Horta, sur île de Faial
juin 2024
arrivée à Horta, sur l'île de Faial
Les Açores sont en principe notre toute dernière escale avant le retour à Brest, à la maison, après 3 ans de voyage.

Nous avons donc envie d’en profiter un maximum, d’autant que lors de notre passage avec Moby en 2018, nous nous étions régalés : l’accueil des habitants, la diversité des paysages, la gastronomie, tout nous avait enchanté.
Nous avions visité 3 îles en bateau : Faial, Graciosa et Sao Jorge Cette fois-ci, ça sera Faial bien sûr, et Pico où nous pourrons nous rendre en ferry, mais aussi nous l’espérons, Terceira et Sao Miguel qui seront sur notre route, et pourquoi pas Santa Maria, qui se trouve un peu plus au sud.

Nous visons le port de Horta sur l’île de Faial, l’escale la plus évidente en arrivant de l’Atlantique Ouest. Une autre île est plus proche, c’est Flores, et nous aimerions beaucoup nous y arrêter : mais sa petite marina a été détruite lors d’une tempête en 2019 et pas reconstruite : le port est donc inaccessible pour nous.
Quand aux mouillages, celui de la côte est près du port sera impraticable étant donné les vents d’est /Nord-Est dominants en ce moment. Et celui de la côte ouest ne nous semble pas assez protégé.

La navigation entre les Bermudes et les Açores fut plus fatigante que prévu, avec trois jours de portant suivis par 3 jours de près, dans du temps médium heureusement, pas plus de 15 noeuds de vent de face, heureusement sans tirer de bords, à part un ou deux petits contre-bords la veille de l’arrivée. Contrairement à nos amis partis plus tard ou moins rapides, qui devront pour certains tirer des bords contre le vent pendant plusieurs jours.
Une météo très incertaine, changeante, et médiocrement favorable. Que ce soit à l’aller de notre tour du monde, ou au retour, c’est finalement l’Atlantique qui nous aura donné le plus de fil à retordre en terme de stratégie météo!

Nous sommes accueillis par des dauphins, trop chouette! On ne s’en lasse pas.
Pendant cette traversée, nous en aurons vu tous les jours, parfois plusieurs fois par jour.
Voilà l’île de Pico, en face du port d’Horta, avec son pic si caractéristique : c’est le plus haut sommet du Portugal, qui culmine à 2 500 mètres.

Nous voilà au mouillage, formalités effectuées : Loïc affale le drapeau de quarantaine, et hisse les drapeaux portugais et des Acores.

Tout près de nos copains de POMIII et Great Circle. .

A quai à Horta
Le lendemain, on nous trouve une place à quai, pas la mieux placée, près du quai des pêcheurs, ça n’est pas très tranquille, en particulier le matin, les pêcheurs commencent à bosser tôt! Mais on ne va pas se plaindre, c’est trop sympa de pouvoir profiter de la petite ville et des copains chacun à notre rythme, sans être obligés de prendre l’annexe.

