de guimauves et de speculoos. Le rendu est vraiment pas mal, et le gout délicieux!!

Le vent souffle encore une fois en fin de journée, nous sortons tous les 4 en wingfoil : nous avons de quoi naviguer trois par trois, alors c’est les chaises musicales !

Mère et fils

frère et soeur

oncle et neveu

Et Loïc tout seul

Cueillette à Akamaru

La fin de notre séjour aux Gambier approche… Déjà bientôt 3 semaines que nous sommes là. Nous serions bien restés encore plus longtemps, mais il nous tarde aussi de passer du temps aux Tuamotu et d’y retrouver les copains  : les enfants en particulier sont impatients de retrouver leur copain Vitali qui est aux Marquises sur Vitia. 

Il nous reste une toute dernière île qu’il me tient à coeur de visiter : Akamaru.

Malheureusement, notre tirant d’eau est un peu trop important pour pouvoir rentrer et rester dans le lagon, d’autant plus que du mauvais temps est attendu.

Nous allons donc opter pour un mouillage de jour, à l’extérieur. Les bateaux-copains nous ont parlé avec émotion de cette île quasi déserte, ou seul un couple de personnes âgées réside, entretenant l’église et les allées. Un autre jeune couple, Rémi et sa compagne, habite sur le lagon dans un maison-bateau-flottant. Les autres maisons ne sont accupées que ponctuellement. 

Le temps est maussade, très maussade, et c’est sous la pluie que  nous mettons pied à terre, pour visiter, et cueillir nos citrons et pamplemousses, en prévision des Tuamotu une escale que nous savons être pauvre en  fruits. 

Partout ici, des arbres, des fruits, bananiers, lianes, fleurs 

L’île-jardin est magnifique, même sans soleil. 

Et cet incroyable hibiscus-corail, aux pétales si délicats.

des roses aussi, 

des ruines, 

et un calvaire!

La récolte de pamplemousses et de citrons est excellente :

Nous aurons de quoi tenir le mois qui vient sans problème avec tous ces agrumes!

Un dernier stop à taravai

Nous levons l’ancre et allons dormir à Taravaï, pour récupérer une énième commande de fruits et légumes à Hervé, et faire ultime BBQ sur la plage. 

Plus que maussade, le temps est au déluge!

Pendant ce temps, Loïc s’attelle avec Tom à la dernière partie de réparation de notre pilote automatique : le nettoyage des moteurs de la pompe hydraulique du pilote . Nous soupçonnons en effet que l’usure des charbons soit une des raisons de la panne. 

Un petuit coup de soufflette (avec la pompe de kite!) et ca repart! Le pilote dervait tenir le coup jusqu’à sa réparation définitive à Tahiti mi-juin. 

Nous devrons annuler le BBQ, cause météo, mais passerons tout de même dire au-revoir à Hervé et Valérie qui nous ont si généreusement accueilli chez eux lors de deux dimanches mémorables.

Je ne manque pas de remplir leur livre d’or, qui depuis toutes ces années est très riche! Nous laisseons une petite trace : quelques graines de fenouil de mon jardin breton, qui je l’espère poussera dans le potager d’Hervé, et la recette du cocktail que nous buvions le soir aux Gambier, avec les agrumes locaux. 

Un dernier câlin au petit chat Kahia, 

et une photo de famille avec Valérie – Hervé est déjà parti au village emmener Ariki dans la famille avant la reprise de l’école lundi matin.

Je suis très touchée par le geste de Valérier auquel je ne m’attendais pas. La tradition est d’offrir un collier de fleurs fraiches à celui qui s’en va, le  jour de départ, cadeau qui signifie qu’on attend son retour. 

Et pour que le voeux soit validé, il faudra jeter en mer le collier en quittant les Gambier. 

Une bien belle tradition, que j’appliquerai à la lettre. 

Je passe aussi déposer son collier à Mapie

et rentre ranger mes fruits et légumes.

Nous voilà plein de vitamines et le coeur gonflé de ce séjour magnifique à tous points de vue : la découverte, les rencontres, les paysages, la vie sous-marine, la culture locale et la gentillesse des habitants. 

Une chose est sûre, nous reviendrons!!!