Malakula, les îles masquelyne

mai 2023

Depuis Epi, c’est une petite navigation d’une vingtaine de mille qui nous mène au sud de l’île de Malakula, dans un petit archipel nommé Maskelyne Islands. 

a la recherche d'un spot de wingfoil

Nous avons repéré les lieux en cartographie et image satellite, à la recherche d’un bon spot de wingfoil. Avec nos bateaux copains Pom3, Vitia et Biotrek, nous sommes tous en manque de glisse! Or l’alizé vent va souffler ces prochains jours, et nous avons envie d’en profiter. 

Pas facile de trouver le meilleur compromis entre un bon mouillage, indispensable pour la sécurité du bateau et le sommeil de l’équipage, et un bon spot de glisse , avec un vent stable, régulier et un plan d’eau le plus plat possible. Les atolls de Polynésie offrent le meilleur compromis qu’on ait trouvé : ici, avec les îles hautes qui perturbent le vent, et les marées qui à marée haute recouvrent le récif et laissent passer la houle du large, c’est plus compliqué. 

Alors on explore!

Nous commençons par un premier spot -1- tout près de l’île principale, Ulveo, mais qui n’est vraiment pas abrité. Quand au mouillage du village, que j’ai marqué d’un waypoint, il ne sera vraiment pas top pour le wingfoil. 

Nous poussons donc un peu plus loin, et explorons le reef -2- : d’après les images google, on doit pouvoir mouiller dans des taches de sable. 

en pratique, c’est moins évident qu’il n’y parait : nous passons notre chemin et reviendrons peut-être pour un mouillage de jour : là, il est 16h, et dans une heure et demi, le soleil sera couché!

C’est sur le troisième spot que nous laissons tomber notre ancre : le mouillage est sûr, bien abrité, mais en fait trop abrité, car le vent de SUd-Est ne rentre pas! S’il était plein Sud, il rentrerait sans doute. Nous ne pourrons faire de wing depuis le bateau, par contre, nous dormirons bien cette nuit!

Assez vite, nous avons la visite des habitants de l’île Awei –  quelques familles qui ne forment pas vraiment un village, plutôt un hameau. Nos enfants vont jouer au foot  tous les après-midi sur la plage avec les enfants locaux. 

Cette petite fille, averc la maman de laquelle nous sympatisons, recupérera les vêtements de donnés par Eléa et sa maman Aurélie, des amis de Nouméa. 

D’autre villageois d’une autre île, Avok, viennent nous proposer d’organiser des danses en costume traditionnel : jupes de pandanus pour les femmes, étui pénien pour les hommes. Nous déclinons poliment, car nous savons que dans quelques jours à Ambrym, nous aurons droit à un festival de ce genre. Mais nous irons tout de même saluer le chef  et déposer quelques dons. 

Troc et négoce

Nous troquons tous les jours, des outils, des vivres, ou matériel contre des fruits et légumes frais; Seul entorse à cette économie de l’échange : nous achetons un énorme crabe de paletuvier! Un produit que je n’ai jamais cuisiné, mais je sais qu’il est très recherché en Asie, et j’ai déjà pu gouté à Singapour du Mud Crab. Je le cuisine pour l’occasion en curry rouge thaï, avec des aubergines, et c’est un régal : la chair est ferme, très blanche, et fine. 

Nous passons quelques jours délicieux dans cette petite baie tranquille, où les habitants de l’île principale et de plusieurs autres villages viennent pêcher, ou qu’ils traversent pour se fournir en fruits dans la foret ou en bois : il y a ainsi une petite scierie derrière cette plage. 

réparation de tronçonneuse

Nous  nous retrouvons dépositaires d’une tronçonneuse en panne alors qu’elle est toute neuve! Sans être mécano professionel comme son papa, Loïc a de bonnes notions de mécanique : c’est parti pour le nettoyage du carburateur et du réservoir, le réglage du ralenti, la vérification des bougies, du carburant propre… 

et ça repart!!!

