Epi, l'île-des régates
mai 2023Arrivée de nuit à EPI
Nous arrivons en fin de soirée, donc de nuit à Epi, où commencent les festivités du Glywo pour une douzaine de jours : Luc a organisé tout un « festival » itinérant pour le Glywo, sur 4 îles différentes : des régates de dugout (les pirogues creusées dans les troncs d’arbres) à Epi, des danses à Malacula, et Ambrym, et pour finir le spectaculaire saut du Gol à Pentecôte. La particularité des Vanuatu est que chaque île a développé une culture qui lui est propre-et bien souvent une langue, car il ya 120 dialectes pour 80 îles….
A part le saut du Gol (cette sorte de Bungee Jumping à l’ancienne) qui a toujours lieu en mai et juin, la plupart de ces festivals ont lieu en juillet ou août, trop tard pour les tourdumondistes que nous sommes, car nous serons en route pour l’Océan indien, afin d’être à cape Town en Afrique du Sud en fin d’année, pour une remontée de l’Atlantique début 2023, et une arrivée en Europe pour l’été 2023. Pour les groupes, certains villages sont heureux d’organiser des mini-festivals, ou démonstrations de leurs traditions. Comme ici à Epi.
Les régates de pirogues
Nous nous retrouvons tous sur la plage : les villageois arriveront plus tard, même s’il y a déjà beaucoup d’enfants et qu’aussi les hommes préparent leurs « voiles » éphémères, faites de palmes.
Autrefois, le village principal était sur l’îlot de Lamen – qui est d’ailleurs toujours habité – et les « jardins » étaient cultivés sur l’île principale d’Epi. Les cultivateurs avaient donc l’habitude de traverser le détroit en ramant à l’aller contre le vent, et de revenir le soir, la pirogue chargée de fruits et légumes, portés par le vent, grâce à ces voiles éphémères en feuilles de palme! Simple et écologique!
Depuis, la vie a un peu changé, et le village principal est sur la grande île d’Epi, mais les villageois ont eu l’idée de ce festival annuel (originellement organisé en juillet, quand l’alizé est à son plus fort) pour maintenir la tradition pour que les jeunes continuent à pratiquer la pirogue, à en construire et à naviguer avec.
L’office du tourisme est partie prenante car ces « festivals » sont une des particularités du Vanuatu, et les officiels ont compris qu’ils étaient un atout pas seulement marketing, mais culturel pour faire venir des touristes et voiliers en grand voyage, mais pas que. Ainsi cette année, les prix pour les gagnants seront intéressants : de l’argent et bons d’achat pour la habitants, et des objets artisanaux pour les gens de bateaux comme nous. Nous nous sommes de plus tous concertés pour ajouter quelques objets de valeur pour les iliens : Vitia a mis une canne à pêche, Akaroa un paddle gonflable, d’autres des voiles pour les pirogues, des ballons de foot etc…
Nous avons chacun aussi apporté un support pour « régater » avec les pirogues : paddle, kayaks….
Début du festival
Les danses d’accueil commencent, qui inaugurent la journée de régates.
les danses durent une bonne vingtaine de minutes , et tout le village est réuni.
Les iliens nous ont préparé des colliers de fleurs, une tradition partagée partout en Polynésie, des îles Marquises au Vanuatu en passant par Hawaï et les îles Gambier.
Des nuages de cendres
Pas d’inscription officielle, mais nous laissons derrière nous émargeons sur un drapeau du GLYWO, en souvenir.
Les pirogues et paddle sont prêts! Et tout le monde se prépare : il y aura en effet des courses de différentes catégories : pour les hommes, les enfants, les femmes et aussi mixtes!!
Une équipe de l’office du tourisme est là pour filmer l’évènement : le pays a été fermé deux longues années cause Covid et a besoin d’une nouvelle dynamique pour que l’activité touristique reprenne,
en particulier dans les îles et villages isolés qui ne disposent que peu d’infrastructure comme ici : à Epi, pas d’hôtel , mais tout de même une petite piste d’atterrissage.Ce jour-là, deux petits avions-taxi ont déposé des groupes de touristes venus assister le matin au saut du Gol sur Pentecôte, puis déjeuner à Epi et faire un snorkeling avec les Dugongs.
Départ des courses
Le départ est donné des courses hommes! On réalise que les stand-up-paddle sont bien plus efficaces que les pirogues.
Courses enfants
quelques minutes plus tard, c’est au tour des enfants de s’élancer!
Arthur arrive en première position!
ils sont nombreux à avoir participé!
Suivront les courses femme, puis mixtes, où nous sommes invités à essayer les pirogues “dugout”. Loïc et moi ramons en duo sur l’une d’entre elle : on se rend compte qu’elles sont difficile à manoeuvrer, avec beaucoup d’inertie. Elles sont lourdes, prennent l’eau tant elles ont un franc-bord bas – il faut donc combien les Ni-Van ont du mérite!
Des femmes du village on préparé de la nourriture à vendre sur la place du marché : taro, laplap, poulet…et des légumes feuilles.
Puis le reste de l’après-midi, Arthur, Anna et Vitali jouent au volley avec les autres ados du village. C’est très animé!
Nous rentrons à bord nous reposer, faire un peu de Tiwal dans la baie.
Remise des prix
Nous revenons le soir pour la remise des prix et un diner. Sur Saga, nous sommes gâtés avec nos podiums : sculptures pour Loic est Arthur, et une belle robe “mission” pour moi, arrivée première des femmes. Mais tous les participants du Glywo reviennent avec un petit objet artisanal. Quand au premier Ni-Van homme il remporte une canne à pêche, et le premier enfant un paddle!
Soirée aux flambeaux
le soir, après le dîner, les habitants nous ont réservé une belle surprise : la plage illuminée,
pour une ballade romantique aux flambeaux.
la technique est simple pour un résultat bluffant : une canette remplie d’huile, accrochée à un piquet.
Le lendemain, nous laissons le groupe du Glywo partir vers la côte ouest de Malakula et enchainer avec encore 3 journées de festivités à South West Bay.
Nous préférons pour notre cap mettre cap vers le sud de Malakula, pour un petit archipel dans l’archipel : les îles Maskelyne, qui nous semble offrir un spot assez sympa pour le wingfoil et des villages authentiques.