les îles Kei

juillet 2023

Arrivée à Kei Kecil (Kei la Grande))

Nous arrivons en Indonésie en provenance de Thursday Island, au nord de l’Australie, l’Australie et avons choisi le port de Tual, dans les îles Kei, pour les formalités. 

C’est aussi là que nous retrouvons mon frère qui est en Indonésie depuis 10 jours avec son amie  : tous deux vont passer 8 jours avec nous!

L’indonésie est un pays que nous connaissons mal : lors de notre premier tour du monde avec Saga, nous avions dû restreindre notre séjour initialement prévu de 4 semaines le long des îles de la Sonde à un stop de 6 jours à Bali : une avarie nous avait forcé à un stop de 3 semaines en Australie pour réparer notre saildrive abimé par un énorme tronc heurté en mer… lire ce récit.

Cette fois-ci, nous avons près de 6 semaines pour traverser l’archipel d’est en Ouest sur plus de 1100NM! Nous avons hâte de nous faire une idée de ce pays qui ne laisse pas indifférent les navigateurs.

Nous commençons par longer de jour la côte de l’île principale, qu’il nous faut contourner pour atteindre le port de Tual. Nous découvrons un nouveau paysage, varié et inédit : des fermes perlières, comme en Polynésie, des fermes aquacoles, d’imposantes églises chrétiennes, mais aussi de nombreuses mosquées, et ça c’est nouveau! 

un pays musulman

l’Indonésie est en effet le quatrième pays le plus peuplé du monde, avec 260 Millions d’habitants, et près de 90% de musulmans. A l’est du pays, une minorités de chrétiens (10%), et à Bali, des Hindous. Et cette région de l’Indonésie, à l’est de l’archipel, est celle ou se trouvent le plus de chrétiens, catholiques mais surtout protestants : ils représentent une minorité.

Dans tous les cas, les mosquées sont bien plus nombreuses que les Églises. Et plus présentes aussi car le muezzin chante avec force plusieurs fois par jour, notamment au coucher du soleil et un peu avant l’aube, vers 4h…

Nous découvrons un islam très tolérant, apaisé et des indonésiens extrèmement accueillants envers nous occidentaux : ils en voient très rarement dans cette partie du pays peu touristique pour les étrangers. En tant que femme occidentale, je me sens très à l’aise.

Tout  nouveau aussi ces drôle de maisons flottantes, des plate-formes équipées de filets : nous apprendrons plus tard qu’elles sont équipées de lumières, et qu’elles permettent d’attirer les poissons la nuit. 

formalités à Tual

Nous voilà à Tual, le port principal où nous effectuons les formalités. C’est un port militaire, mais aussi de pêche, de transport de passagers, un terminal pétrolier….

Voilà nos invités qui arrivent!!! Depuis Bali, il leur a fallu 4 vols pour rejoindre Tual : Bali-Jakarta – Makassar – Ambon-Kei. 

Dès que nos formalités sont faites, nos partons faire les courses . Le supermarché local est achalandé fort différemment d’un supermarché européen :  le beurre frais est introuvable (mais il y en a en boite), ainsi que le fromage. Heureusement que j’avais pu faire des stocks en Australie… Et bien évidemment, en pays musulman, pas de charcuterie ni de salaison, il va falloir cuisiner un peu différemment…

Au marché, je me régale : beaucoup de fruits tropicaux, ce qui nous change du Pacifique où le choix de fruits était finalement assez limité : bananes de toutes sortes bien sûr, ananas énormes, fruits du dragon (Pittaya), caramboles, mangues, , pastèques, melons, jamblons, et …toutes sortes d’agrumes  : du limon au pamplemousse en passant par le gros citron et des mini-mandarines que nous avions connues aux Philipines sous le nom de kalamancis…

Je découvre aussi quelques spécialités locales comme la fleur de papayer qui se cuisine en salade ou sauté avec des légumes verts ; cela donne une légère amertume au plat! Et toutes sortes de noix locales aussi. 

La ville est très colorée, tant les boutiques que les maisons, et les administrations ont toutes des bâtiments plutôt imposants, avec portails, emblèmes, colonnades, moulures. De même, les officiers et personnel de l’administration sont tous en uniforme, et portent tous plusieurs écussons brodés superbes sur les chemises, sacs  dos, casquettes etc… Ce pays a une haute idée du décorum. 

A notre retour de courses, nous devons transborder les sacs de manière un peu acrobatique car il n’y a pas de ponton…Les gamins qui jouent au foot dans le parking adjacent viennent nous observer… puis nous aider en riant beaucoup! Ils applaudissent aussi Anna allée chercher notre annexe amarrée à l’échelle du gros bateau des garde-côtes : ils sont épatés de la voire piloter avec adresse entre les coques, les bouts et les poteaux… En récompense, je leur offre une banane chacun, ce qui me déleste d’un régime entier. 

