Natal, ville du Brésil
mars 2024Viva Brazil
Nous sommes arrivés au Brésil depuis quelques jours via l’archipel Fernando de Noronha qui a déjà fait l’objet d’un article.
Voilà un pays, une destination qui nous faisait très envie pour ce second tour du monde. Avec Moby, lors de notre traversée de l’Atlantique sud, nous avions beaucoup hésité à y passer quelques semaines. Nous avions même contacté un bateau-copain, Maloya, du blog « Poussé par le Vent » : Sarah et Aurelien sont fans de sports de glisse comme nous et y étaient depuis plusieurs mois, et se régalaient, surtout en surf.
Mais à l’époque, nous avions été rebutés pour plein de raisons :
- on n’entre pas si simplement au Brésil, pays champion par la rigidité de son administration avec des formalités hyper fastidieuse à effectuer auprès de militaires ultra-autoritaires. S’y arrêter nécessite d’avoir du temps (plusieurs jours dans notre cas!) et nécessite de passer par un port/grande ville, ce qui pose des problèmes de sécurité
- les mouillages sont compliqués d’accès, en particuliers ceux qui nous intéressent proches des embouchures de rivière, avec des barres de sable mouvantes non cartographiée
- le manque de clarté de l’eau, grise et trouble, dû justement aux très nombreux fleuves rendant très délicats l’approche à vue, alors que la cartographie de la côte est mauvaise et/ou inexistante.
Ayant peu de temps devant nous à consacrer au Brésil (pas plus de deux semaines), nous n’y avions fait qu’une escale express et agréable à Cabedelo, (voir le blog de Moby) une marina tenue à l’époque par deux amis belges et français, pour se reposer et se ravitailler.
Avec Saga, nous avons fait en sorte de nous libérer suffisamment de temps pour une longue et belle escale de 4/6 semaines, ce qui en plus se devait se caler parfaitement avec le programme du GLYWO, à commencer par Salvador de Bahia, et son carnaval, suivi d’une navigation côtière interessante entre Salvador et Recife, briefés par notre ami brésilien Hans, propriétaire d’un Outremer 51, qui nous a transmis de très précieuses infos sur les mouillages sympas , sécurisés et faciles d’accès.
Mais les aléas de la vie en bateau en ont décidé autrement, car nous avons perdu trois semaines à Capetown début janvier en attente de nos nouveaux safran… Notre séjour au Brésil s’en trouve tronqué d’autant, et devons repenser tous nos plans, le tout premier étant de dire adieu au Carnaval de Salvador auquel nous ne pourrions arriver à temps.
Nous décidons de consacrer tout de même 4 semaines au Brésil :
– quelques jours à Fernando de Noronha,
– la grande ville de Natal pour les formalités et découvrir la vie citadine brésilienne,
– la plage de Perobas non loin de là où nous attendent Knutt et Anita,
– une semaine à Galinhos, une petite île pleine de promesses
Arrivée à Natal
Nous arrivons à Natal, capitale de l’état du Rio Grande Do Norte, par un beau soleil, qui ne dément pas son surnom : Cidade do Sol. Il fait chaud, très chaud – jamais moins de 30°… – et cela sera le cas pendant les 4 semaines de notre séjour brésilien. Une chaleur franchement parfois pénible, la nuit ou en ville, où nous sommes vite liquéfiés. Heureusement, au bord de l’eau on souffre moins, et le mouillage sur le fleuve Potengi est plutôt bien ventilé .
Au Nord, les dunes et une région plutôt désertique, spots de kitesurf et lieux de villégiature pour citadin en quête de se resourcer.
Au sud, la ville, son fort du 16ème siècle et ses kilomètres de plage.
Nous voilà mouillés sur le fleuve Potengi, en face du Yacht Club qui nous servira de lieu de débarquement.
de l’autre côté de la rive, le quartier de pêcheur de la Redinha, très tranquille.
fLe lendemain matin, nous descendons à terre pour les formalités, qui vont s’avérer très copieuses : nombreux bureaux à visiter chacun plusieurs fois et qui ont tous des horaires d’ouverture différents….
Personne ici pour nous épauler, ni le GLYWO bien sûr, mais pas non plus notre contact anglophone du yacht-club (qui avait été d’une grande aide pour nos amis du catamaran Lady Blue dont le guindeau nécessitait de grosses réparations) qui est en déplacement à l’étranger, ni le personnel administratif qui n’est pas d’une grande aide… Et personne ne parle ni français ni anglais. Heureusement, nous avons des cartes sim locale achetées à Fernando, et avec l’aide de Google Translate, qui nous permet de tenir de petites conversations, on s’ensortOUF! Cra
Mais c’est toujours intéressant, et l’occasion de découvrir la culture de ce nouveau pays…. et de pratiquer un peu le portugais que je tente d’apprendre depuis 2 mois avec Duolingo. Entre mon niveau d’espagnol qui est très bon, et les bases de portugais, je finirai par pouvoir tenir une petite conversation de 15 minutes avec un chaufeur de taxi très sympa-alors que mon téléhone venait de me lâcher, plus de batterie…
Le soir, le soleil tombe très vite, nous sommes quasi sous l’équateur, et les lumières de la ville sont belles.
le yacht club est sympa, mais plutôt désert en ce début de semaine,
Et son restaurant excellent, ce qui nous donne l’occasion de tester quelques recettes typiques, comme la salade de poulpe, la langouste grillée, ou la moqueca de peixe, ragout de poisson, qui se sert avec du riz aux petits légumes, des haricots et du pirao, sorte de polenta de manioc.