C’est tellement pratique d’être à quai au pied de cette adorable petite ville, calme et animée à la fois. Voilà un style de vie à l’européenne qui nous avait un peu manqué, combinaison de charme, de vieilles pierres, de centre ville animé, de petits commerces, restaurants et bars…. alors on en profite!
Notre premier repas à terre sera chez Peter, Café Sport, une institution de l’île, point de rencontre de tous les marins en transat depuis 1918!
On se régale : pâtelles au beure persillé, poulpe grillé, morue rôtie, brochettes de poulet, steak de thon….
Il y a 6 ans, nous avions participé aux festivités des 100 ans du café, qui avait invité tous les volontaires à un repas de méchoui dans la rue, avec fanfare, animations, musique et jeux-concours….
La grande tradition de Horta, ce sont les peintures au sol ou murales que font les équipages à leur arrivée de transat. Nous avons retrouvée celle de Moby, 6 ans après, elle est toujours (un peu) lisible!!! On retrouve aussi des copains de l’époque, Pen Gwen, Luna Bay etc… et d’autres très belles fresque faites avec ambition par des âmes d’artistes.
Dessin mural de Saga
Les enfants se sont lancés dans un grand projet de dessin : nous avons décidé en commun de tous les éléments à mettre sur la peinture : nom du bateau, de l’équipage, dessin de saga, triskell, et globe terrestre!, puis chacun des enfants a dessiné un avant-projet. Enfin, ils ont décidé ensemble sur le projet final, qu’Arthur a mis en forme : voilà, c’est ambitieux, avec pas mal de couleurs, de couches, de textes et de petits éléments.
Ils vont mettre la semaine entière à raison de quelques heures tous les jours à réaliser leur oeuvre. Je les aide un peu, mon frère Tom beaucoup – en particulier avec la logistique du matériel, pinceaux, acétone, petits pots de peintures, sacs plastique, scotch… aussi il ravitaille en boissons et gourmandises grâce à la boulangerie pas loin.
L’emplacement lui aussi a fait l’objet de longues négociations familiales, et nous nous sommes mis d’accord sur ce muret, non loin de la marina et du fort, qui en plus est vertical ( un peu plus difficile à peindre qu’une surface horizontale) mais qui devrait être moins abimée par les intempéries et les passants qui marchent. En plus, il y a plein d’espaces libres pour les copains du GLYWO, qui nous rejoignent sur le projet peinture.
Les journées passent, les premières sont consacrées au grand nettoyage du bateau, aux lessives, au petit entretien etc..; comme à chaque arrivée. Nous prenons le temps aussi de nous balader alentours, notamment sur Port Pim, une baie située à 5mn à pied du port, derrière la colline.
Porto PIM
Côté plage, c’est super agréable, la température de la mer est comprise entre 22 et 26 degrés , et avec les beaux jours, elle se réchauffe grâce au sable volcanique, elle est est limpide, et le cadre est sublime, avec ces collines alentours, anciens cratères.
Côté « port », une très belle cale en pierre avec douche, et des commerces : restaurants, bar, boulangerie, et placette sur laquelle on déguste les spécialités locales sucrées comme les pasteis de Nata et leurs variantes, ou salées avec les empanadas aux poisson, légumes, poulets, croquettes etc….
Tous les soirs, c’est apéro, restaurant et/ou concert :
– apéro au-dessus du port, sur la terrasse de chez Peter, le rendez-vous des marins, puis diner dans l’un des nombreux restaurant du port ou de la ville. Les portugais ont une culture culinaire formidable, et la vie y est très abordable, alors on en profite!
– festival culturel
festival Maravilha
Le festival Maravilha a lieu pile pendant notre séjour : gratuit, il se tient au dessus de la marina avec concerts, théatre, musique et danses…. sur une belle pelouse, bordée d’échoppes à pizza, soupes, glaces, caipirinha, bières ou crêpes, il y en a pour tous les goût. Se mélangent les gens de bateaux qui sont en majorité, mais aussi des touristes, et la population locale. Super ambiance!
Le dernier soir, c’est plus calme, avec Pianocéan, une artiste bretonne qui est partie en famille vivre son rêve de grand voyage, qui a déjà visité le nord de l’Europe, et vient de passer presque un an aux Açores. Ils repartent bientôt à Madère, puis aux Canaries, à la rencontre des peuples, des artistes et du public!
Nous passons une merveilleuse soirée, le piano et les voix nous transportent, nous sommes sous les étoiles, face à la mer et au pied des vieilles pierres de la citadelle.
Randonnée des 10 volcans
Nous avions bien exploré l’île de Faial lors de notre dernier passage, notamment en louant une voiture pendant deux jours pour en faire le tour. Cette fois-ci , nous sommes motivés pour aller sur Pico, l’île d’en face, si caractéristique avec son cône volcanique de 2350m
Son sommet attire tous les jours des dizaines de marcheurs : 1 000 m de dénivelé positif puis 1 000 en négatif, sur un sol volcanique. Nous serions bien tentés d’y aller, mais il faut réserver plusieurs jours à l’avance, non pas un guide – ils ne sont pas obligatoire heureusement-, mais un créneau, Et cela nous semble incompatible avec la sélection de la bonne fenêtre météo pour y aller. Idéalement, la randonnée se fait tôt un matin, il faut donc aussi s’y rendre la veille… bref, toute une logistique et un pari sur la météo qui ne nous emballe pas;
Nous préférerons réitérer sur Faial la grande rando des 10 volcans : 20km, et 600m de dénivelée positive, mais 1600m de dénivelée négative : on traverse l’ile en partant de son volcan principal, la Caldeira, et on descend vers Capelinhos, sur la mer, en passant par plusieurs pitons : c’est un profil de rando assez exigeant.
Nous mettrons deux heures à faire les 10 premiers kilomètres, qui sont assez faciles : une heure à longer le rond de la caldeira, à 8h du matin, il fait encore un peu frais, le ciel est bleu-bleu, avec quelques nuages épars, et surtout un fond de caldeira recouvert de brume, étrange.
Nous continuons la descente à travers champs, bois bordé de sauge, de menthe sauvage, d’hortensias, de lantanas odorants et de fraises des bois!
les derniers 10 kilomètres sont bien plus rudes, avec des montées et descentes successives de pitons.
la récompenses ce sont ces vues superbes sur la mer, les volcans, les champs….
C’est l’heure d’une pause bien méritée, avant d’attaquer les deux derniers pitons, les plus raides, à la montée comme à la descente. Ce dernier tiers de chemin est le plus exigeant pour le cardio, mais surtout pour les articulations : escaliers pentus et montées raides
Nous traversons un ancien village rénové en parc de loisirs forestier, avec stands de BBQ, abris de soleil, enclos d’animaux , maison rurale rénovée, plantes endémiques et jardin.
de retour à la vie sauvage et pause avant la grande descente vers Capelinhos
Nous nous arrêtons à un poste d’observation des cachalots : une chasse qui se pratiquait en équipe il y a encore 50 ans, avec des guetteurs à terre, et des pêcheurs en mer sur des bateaux à voile et à rames, couplés à des pilotes sur des bateaux à moteurs qui remorquaient les proies harponnées et inertes à terre.
Le volcan de Capelinhos
Nous voila devant Capelinhos, le tout dernier volcan émergé en 1957/58, après une éruption massive qui aura marqué la population : un tiers des habitats de Faial vont émigrer et quitter leur île natale, avec comme destination privilégiée le Brésil, le Canada et les Etats-Unis qui leur ouvrent les portes suite à un accord d’immigration inédit.
Nous sommes au pied de l’éruption, nous faisons une rapide halte au musée du volcan, qui ous explique combien cette acrivité volcanique intense a bouleversé l’île, mettant un terme la station baleinière la plus plus profitable des Açores, à l’agriculture et l’habitat de la partie nord de l’île, dévastée par les séismes.
Les 13 mois d’activité volcanique attirèrent les curieux et scientifiques du monde entier dont le célèbre Haroun Tazzief. ; c’est la première fois à l’heure de la mondialisation naissantes grâce au télégraphe, au téléphone, et à la télévision, qu’un tel évènement géologique, d’un volcan sous-marin porche de la surface, fait la UNE de l’actualité mondiale.
Retour à Horta
Retour à Horta où nous profitons des derniers jours de notre escale pour nous ballader dans les rues et sentiers pédestres de la ville, à la découverte des marchés, églises, batiments, jardins…
J’adore les trottoirs et les rues pavées, chaque tronçon a son style qui lui est propre, et toujours en lien avec la culture locale voire ultra-locale… comme ce serpent devant la pharmacie ;-).
j’en profite pour faire quelques courses – les fromages locaux sont super bon! mais aussi les fraises, les agrumes, le vin , le miel etc…. et les souvenirs de chez Peter!
Les enfants travaillent tous les jours sur notre fresque, et les copains du GLYWO ont trouvé super notre emplacement sur le mur de l’escalier et ont commencé eux aussi à dessiner, c’est cool d’être tous réunis.
ca y est, la notre est finie : vous pouvez être fiers de vous les enfants!!!