Archipel des Kei

Le lendemain, nous quittons la ville pour des mouillages sauvages des petites iles de l’ouest de l’archipel de Kei; Nous avons repéré sur Google Earth des bancs de sable qui devraient offrir à marée basse des terrains de jeu sympas pour le wingfoil. Les cartes sont particulièrement médiocres en Indonésie, nous nous aidons donc de photos satellites Google et Apple. 

La  bonne surprise de l’est de l’Indonésie en cette saison, c’est que  l’alizé est très bien établi et souffle en permanence à 15-25 noeuds. Nous avions l’image d’un pays sans vent avec une chaleur accablante. Mais dans le sud-est de l’Indonésie,  nous sommes en fait en début de saison sèche . A l’inverse, dans le Nord-Est, au Raja Ampat, c’est la saison des pluies, comme l’attesteront nos amis de POM3 qui y sont allés 2-3 semaines pour la plongée et n’ont pas vu le soleil…. 

Nous voilà devant notre premier banc de sable, à Pulau Woha. Il est impressionnant, en particulier à marée basse. 

Les cartes étant très imprécises, nous utilisons les cartes satellites pour nous assurer qu’il n’y a pas trop de corail au fond pour y poser notre ancre. Le drone est aussi très utile : nous sommes parfaitement mouillés!

Le spot de wingfoil est fantastique : à marée haute, c’est assez agité et clapoteux, mais à marée basse, quel régal de glisser sur eau plate!

l’eau est très verte,  très chargée en plancton au point d’être parfois urticante. 

    Wingfoil à Pulau Ur

    Nous testons un second spot, sur l’île de Ur, tout aussi intéressant!

    Je m’offre ainsi le plus beau des cadeaux d’anniversaire pour mes 50 ans : une session de wingfoil avec Arthur, Anna et Loïc! Nous naviguons tous les 4 et c’est un grand bonheur de partager ces moments avec eux, en ce grand jour!

    Les enfants progressent énorméement, ce qui nous rend super fiers : le sport (en particulièrement les sports de glisse!) est dans l’ADN de notre famille, et nous sommes très heureux de voir les enfants s’éclater autant.

    Bon anniversaire Bénédicte!

    Anna m’a régalée de mon dessert préféré, une tarte au citron. Et  nous trinquons avec des bulles franco-néozélandaises : un vin des Malborough Sounds réalisé avec la méthode champenoise traditionnelle de la maison Deutz. 

    Ngurbloat beach

    Après quelques jours de glisse et de vent, nous voilà au calme devant la plage de  Ngubloat, nom assez imprononçable pour nous européens… c’est LA plage touristique de l’île, qui reçoit du monde surtout  le week-end ; Quelques rares pensions offrent quelques chambres ou bungalow à louer sur la plage, mais nous ne croiserons que 2 ou 3 touristes à la peau pâle comme nous. 

    Par contre, nombreux sont les indonésiens à venir passer la fin de journée ou le week-end en famille, en sortie scolaire, entre étudiants ou entre collègues…. En semaine et en journée par contre, c’est désert…

    Derrière la plage, des quantités de petits boutiques qui vendent boissons et snacks variés, et qui louent des abris de soleil aménagés de tables matelas etc.. pour y passer la journée à l’abri du soleil cuisant. 

    Cuisine locale

    Nous dégotons un restaurant auprès duquel nous commandons aussi en take-away, car les marées ne rendent pas facile les débarquements! Nous découvrons en effet un rythme de marées semi-diurnes, ou les marées basses la nuit sont deux fois plus basses qu’en journée! 

    La platier est alors infranchissable…

    Le premier soir, nous testons la moitié de la carte du resto à nous 6 : riz et nouilles sautées, poulet frit, calamar au poivre, seiche à  la sauce aigre-douce, légumes sautés à la fleur de papaye, et le célèbre Nasi-Goreng, véritable plat national que l’on trouve à tous les menus des restaurants : c’est un riz sauté parfumé aux épices, à la pâte de crevette et à la sauce soja, agrémente de fruits de mer, de poulet et/ou d’Oeuf. Il rallie tous les suffrages et nous l’adoptons tous pour sa simplicité savoureuse. 

    Après 8 jours dans les îles Kei, nous partons pour les îles Banda, autrefois appelées Moluques. Hâte de découvrir les îles aux épices qui ont autant attiré la convoituse des marchands chinois, arabe puis européens en leur temps.