Savusavu

septembre 2022

Arrivée à Fiji!

Nous abordons Fiji par le Nord, visant l’île de Vanua Levu, le point d’entrée le plus proche des îles du Lau Group que nous avons à coeur de visiter.

Lors du voyage de Moby, nous avions privilégié la côte ouest de Fiji, avec les archipels des Mamanuca et des Yasawa.

Cette fois-ci, ce sont les îles du Lau group qui nous intéressent, avec leurs paysages parait-il magnifiques, leur culture traditionnelle , et leurs îles faiblement peuplées de petits villages. Culturellement, les habitants sont plus proches des Tongiens que des Fijiens, car ces îles n’en sont distantes que de quelques centaines de milles.

En revanche, même si elles sont sur notre route en arrivant de Polynésie, il n’est pas question de s’y arrêter directement, car il n’y a pas de ports d’entrée officiel au Lau! Et pour naviguer librement à Fiji, il nous faut effectuer les formalités, et Savusavu nous sembles être le meilleur endroit. . 

Nous arrivons à Savusavu dans la matinée, un timing parfait pour effectuer les formalités avec les autorités.

Nous mouillons dans ce qui ressemble à l’embouchure d’une rivière ou d’une ria, mais non : il s’agit du bord de mer du village, protégé par des îlots de mangrove sur lesquels une marina est en construction.

Le projet a plus de 10 ans, mais la crise financière et le Covid sont passés par là… la construction semble pourtant bien avancer.

Deux petite marinas proposent des bouées et des infrastructures légères

La très sympathique Waitui Marina, 

et Coprashed marina, un peu plus cossue.  

Le cadre est bucolique à souhaits, et on s’y sent très bien!  

Les formalités se font à l’anglo-saxonne, c’est à dire assez fastidieuses, mais avec la touche fijienne : accompagnée de tellement de gentillesse et de joie de vivre que c’en est un plaisir!

Plaisir d’abord de de dialoguer avec des fijiens, peuple multiculturel particulièrement amical et joyeux au quotidien. C’est le souvenir que nous en avions gardé lors du premier voyage, et il n’est pas démenti!

Nous commençons avec les autorités sanitaires, deux jeunes femmes fort sympathiques qui nous font passer un teste antigénique très léger (petite caresse de l’intérieur de la narine) avec un coton-tige ; les deux jeunes femmes blaguent sans cesse en fijien : la vie l’air douce à Savusavu.

En suite, c’est une autre équipe, celle de l’immigration, qui arrive. Ils sont trois, et vont rester pas loin d’une heure à bord – il faut dire que nous leur offrons le café et papotons avec les uns et les autres pendant que la paperasse se termine.

Je remarque que là tous trois papotent en anglais, la langue officielle de Fiji, mais avec 3 accents fort différents. On me répond que c’est la langue de l’école, de l’administration et surtout la seule langue commune de tous les habitants car plusieurs ethnies cohabitent : les fijiens mélanésiens qui parlent… Fijien, et les fijiens indiens qui parlent un « fiji-Hindi », c’est à dire une langue d’origine indienne mais matinée de fijien. L’anglais sert alors de langue commune.

Nous passons une fin de journée délicieuse dans le calme de cette simili-rivière.

ballade en ville

Nous allons pouvoir aller à terre faire des courses, à la banque retirer de la monnaie locale , dont le célèbre billet de 7 dollars.  

Tous les billets fijiens sont beaux, très colorés et agréablement illustrés, mais celui-là est particulier puisqu’il a été émis pour fêter leur 2 médailles d’or en Rugby à 7, aux jeux olympiques de 2016 à Rio et à Tokyo en 2021!

Une discipline où les fijiens sont très forts! Et chez les filles aussi car elles ont obtenu la médaille de bronze en 2021.

Le sport est joué dans toutes les îles : nous espérons en apprendre plus sur leur sport national et pourquoi pas assister à des matchs. Ici, c’est l’heure de l’entrainement au village!

Le marché de Savusavu

L’autre belle surprise, c’est le marché, magnifiquement achalandé , en particulier le samedi.

Il est idéalement situé sur le front de mer et Loïc m’y dépose en un coup d’annexe. On y trouve énormément de légumes, très variés, dont certains que je ne connais pas!

Je retrouve avec bonheur les fougères fijiennes : nommées « ota ». Un légume raffiné et délicat, avec une saveur proche des pousses d’épinard et une texture comparable à l’asperge verte : cuite légèrement à la vapeur, elles se garde au frigo plusieurs jour et est délicieuse simplement réchauffée au beurre ou dans du lait de coco. En plus, les bouquets proposés sont très beaux, sanglés de feuilles de bananiers. .