Les journées se passent tranquillement, nous avons ressorti le Tiwal pour explorer la baie dans laquelle on nous dit qu’il y a des dugongs, ces mammifères marins paisibles comme de grosses vache, typiques de cette région de l’ouest pacifique et d’Asie du Sud-Est. Nous ne les verrons pas, malheureusement, mais ce n’est que partie remise!

    BBQ sur la plage

    Ce soir c’est BBQ sur la plage! Nous avons demandé l’autorisation des habitants, d’utiliser leur coin de plage pour y faire un feu.  Nous voyons passer du monde  tous les jours : ils vivent sur la petite île, mais cultivent sur la grande, et vont quotidiennement récolter le taro, les bananes, les papayes, les cocos et des feuilles comestibles…

    Nous passons un très bon moment avec nos copains de bateau, mais aussi avec les habitants que nous convions à partager notre repas. Ils repartiront avec les restes (Domi et Max avaient apporté de très gros poissons!!), dans un élégant panier-repas en feuilles de taro et fil végétal, parfait comme doggy bag!

    sur le spot de wingfoil

    Enfin, le vent rentre bien et nous avons envie de tester pour la journée le mouillage sous le récif, distant de moins d’un mille. 

    il y a tout juste de la place pour 3-4 bateau, parfait! Pierre sur POM3 est déjà  à l’eau en kite

    pendant ce temps, Loïc vérifie le mouillage en envoyant le drone, ce qui nous permet de voir en transparence si notre ancre est bien posée sur du sable. 

    les enfants gréent vite leur matos. 

    Anna tires ses premiers grands bords en wingfoil!! 

    Et Arthur tente des sauts avec sa nouvelle petite planche achetée en Nouvelle-Zélande : 30 litres seulement, soit moins de volume que son poids actuel de 45 kg…. Cela veut surtout dire qu’ele coule! il faudra faire des “waterstarts”

    et les enfants s’amusent bien. 

    Mais le vent retombe, il sert donc à rien de rester, nous montons à 10NM  au nord vers Banam Bay, sur la côte Sud-Est de Malakula

    Vers Banam Bay

    Une jolie navigation rapide de quelques milles, le snorkeling a l’air joli sur le récif qui borde la baie. 

    Nous descendons au village comme nous le faisons toujours en arrivant dans un mouillage. En principe, il n’y a pas d’obligation la « coutume » comme à Fiji ou en Nouvelle-Calédonie. Mais c’est une habitude que nous avons prise, comme une politesse. Il faut dire que l’accueil qui nous est réservé est toujours excellent; Nous apportons aussi nos dons de Nouvelle-Zélande, qui sont toujours appréciés. 

    ici, nous sommes accueillis par une villageoise anglophone qui nous amène au chef : le village est en plein travaux de reconstruction, comme tous les villages que nous visitons, après les cyclones dévastateurs de mars dernier.  Nous rencontrons le chef coutumier et le chef élu, ainsi que son porte-parole, car le chef n’est pas toujours anglophone ou francophone. 

    Le village est agréable et particulièrement bien tenu, aéré, avec les plantations au pied de la colline. il est aussi un des rares villages que nous voyons équipé d’eau courante! Des canalisations descendent en effet de la montagne avec quelques robinets ici et là dans le village.

    le lendemain, Loïc retourne à terre donner quelques outils supplémentaire qui nous sont superflus : nous avons demandé la veille au chef ce qu’il lui manquait pour reconstruire. Nous nous délestons ainsi d’un marteau et de clous/vis. 

    Il se trouve que c’est un jour spécial au village : les enseignantes de l’école présentent à la communauté le travail de leurs élèves.

    les enseignantes chantent

    départ pour Ambrym

    Nous serions bien restés, mais nous devons partir pour Ambrym où nous attend le reste du GLYWO pour 2 jours de festivités et de danses, dans l’île des mystères et de la magie…