Suva

octobre 2022

Arrivée à Suva

La capitale de Fiji se trouve être sur notre route entre Fulaga (Lau Group) et Kadavu. La ville en elle-même n’a rien d’extraordinaire, mais il sera très instructif de s’y arrêter, pour nous imprégner de l’atmosphère du pays.

En plus, cela nous permettra de faire un bel approvisionnement au marché, de découvrir son Yacht-Club, et de nous balader. 

Nous passerons donc 48h à Suva, qui a la réputation d’être la petite « New-York » du Pacifique, avec ses hauts buildings, sa vie culturelle animée, cosmopolite avec son université du South Pacific, qui attire des étudiants de tout le Pacifique anglophone; 

Nous entrons dans la ville par le port, 

Comme dans tous les ports du Pacifique, ce sont les bateaux chinois que l’on aperçoit le plus. Leurs flottes composées de bateaux-usines gigantesques et de dizaines de plus petites unités ratissent l’océan Pacifique : nous en avons été témoins à plusieurs reprises. 

mais pas seulement… puisque celui qui trône échoué sur le récif n’est autre qu’un ….

chalutier français : drossé par les vents violents du cyclone Sarai en décembre 2019, et toujours pas renfloué

Nous mouillons au fond de la rade, non loin du Yacht Club, qui nous servira de base pour nos allers et venues.

Le Royal Suva yacht Club

Nous déjeunons sur place : un repas bien British à base de friture….

Le site est un peu vieillot et manque certainement de son lustre d’antan, à la grande époque des régates entre Fiji et Auckland. 

La salle principale, qui devait servir lors des réceptions et cérémonies de remise des prix garde son atmosphère surannée très British, ce que ne dément pas la portrait de la Reine et de son mari Philip. 

Finalement, le plus simple pour aller au marché, c’est que Loïc me dépose en annexe via le port de commerce :

Nous passons un pont et arrivons derrière le marché, près des grossistes de viande et de poisson. 

Au marché de Suva

Je passerai près de 2 heures à flâner et m’approvisionner. 

Il est très grand, et bien achalandé, en produits frais comme en épices ou en vannerie : je commence par faire un tour côté artisanat où des femmes commercialisent toutes sortes de produits plus ou moins élaborés à base de fibre végétale. Je reviendrai avec un éventail, bien pratique lors des chaleurs intenses, ou pour écarter mouches ou moustiques qui parfois pullulent dans les villages.

Je trouve des légumes et fruits frais de toutes sortes – y compris certains que je ne connais pas comme celui-là apellé « duruka » ou « horse tail » ou «  Fiji asparagus ». Il s’agit en fait de la fleur d’une plante qui ressemble à la canne à sucre et pousse dans les marais : le gout très doux se rapprocherait du mais. 

Mais ce dont je raffole, c’est l’ « Ota », ou « fijien fern »  : la pousse de jeunes fougères. J’apprend à la cuisiner grâce aux conseils de la patronne d’un restaurant où nous dinerons le soir : il suffit de la blanchir  ou faire cuire quelques minutes à la vapeur, puis elle se conserve quelques jours au réfrigérateur. Ensuite, il suffit de la poêler, ou de la réchauffer, nature ou avec du « Miti », une sauce typique de Fiji à base de lait de coco. 

Je retrouve dans ce marché les influences indiennes –  les épices, mais aussi les brinzelles (mini-aubergines blanches ou violettes) et les margozes (concombre amer, bitter-gourd ou fausse-gombo), les dhalls, toutes sortes de haricots variés : rouges, blancs vers, longs, courts, gros,  ou petits….

mais aussi des influences chinoises : différentes sortes de bok-choy, des pousses de soja, du kimchi fait maison, de la queue d’ail pour les nouilles sautées….

Je commence à m’y retrouver dans ces légumes qui portent tous des noms différents selon les langues mais aussi les régions du monde! Heureusement, je trouverai à Malolo un excellent ouvrage de cuisine du pacifique qui va m’aider à y voir plus clair, et à tester des produits que je n’aurais pas osé cuisiner  : les auteurs ont rassemblé des recettes de Fiji, du Vanuatu, de Tonga, de Tahiti, des îles Cook, de Samoa, visités les marchés, parlé avec des cuisiniers et cuisinières… et traduit les noms des produits dans toutes les langues!

Au marché, encombrée de lourds sacs chargés de citrouilles, légumes-racines, agrumes et autres produits…, un porteur me propose ses services : pour quelques pièces, Joseph m’accompagnera jusqu’à l’extérieur avec sa brouette, 

en attendant que mon taxi-n’arrive en annexe.

ballade en ville

Plus tard dans la journée, nous retournons en ville et garons notre annexe devant le centre vile, comme ce pêcheur. 

Nous flânons pour le plaisir dans cette ville de bord de mer assez agréable, mêlant buildings modernes et anciens, cathédrale et banque centrale…

Au fond de l’avenue, la vue se dégage sur un ensemble constitué du palais de justice, des stades rugby ou se retrouve jeunes et moins jeunes après l’école et le travail pour l’entrainement : la nation est championne olympique de rugby à 7 (et médaillée de bronze pour les filles !)! et l’a d’ailleurs célébré en émettant un drôle de billet de … 7 dollars fijiens. 

la jardin botanique est assez modeste, mais intéressant : je trouve notamment le fameux Tamanu, dont on extrait en Polynésie une huile aux vertus cicatrisantes et apaisantes que nous avons adoptée depuis des années tant ses bienfaits sont réels. 

Ou cet autre arbre majestueux, qui produit la « polynesian chestnut », ou chataigne de Tahiti (Mape), qui se consomme partout dans le Pacifique. 

Nous rentrons en fin d’après-midi, il fait presque nuit, et le yacht club commence à s’animer pour la soirée. 

Le lendemain, nous partons vers Kadavu, une grande îles du sud de Fiji, connue pour sa nature intense : elle est peu habitée et peu cultivée.