Je retrouve aussi les légumes des marchés mauriciens : les choux chinois comme les pak choy (ou bok choy ou tom-pouce), le petsai , les potas polynésiens, les légumes indiens comme les brinzelles (mini-aubergines blanches ou violettes) les longanes (très longs haricots verts délicieux et garantis sans fil), les margozes également et toutes sortes de légumes feuilles qu’on appelle brèdes à l’île Maurice. Je découvre alors que les brèdes songes ne sont autre que … des feuilles de taro!

et bien sûr, base de l’alimentation, tous les légumes racines : taro (songe à Maurice, Dachine…), patates douces ( kumara en polynésie), kassave (manioc en France, yucca aux galapagos). Bref, ce marché est un régal des yeux et des papilles.

je découvre des plantes et herbes comme le moringa (aliment santé qui devient très tendance pour ses bienfaits) et retrouve avec joie la savoureuse herbe « culentro » que m’on fait connaitre nos amis de Vitia au Panama, qui se conserve super bien au réfrigérateur, avec une saveur proche de la coriandre, mais qui a l’avantage de garder ses saveurs crues ou cuite : émincée très finement, elle est parfaite en salade, mais surtout cuisinée dans les soupes, ou avec du poisson.
 

Je ne manque pas non plus de faire un stop au rayon des épices pour du massala, des graines de moutardes aussi des graines à roussir pour parfumer les currys et le riz.

Et quand il sera temps de faire de grosses courses en prévision des nos navigations au Lau Group,  je pourrai remplir les cales de bons légumes et produits frais. 

Excursion dans l'intérieur de l'île de Vanua Levu

Toute une bande de copains a réservé une excursion dans les environs. Je saute sur l’occasion avec les enfants, sur des promesses de balade dans foret, baignades dans les vasques, escalades de cascades et bains de boue chauds naturels… Loïc restera à bord briquer ses inox, je connais son peu d’entrain pour les sorties organisées en groupe.

Sharon, est notre guide ce jour – elle là tient un lodge à quelques kilomètres sur les hauteurs de Savusavu et propose aux bateaux de passage de se greffer aux sorties organisées pour ses clients.

La majorité des sites que nous allons visiter sont situés sur des terrains privées, il faut donc faire une « coutume » auprès du chef ou propriétaire, et là, les enchainer sur une journée n’aurait pas été possible sans son aide.

Et sans affréter ce camion à bancs!
 

Nous commençons par une bonne marche sus les hauteurs dans une exploitation agricole, essentiellement de Kava et le taro (aliment de base à Fiji), qui nous mène jusqu’à des vasques fraiches ou il fait bon se baigner. Nous marchons aux cotés du fils du propriétaire : il nous explique qu’il doit protéger avec attention ses plants de kava des vols et chapardages.  

C’est en effet une denrée à la fois prisée et onéreuse pour les fijiens : un plant donne pendant 6 ans, son exploitation et se revente se fait sous lisence gouvernementale.

Sharon est une passionnée de plantes, notamment médicinales : celle-ci aide à stopper les hémorragies, elle est aussi anti-infectieuse. 

Elle nous montre aussi le « bush lemon tree », dont on fait des infusions : c’est une sorte de boisson nationale que nous retrouverons en ville comme dans les villages et c’est délicieux! Et les feuilles de Taro, imperméables!  

Nous voilà aux vasques pour de la baignade, des sauts : 3 étages de mini-piscines au décor de jungle, c’est féérique malgré le temps couvert et très rafraichissant. une première piscine,  

puis un peu plus haut, une seconde,
et même une troisième encore plus haut du haut de laquelle les enfants descendent un toboggan naturel

Retour dans notre « truck » pour rejoindre un second lieu : voilà la cascade, que l’on devine entre les arbres. 

Nous y descendons : et allons cette fois la remonter en l’escaladant!

Deux jeunes fijiens du village nous accompagnent.

Mais les enfants n’ont pas besoin d’aide : ils remontent les rapides comme des cabris!  

Encore un dernier tour en camion, qui nous permet de découvrir l’habitat dispersé de l’île

et un tout dernier stop … dans des bains chauds…de boue.

pas loin de 35°, dans cette piscine naturelle au coeur d’une cocoteraie et à 2mn de la route principale….  

