Mamanucas et yasawas

octobre 2022

arrivée à Musket Cove , 7 octobre 2022

Nous arrivons aux Mamanucas après une petite nuit de navigation depuis Kadavu. Les Mamanucas sont un archipel assez touristique de Fiji, qui regorge de petites îles-hôtels. Nous avions exploré de manière extensive l’archipel Yasawas et Mamanucas avec Moby en 2016 et  nous en gardons un excellent souvenir  : de jolis snorkeling, quelques spots de surf accessibles aux plus jeunes, de belles plages, de très nombreux mouillages et une population accueillante. Les hôtels sont très bien intégré, peu invasifs, et emploient majoritairement des habitants des îles, permettant aussi de rester habiter ET travailler sur les îles. 

Les distances sont courtes entre les îles, mais la vigilance est de mise : les cartes sont toute imprécises quelques qu’elles soient, de nombreux récifs ne sont pas cartographiés, et la couleur des eaux bien moins franche qu’en Polynésie, ce qui fait que même à midi en plein soleil on peine à deviner si le récif est à 2 m ou 6 mètres sous l’eau…

Nous allons nous abriter à Musket Cove, le mouillage sans doute le plus connu et le plus fréquenté des Mamanucas : il faut dire qu’il est protégé de presque tous les vents, à l’abri des îles de Malolo au Nord, et Malolo Lailai à l’est et au sud, et à l’abri du récif intérieur côté ouest.  

Les récifs extérieurs sont d’ailleurs des spots de surf réputé, Tavarua et cloud 9 étant les deux plus célèbres, et c’est par là que nous entrons : 

Beaucoup de surfers à l’eau ce matin, sur la vague de Tavarua, 

 et le bateau de l’un des plus célèbres : John John Florence, heureux propriétaire d’un « petit » Gunboat de 50 pieds nommé Vela, que nous avions déjà croisé dans les parages en 2016 avec Moby. 

beaucoup de bateaux à moteur aussi, car les surfers ne viennent que très rarement par leurs propres moyens, le reef étant assez éloigné des îles. 

autre lieu emblématique, le Seventh Heaven l’un des deux resto flottants de la zone avec le Cloud9. 

Musket Cove sur Malolo est le lieu le plus touristique des Mamanucas avec des infrastructures  imposantes : hôtels, villas, supérette, mini-marina. 

Les îles sont bordée d’un banc de sable qui affleure à marée basse : les enfants ont envie de faire un peu de skim board. 

D’un côté; les touristes, et de l’autre mes petits skimboarders

La marée a bientôt recouvert tous le sable, il est temps de partir! Car c’est sympa au Fiji, on retrouve un peu de marnage. 

Banc de sable de Nukuimana

Sur la cartographie, nous avons spoté un autre joli banc de sable, et nous y allons le lendemain : il n’est que 10h, l’école n’est pas vraiment finie, mais nous décrétons une grande récré pour profiter car la marée va bientôt engloutir le site. Aussi le soleil est brûlant, et il fait bon se rafraichir et éviter d’être dehors en plein midi solaire

Arthur et Anna sont seuls sur la plage!

et s’amusent bien

Is y retournent l’après-midi pour une seconde session. TOP!

pendant ce temps-là, maman, surveille de loin tout en bossant sur le blog… Voyager avec des enfants de 10 et 13 fait vraiment toute la différence : ils sont autonomes, responsables, et sont là l’un pour l’autre. 

L’îlot est soudain envahi de jeunes venus de l’île-hôtel en face, ce qui fait fuir mes sportifs qui ont un tempéramment un peu sauvage….

le mouillage n’est pas très sûr, alors nous allons dormir un peu plus loin, à l’abri du récif de Malolo

De retour à Musket Cove, car il y a du vent pour le wingfoil!!! C’est la fin de l’hiver à Fiji, l’alizé est instable et surtout, le vent ne rentre que de manière irrégulière à Musket Cove, qui se trouve un peu à l’abri de Viti Levu, l’île principale. Si le vent est sud, il rentre, mais s’il est trop est, l’île bloque le vent. Beaucoup de kitesurfs sont à l’eau! De notre côté, on sort le matos de wingfoil! 