Nous quitterons Horta après une grosse semaine d’escale. Une île intense et pleine de charme, que nous quittons à regrets. Elle aura charmé bien des visiteurs comme l’atteste cette grande fresque de personages célèbre (dont jacques Brel!) étant venus à Faial.
Adieu aux Açores
Initialement, nous quittons Horta pour Terceira, afin d’y passer le week-end, à Angra do Heroismo, très belle ville historique, où ont lieu des courses de vachettes en pleine ville! On se réjouit d’y assister en compagnie de quelques bateaux-copains.
Le plan est ensuite de rallier Sao Miguel pour y retrouver les copains du GLYWO et participer à la grande fête prévue pour saluer les « finishers » de ce tour du monde. Toute une équipe d’Outremer et du groupe Grand Large nous rejoint de la Grande Motte, pour un grand week-end de partage, de débriefing du GLYWO, et des bateau. Un journaliste de voiles et voilier fera également le déplacement, ainsi qu’une équipe média pour recueillr nos témoignages. On s’en réjouit car cela contribue à donner du sens à notre voyage.
Mais de mauvaises nouvelles de la santé du papa de Loïc qui vient d’être hospitalisé, nous font opter pour une autre chemin, celui de rentrer direct à Brest : la météo semble assez favorable à une traversée en 6 jours pour 1200 NM.
Nous nous décidons en moins d’une heure, alors que nous sommes sous voile entre Faial et terceira, partis seuelemnt pour une petite nav’ de jour…. Je n’ai pas fait de véritable avitaillement, seulement quelques courses de fromages, beurre et de fruits locaux, mais Saga a de (très) bonnes réserves d’épicerie, et dans une semaine tout au plus, nous serons chez nous en Bretagne!
Cap sur Brest, la famile nous attend!
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