.

le cadre est bucolique et le bain très relaxant après toutes ces marches et escalades. Des petits jets d’eau brulante sortent de terre et se mêlent au bassin, c’est vraiment délicieux. Quelques jours plus tard, de retour à Savusavu, nous allons découvrir la géothermie de la région…  

La géothermie de Savusavu

Nous avons en effet entendu parler de sources d’eau si chaudes que l’on peut y cuire des aliments : intrigant non? Curieux du phénomène, qui a lieu en pleine ville, nous en débarquons sur la plage à marée basse

et observons des fumerolles qui sortent du sable
nous nous approchons et heureusement que nous ne sommes pas pieds nus : la chaleur serait insupportables!

Incroyable! Il s’agit bien de vapeur d’eau très chaude qui sort de terre. 

Nous continuons notre chemin et arrivons sur site : en plein coeur de la ville et à 5 mn à peine à pied de la marina .

à notre grand étonnement, c’est de l’eau carrément bouillante qui jaillit du sol!!!
des sacs de jute sont laissés ça et là pour permettre aux habitants de couvrir leurs aliments. Voilà un mode de cuisson original!

Je trouverais cela très amusant d’essayer ce mode de cuisson! Nous décidons de revenir le lendemain avec des pommes de terre et des oeufs : 8mn de cuisson pour des oeufs dur nous recommande le médecin du village que nous croisons près de son cabinet : il nous explique que le bâtiment a été financé par des australiens, et qu’il abrites des thermes, qui servent à soigner les maladies de peau.

Nous lisons les panneaux sur les raisons de cette géothermie naturelle assez unique : à ma connaissance, il n’y a guère qu’en Islande que l’on a de tels phénomènes! Les tribus en provenance de mélanésie qui se sont installées dans ce village il y a 4000 ans ont dû bénir les dieux! Parfait pour cuire les racines de taro, de kassava ou de kumara.
Dommages, les thermes sont fermés pour cause de fuite… il faudrait revenir dans quelques semaines pour un massage thérapeutique, dommage… Nous lisons les panneaux sur les raisons de cette géothermie naturelle assez unique : à ma connaissance, il n’y a guère qu’en Islande que l’on a de tels phénomènes! Les tribus en provenance de mélanésie qui se sont installées dans ce village il y a 4000 ans ont dû bénir les dieux! Parfait pour cuire les racines de taro, de kassava ou de kumara.

Le phénomène est tout naturel : d’anciennes cheminées de lave sont remplies d’eau de pluie qui, en contact avec le magma est chauffée jusqu’à bouillir . Un peu d’eau de mer rentre également par des failles toutes proches dans la baie du village de Savusavu, ce qui la charge en chlorine et sodium.

Fiji est situé au croisement de deux plaques tectoniques : l’australienne et la Pacifique : il n’y a plus d’activité volcanique à proprement parler, mais de nombreux tremblements de terre.

le royaume de Tonga, qui n’est distant que de quelques centaines de mille, est lui le terrain d’activité volcanique comme nous l‘a montré l’éruption de janvier dernier qui a recouvert l’archipel d’un nuage de cendre.

Nous voilà donc le lendemain de retour sur place,

j’ai préparé deux petits sacs de jute , avec des oeufs dans l’une et des pommes de terre dans l’autre.
Nous partons faire quelques courses pendant que les pommes de terre cuisent… Taaadaaam!! Un succès!
C’est parfait, ce soir, salade tiède de pommes de terre aux oeufs dur avec une salade verte…on va se régaler.

Arrivée des colis du CNED!

Voilà déjà plusieurs jours que nous sommes à Savusavu, à patienter pour un colis  ; les manuels et cahiers d’exercices du CNED partis de France il y a plus de 8 jours, mais toujours en transit à nadi, l’aéroport international….

ILs ont visiblement été bloqués en douane …nous décidons de nous éclipser non loin de là pour y attendre les quelques jours supplémentaires au dédouanement : au mouillage devant le resort « Cousteau », puis à Namena, une réserve marine où le snorkeling devrait être magnifique.

Au final, les colis arriveront une semaine encore plus tard…. non pas avec le ferry qui dessert l’île de Viti Levu, comme nous l’avions imaginé, mais par avion.

L’école à bord avait déjà commencé début septembre, mais sur support PDF, en attendant les cahiers!

les enfants découvrent leurs manuels! ILs auront désormais le choix : les manuels et cahiers d’exercice papier, les PDF en numérique ou les exercices en ligne quand c’est possible 

Voilà une belle année scolaire qui s’annonce avec deux collégiens à bord de Saga : Arthur en 4ème et Anna qui rentre en 6ème!