Installation du nouveau safran

Le lendemain, un gros travail nous attend : la mise en place de notre nouveau safran que nous venons de recevoir à Vuda Point Marina. Car nous avions en effet “perdu” notre safran tribord pendant la navigation Mopelia-Fiji, il y a déjà 6 semaines, sectionné sans raison apparente à quelques dizaines de centimètres sous la coque. 

Vuda Point Marina est l’une des deux grosses marina de Viti Levu avec Denarau  : Denarau est tout proche de Nadi, la capitale touristique de Fiji, très moderne, avec une galerie commerciale, beaucoup de commerces et de services …. 

Vuda est un peu excentrée, à 20mn en taxi de NADI ou de LAUTOKA, les deux grandes villes de la côte ouest de Fiji, 

mais ce défaut est compensé par l’accueil super chaleureux, le restaurant très convivial, la mini- supérette finalement achalandée d’excellents produits et plats à emporter comme ces petits sandwichs de faratas au curry. Surtout, Vuda est 100%  convivialité : comme c’est petit et isolé, tout le monde se connait et se retrourve au café le matin, au restaurant le midi ou le soir sur les tables de picnic mises à disposition et équipées de planchas électriques. Il y a aussi un chantier très actif où l’on peut sortir son bateau de l’eau et faire ou faire faire des travaux. La marina vient de s’agrandir, avec un nouveau bassin, et plus de place pour les bateaux à terre. 

C’est ainsi que nous allons le soir-même faire la connaissance de 4 autres bateaux de familles françaises en grand voyage comme nous : Eclipe, un monocoque acier d’une famille bretonne avec 3 garçons à bord, Mamarossa, une magnifique construction amateur en bois avec deux ados à bord, Wave Dancer avec aussi deux garçons de 16 et 10 ans, et Caretta, un catamaran de plan Danson avec un garçon de 10 ans. Ils nous invitent le soir à rejoindre leur petit groupe pour faire connaissance, merci à eux. ILs quittent tous Fiji  dans quelques jours, mais nous allons les recroiser plus tard, en Nouvelle-Calédonie ou en Nouvelle-Zélande. 

Pendant que Loïc prépare le remplacement du safrna, j’en profite pour faire de grandes lessives : c’est fou la surface que peut avoir un catamaran comme le notre! Et tout sèche vite, car il faut chaud, trèèèèès chaud. 

Mais nous sommes là avant tout pour remettre en place notre tout nouveau safran livré la veille. 

Nous avons pris la matinée pour préparer l’opération, notamment lester le safran pour qu’il coule un peu dans l’eau.

Loïc dans la cale moteur pour préparer le démontage-remontage, et moi à droite  gauche pour préparer la plongée : aller emprunter un bloc de plongée, et un détendeur double.

Loïc et moi allons être dans l’eau, pour maintenir le safran dans l’axe et l’insérer correctement. Raphael d’OUtremer-qui n’est pas venu de France pour cela mais pour aider à la réparation de Great Circle – nous donnera un coup de main dans la cale moteur pour le re-montage. 

Quelques heures de préparation et nous passerons finalement… moins d’une minute sous l’eau! Trop facile!

Nous repartons le lendemain avec un beau safran tout neuf. L’ancien moignon de la mèche sectionnée repart avec Raphaël : l’expertise conclura à un cisaillement net de la tige d’alu de 8-9 cm de diamètre! Sans doute un défaut du fabriquant. 

Nous voilà prêts à repartir avec un catamaran à 100%  de ses capacités, pour explorer les Mamanucas, déjà visitées en 2016 avec Moby. 

Cap sur les Mamanucas!