Pour nous déplacer en annexe, nous avons quelques difficultés car notre moteur fait des siennes, il ne démarre q’une fois sur 5, et avec le courant du fleuve qui atteint plus de 2 noeuds à certaines heures de la marée, c’est parfois un peu chaud pour rentrer au bateau. Nous mettons les enfants à contribution et découvrirons un peu tard qu’il ne s’agit pas d’un roblème mécanique, mais d’un mauvais carburant, sans doute un fond de cuve, que nous trainons depuis que nous avons quitté l’île Maurice!
Le mouillage est fort paisible et super sécurisé, car jouxtant un terrain militaire, caserne et lieu d’entrainement : nous entendons tous les matins les « marines » courir en chantant leurs airs militaires. `J’ajouterai que lors de notre séjour de plus d’un mois au Brésil, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité.
Et à part des pêcheurs matin et soir, et un cargo de loin en loin, one voit pas beaucoup de traffic. Natal ne possède pas de port très actif, il s’agit plutôt d’une base militaire. La ville est aussi connue pour y avoir abrité une des bases de l’Aéropostale, du temps où la ligne Dakar-Natal était active. Natal était alors un lieu stratégique, pour relier les continents africains et américain par les airs.
C’est sur le fleuve Potengi que Mermoz atterrit en hydravion, opérant la première liaison aérienne commerciale entre l’Afrique et l’Amérique. 3 ans plus tard, c’est sur une piste en dur que Mermoz de nouveau ouvre la voie à un traffic régulier, entre Saint-Louis du Sénégal et la région du Rio Grande Do Norte, qui fera de Natal le point d’arrivée de l’Aéropostale, puis d’Air France, sur le continent américain.
Une période de l’histoire de l’Aéropostale peu connue au Brésil, mais bien documentée, notamment par les recherches de François Weigel, un professeur français à l’université du Rio Grande Do Norte.
A la découverte de la plage de Ponta Negra
Nous partons en ballade dans un quartier de Natal bien connu des vacanciers : Praia do Ponta Negra. La ville est une destination prisée des brésiliens mais aussi des argentins en vacances : on y vient pour son climat, chaud toute l’année, ses grandes plages, sa gastronomie, sa culture (en particulier les graffitis urbains) et aussi le surf!
Alors, on s’en imprègne et on découvre, étant sans doute les seuls européens sur zone. Eh bien sur la caïpirinha, qu’on adore, boisson nationale hyper rafraichissante, sorte de ti-punch à la cachaça (alcool fait avec du sucre de canne, mais avec un procédé différent du rhum, qui lui donne un gout plus brut). Ce qu’on apprécie, c’est l’effet long drink, avec des tonnes de glaçons et de l’eau pétillante qui apaisent la chaleur, qui en milieu de journée est à la limite du supportable.
Le fort de Rois Mages
Nous irons aussi avec nos amis Arnaud et Laetitia visiter le fort des rois mages, site historique très impressionnant que nous avons longé en arrivant à Natal.
Un fort nommé ainsi car sa construction a commencé le jour des rois mages le 6 janvier 1598. Il s’agit d’un ouvrage militaire, le tout premier bâtiment de la ville.
En forme d’étoile, et particulièrement bien restauré, il offre une vue panoramique sur le fleuve et la ville.
et un éclairage sur les aspects historiques des fouilles effectuées pendant la rénovation, ainsi que l’histoire militaire de Natal.
La chaleur est épuisante, surtout lorsque on se déplace à pied. C’est plus supportable par la plage, que nous longeons, à la recherche d’un spot pour se baigner : bonheur d’une grande ville au si beau littoral. Nous sommes dimanche, et la plage est un vrai art de vivre au Brésil, on est ravis de s’en imprégner.
Cap sur Perobas et son spot de kitesurf
Après la grande ville de Natal, et ses 900 000 habitants, notre destination c’est Perobas, où nous avons été conviés par Knut et Anita, un couple de suédois, propriétaires de l’Outremer 45 Maís Uma (qui en Brésilien veut dire, encore un(e) autre, un(e) de plus…), rencontrés avec Moby aux Grenadines en 2018 alors que nous terminions notre tour du monde, mais que eux le commençaient!!
Ils nous avaient vanté leur petit coin de Paradis, la plage de Perobas, à 200km au nord de Natal où ils se sont installés il y a plus de 20 ans. Il parait que le spot de kitesurf est top. C’est aussi ce que nous avons « vendu » à nos amis Arnaud et Laeti, kitesurfers bretons tous les deux, et qui se mettraient bien aussi au wingfoil comme nous.
Hâte d’y être!
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