Cette fois-ci, nous essayerons d’aller dans des mouillages nouveaux, comme celui du lieu de tournage du fil « Castaway » avec Tom Hanks, l’un de nos films familiaux préférés (en français “Seul au monde”) : l’histoire cet employé de Fedex qui se retrouve seul sur une île déserte à survivre plusieurs année après un crash d’avion. Tout le monde appelle cette île Castaway, mais son vrai nom est Monuriki. Cela est d’autant plus troublant qu’à quelques milles au sud, on trouve l’hôtel « Castaway Island » … sur l’île de Qalito

Nous y retrouvons la plage où se passe plus de la moitié du film, la roche sur laquelle il grave les jours qui passent, le piton qui surplombe l’île, le rocher d’où il lança son radeau pour s’échapper. 

L’île est devenu un lieu touristique, mais avant 10h le matin et après 15h le soir, on est presque seuls!

C’est encore un bon spot de skimboard pour les kids. 

Mais la plage la plus sublime est au nord des Mamanucas :

 Nous l’avons surnommé  l’île papillon car le site est formé de deux îlots, Vanua Levu (Attention! Vanua Levu est AUSSI le nom de l’île principale de Fiji)et Navadra.

 

Et on y observe cet isthme de sable, juste sublime, se couvrant et découvrant au rythme des marées. 

Nous y retrouvons une bande de bateaux sympas : Loly, Chaps, Impossible et Cachalot du GLYWO, mais aussi Cerebral Sabattical, avec Gérard, son capitaine Youtuber.  

Arthur observe le spot de skimboard avec envie . 

Les enfants ne se marchent pas dessus : en skimboardant , chacun son côté.

le spot est fantastique, 

et les enfants sont infatigables

Anna progresse bien sur ce sport un peu nouveau pour elle. 

Arthur se lance dans le freestyle

Le snorkeling y est aussi assez chouette : 

mêmeê si les coraux sont assez abimés, les poissons sont nombreux. 

Il reste quand même quelques belles têtes de corail

les enfants retournent skimboarder et sautent du bateau direct à l’eau avec leurs skims :  ils ne se lassent pas!

au bout de l’île, une autre petite plage, très sympa elle aussi.

 Anna progresse bien! 

et Arthur se lance dans des 360 et 720.

C’est la pleine saison touristique à Fiji, avec les vacances scolaires des Australiens et néo-zélandais et la reprise de l’économie touristique après deux années compliquées par le Covid qui a entrainé la fermeture des frontières australiennes et néo-zélandaise pendant de longs mois. 

Nous voyons défiler super-yachts et petit paquebots, pendant que sur la plage, notre voisin Gérard, de Cerebral Sabbattical organise la soirée d’adieu de son équipage : tous les 5-6 mois, il « recrute » 3 jeunes gens, adeptes de sport et de voyage, pour les former et leur faire vivre l’ expérience incroyable du Grand voyage à la voile. 

le lendemain, cap sur l’île de Yasawa, la plus au nord de l’archipel, connue pour ses grottes. 

Les Yasawas

Nous allons à terre faire la coutume, au village de Tamasua, qui est celui qui gère les grottes. Nous prenons rdv pour le lendemain matin, : si nous arrivons tôt, avant les groupes de touristes venant des pensions, nous serons tout seuls!

le reste de l’après-midi est consacrée à l’exploration du petit lagon de Nanuya, ses rochers déchiquetés, sa mangrove…

Petite ballade en paddle, je me régale

Nous faisons la rencontre « officielle » de Nawaks, un Outremer 45 Danson : nous nous connaissons via les réseaux sociaux et des copains en commun, et savions que nos routes allaient finir par se croiser!

Loïc et Anne-So naviguent avec leur chat et deux filles, Eléonore et Océane, qui a l’âge d’Anna. Ils ont un Tiwal, petit dériveur gonflable que nos enfants adoptent immédiatement, c’est l’éclate!

le lendemain, 8h, nous y sommes devant la « porte » qui ouvre vers les grottes, avec les Nawaks justement, parfait pour faire mieux connaissance.

Les grottes de Kawa-i-Lau

le site est gardé par une porte, oui, une vraie porte-mais pas fermée à clé ….et un escalier descend vers la grotte principale, ouverte et lumineuse

c’est majestueux.

et un peu impressionnant

puis nous passons sous l’eau pour accéder à une grotte cachée, dans le noir complet…. clostrophobes, s’abstenir!  

De retour en plein jour dans la grotte principale, les jeunes du village qui nous font la visite font le show
Le soir, nous dinons tous à bord de Saga, « bring your own pizza » avec les Nawaks.  

Cap au sud, vers Blue Lagoon

Nous allons passer une petite semaine ensemble à caboter d’îles en îles.

Prochaine escale : Blue Lagoon et son chapelet d’îles et ilots. : Nanuyalailai, et son petit resort que nous visitons, bien équipé avec ses pannenaux solaires, son potager. Il dispose également d’une petite supérette où nous commandons justement la veille pour le lendemain des fruits et légumes frais directement cueillis sur place!

Nous irons pic-niquer demain sur la plage pour profiter du cadre : nous avons retrouvé Vitia et Tartine. 

Les enfants passent leur après-midi sur l’eau entre les paddle et le Tiwal, qui plait décidément beaucoup
le coucher de soleil est sublime.

Secret Spot

cap le lendemain sur Naviti, puis Drawaqa, où nous avons un « secret  spot »

mouillage de jour magnifique mais à l’entrée délicate : le snorkeling y et sympa, mais surtout c’est le spot de surf qui est TOP!

les vagues lèvent de part et d’autre sur le récif, avec assez d’eau pour ne pas se blesser; Nous passons près de 2 heures dans et sur l’eau

pour la nuit nous contournons l’île et allons mouiller juste derrière l’île bien à l’abri. 

et pour finir, un coucher de soleil, tout aussi sublime que la veille.

sur la route vers le sud, toujours en tandem avec Nawaks,

nous refaisons escale sur l’île « Papillon », on adore!

et les couchers de soleil se succèdent…..

toujours inspirants, et jamais tout à fait les mêmes

Puis retour à Malololailai.

Notre séjour Fijien se termine, et nous allons nous mettre en stand-by à Musket Cove pour un départ vers la Nouvelle Zélande. Nous sommes alors fin octobre, et notre objectif est d’arriver à Opua dans la première quinzaine de Novembre, afin de pouvoir naviguer un peu dans la Bay of Islands, et d’être présents au rdv de l’escale technique du GLYWO à Whangarei fin Novembre.

Une fois la date de départ validée avec la bonne fenêtre météo, nous allons faire les formalités de sortie du pays à Vuda Point, et faire le plein de carburant au cas où.

L’équipe de la marina et du chantier vient nous souhaiter chalheureusement des adieux en chanson : qu’elle est belle cette tradition fijienne, pratiquées au quotidien dans les hotels, les familles, les villages.

Une navigation de 100NM nous attend, soit environs 5 jours, mais qui peut être compliquée tant la météo est changeante : il s’agit en effet de passer d’un régime d’alizé tropical à un régime météo de la latitudes tempérées où à cette époque de fin d’automne les fronts se succèdent rapidement. 

IL faut donc choisir sa fenêtre météo en pesant bien le pour et le contre. Cette saison se révèlera compliquée (j’écris cet article 2 mois après notre traversée), et très peu de bonnes fenêtres se révèleront pendant la période qui va de fin-octobre à début décembre, date à laquelle il faut avoir quitté Fiji pour éviter la saison cyclonique. 

Notre fenêtre météo fut au final excellente, puisque nous allons mettre 4 jours et demi à faire les 1000 milles nous séparant d’Opua, 100% voile et sans moteur, et sans vent dépassant 25 noeuds. Seul inconvénient, nous partons avec un alizé soutenu et des creux de 3m, par vent de travers :  ça n’est pas très confortable, mais 12h plus tard, le vent adonnait, et la houle diminuait.